Vous savez ce moment précis où l’on sent que quelque chose de grand est en train de se produire ? Ce frisson quand un cheval attaque au bout de la ligne droite et que plus rien ne semble pouvoir l’arrêter ? Hier, dimanche 7 décembre 2025, Vincennes nous a offert exactement ça. Et franchement, je crois que je n’oublierai jamais ces dernières foulées.
Inmarosa. Retenez bien ce nom si ce n’est pas déjà fait. Parce que la fille de Ready Cash vient de frapper un énorme coup dans le Prix du Bourbonnais, deuxième des grandes qualificatives pour le Prix d’Amérique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne l’a pas volé.
Inmarosa, la confirmation qu’on attendait tous
Il y a des chevaux qu’on suit depuis des mois, parfois des années, en se disant « un jour, elle va tout casser ». Inmarosa faisait partie de ceux-là. Deuxième du Prix de France, quatrième du Grand Prix de Paris, lauréate d’un Groupe I en Suède… Son CV parlait déjà pour elle. Mais sur la cendrée de Vincennes en hiver, face aux meilleurs, il manquait encore la grande référence à la maison.
Elle l’a eue hier. Et de quelle manière !
Une attaque foudroyante dans la montée
Revenons sur la course, parce qu’elle mérite qu’on s’y attarde. Le scénario n’était pourtant pas écrit d’avance. Devant, un certain Izoard Védaquais imprimait un rythme soutenu. Derrière, les favoris se tenaient tranquilles, peut-être un peu trop.
Puis arrive l’intersection des pistes. Léo Abrivard sent que sa jument tourne en haut de la montée. Il ne réfléchit pas deux fois. Il lance Inmarosa. Et là… c’est le festival. En quelques foulées, elle avale tout le monde. Elle prend trois, quatre, cinq longueurs d’avance. Et plus personne ne la reverra.
« À l’intersection, j’ai senti que j’avais la mesure. C’était le moment d’y aller. »
Léo Abrivard, juste après la course, encore sous l’émotion
Quand un driver dit ça avec le sourire jusqu’aux oreilles, on comprend tout de suite que la jument avait encore des ressources. Et pas qu’un peu.
L’arrivée officielle du Quinté
Pour celles et ceux qui veulent les chiffres exacts, voici le top 5 qui a fait vibrer Vincennes hier après-midi :
- Inmarosa (n°15 – Léo Abrivard) – la reine du jour
- Keep Going (n°7 – Mathieu Mottier) – la belle seconde place
- Izoard Védaquais (n°16 – Philippe Allaire) – courageux jusqu’au bout
- Harmony du Rabutin (n°1 – Guillaume Huguet) – la surprise du chef
- Borups Victory (n°18) – complète l’arrivée, déjà qualifié
Derrière, on retrouve les déceptions habituelles quand une course tourne à ce point-là. Le favori Jabalpur a craqué beaucoup trop tôt, laissant son entourage perplexe. On parle déjà d’examens approfondis. Ça arrive, même aux meilleurs.
Keep Going, le 5 ans qui monte en puissance
Si Inmarosa a volé la vedette, il ne faut surtout pas oublier la performance majuscule de Keep Going. À seulement 5 ans, ce pensionnaire de José Davet termine deuxième sans avoir eu à puiser trop profondément dans ses réserves.
Mathieu Mottier, son driver et entraîneur, ne cachait pas sa satisfaction :
« Je suis super content. On a le Prix du Tenor de Baune dans quinze jours. Je pense que ça va aller, il n’a pas eu une course trop dure. »
Quand on connaît la valeur du Tenor de Baune pour les 5 ans, on comprend que Keep Going vient de se positionner comme un sérieux client pour la fin de meeting.
Harmony du Rabutin, la bonne surprise qu’on n’osait plus espérer
Et puis il y a elle. Harmony du Rabutin. Numéro 1 au départ, première aussi à l’arrivée pour la qualification. Beaucoup l’avaient oubliée, moi le premier, je l’avoue. Pourtant, son entraîneur Guillaume Huguet n’a jamais cessé d’y croire.
« Voilà deux ans que je dis qu’elle est meilleure qu’Horchestro. Aujourd’hui, elle le prouve. »
Quand on entend ça, on se dit que parfois, il faut juste attendre son jour. Et hier, c’était clairement le sien.
Et maintenant ? Vers le grand rendez-vous
Avec cette victoire, Inmarosa décroche donc son billet direct pour le Prix d’Amérique Legend Race fin janvier. Un rêve qui devient réalité pour l’entourage Abrivard, qui place là une deuxième cartouche sérieuse après les bons parcours de l’an passé.
Mais attention, le meeting d’hiver ne fait que commencer. Il reste encore le Prix de Belgique et le Prix d’Amérique Races ZEturf QUALIF 6 pour distribuer les derniers sésames. Et vu le niveau affiché hier, la concurrence s’annonce féroce.
Personnellement, je pense qu’on vient d’assister à un tournant. Inmarosa n’est plus une simple outsider de luxe. Elle fait désormais partie des toutes meilleures. Et quelque chose me dit qu’on n’a pas fini d’en parler.
Pourquoi cette victoire est plus qu’une simple course
Ce qui m’a marqué, au-delà de la performance brute, c’est la manière. Inmarosa n’a pas gagné en profiteuse. Elle a dominé. Elle a imposé son rythme, sa loi. Et ça, dans le monde du trot attelé, ça ne pardonne pas.
On parle souvent de « génération dorée » pour les H ou les I. Peut-être qu’on est en train de vivre celle des juments. Entre elle, Hohneck revenue au top, Gasparine qui monte en puissance… Les filles ont décidé de prendre le pouvoir. Et franchement, ça fait du bien à voir.
Alors oui, il reste du chemin. Oui, le Prix d’Amérique est une autre planète. Mais quand une jument vous met cinq longueurs à tout le monde dans une préparatoire, on se doit de la respecter. Et même plus : on se doit de commencer à y croire.
Rendez-vous fin janvier pour savoir si Inmarosa transformera l’essai. En attendant, elle nous a déjà offert un moment de pur bonheur hippique. Et ça, personne ne pourra nous l’enlever.
Et vous, vous y avez cru quand elle a attaqué ? Dites-moi tout en commentaire, j’adore lire vos réactions après ce genre de course qui marque les esprits !
