Vous vous souvenez de l’époque où on disait que la France n’avait plus de pilote capable de viser le sommet en Formule 1 ? Moi non plus, en fait. Parce que depuis quelques mois, un gamin de 21 ans est en train de tout casser et de nous faire rêver à nouveau. Isack Hadjar, puisque c’est de lui qu’il s’agit, vient d’être officiellement promu chez Red Bull pour 2026 aux côtés de Max Verstappen. Oui, vous avez bien lu : le quadruple champion du monde aura un Français comme coéquipier. Et franchement, ça fait du bien.
Un destin qui bascule à la vitesse de l’éclair
Remettons les choses dans l’ordre. Il y a exactement un an, Hadjar signait enfin son premier contrat F1 avec Racing Bulls (l’équipe sœur de Red Bullaprès une saison de F2 déjà impressionnante. Tout le monde se disait : « Cool, il aura une année pour apprendre tranquillement, comme tous les rookies. » Sauf que non. Le garçon n’a pas fait les choses à moitié.
Dès les premiers Grands Prix de 2025, il a commencé à montrer qu’il n’était pas là pour faire de la figuration. Des points réguliers, des dépassements osés, une gestion de course parfois plus mature que certains vétérans… Et surtout, une vitesse pure vitesse en qualifications qui a fait hausser plus d’un sourcil dans le paddock.
La saison 2025 : quand tout s’accélère
Revenons un peu en arrière pour comprendre l’ampleur du truc. Hadjar arrive en F1 avec le statut de champion de Formule 2 en titre. Pas mal, mais ce n’est pas non plus une garantie de succès immédiatAlonso et Hamilton et Leclerc nous l’ont prouvé, ça peut prendre du temps. Lui, il a décidé que non.
Dès Bahreïn, il marque des points. À Melbourne, il se bat dans le top 8. À Imola, il signe son premier top 6 sous la pluie. Et ainsi de suite. À la mi-saison, il est déjà le meilleur rookie et pointe régulièrement devant son coéquipier expérimenté chez Racing Bulls. Dans les couloirs de Milton Keynes, on commence à chuchoter sérieusement son nom.
« On savait qu’il était rapide, mais là… c’est au-delà de nos attentes. Il apprend à une vitesse folle et ne fait presque jamais la même erreur deux fois. »
Un ingénieur de l’équipe, sous couvert d’anonymat
Ce qui impressionne le plus ? Sa capacité à performer sur tous les types de circuits. Rapide sur les tracés rapides, solide dans les secteurs techniques, incroyable sous la pluie. Un profil complet, comme on en voit rarement à cet âge.
Le tournant décisif : les dernières courses 2025
Et puis arrive la fin de saison. Là où certains rookies craquent sous la pression, Hadjar explose. Las Vegas ? Podium. Austin ? Pole position surprise. Mexico ? Course magistrale avec une stratégie à deux arrêts parfaitement maîtrisée. À ce moment-là, même les plus sceptiques chez Red Bull comprennent : le gamin est prêt.
Le coup de grâce ? Abu Dhabi. Dernière course de l’année. Verstappen remporte le titre (ou le conserve, selon le scénario final), et Hadjar termine 4e après une remontée fantastique depuis la 12e place. À l’arrivée, il pleure dans la voiture. Pas de honte, juste l’émotion d’un rêve qui se réalise plus vite que prévu.
Pourquoi Red Bull a tranché si vite
La décision peut paraître précipitée. Après tout, Yuki Tsunoda et Liam Lawson tournaient autour du baquet depuis longtemps. Mais quand on regarde les chiffres, tout s’explique.
- Hadjar a marqué plus de points en 2025 que n’importe quel autre pilote de l’équipe sœur sur une saison complète
- Ses temps en qualifications sont souvent plus proches de Verstappen que ceux de n’importe quel autre coéquipier potentiel
- Il a zéro incident majeur à son actif, une maturité impressionnante en gestion de course
- Et surtout : il progresse encore course après course
Dans une équipe qui vise un sixième titre consécutif constructeurs et un cinquième (ou sixième) pour Verstappen, on ne peut pas se permettre d’attendre. Quand on a un talent générationnel sous la main, on le prend. Point.
Un style de pilotage qui rappelle… qui déjà ?
On l’a tous entendu, la comparaison avec Verstappen. Et pour une fois, elle n’est pas complètement sortie de nulle part. Comme le Néerlandais à ses débuts, Hadjar a cette capacité à attaquer là où les autres lèvent le pied. Cette confiance presque arrogante en qualifications. Cette façon de défendre en course comme si sa vie en dépendait.
Mais il y a aussi du français dans son pilotage. Une certaine finesse, une lecture de course parfois digne d’un Alain Prost. D’où son surnom affectueux de « Petit Prost » dans le paddock. Même si, soyons honnêtes, il a plus le tempérament d’un lion que d’un professeur.
Et maintenant ? La pression du baquet le plus exposé de la grille
Parce que oui, être coéquipier de Verstappen, c’est un peu comme danser avec un requin. On a vu ce qui est arrivé à Gasly, à Albon, à Pérez (même s’il a tenu plus longtemps). La barre est haute. Très haute.
Mais Hadjar a plusieurs atouts dans sa manche :
- Il arrive avec l’étiquette du choix numéro 1 de la filière Red Bull, pas comme un plan B
- Son style agressif plaît à Verstappen, qui a déjà dit publiquement apprécier les pilotes qui « envoient »
- Il parle déjà couramment anglais et néerlandais (eh oui), ce qui aide pour l’intégration
- Et surtout, il n’a rien à perdre et tout à gagner
Personnellement, je pense qu’il va surprendre. Peut-être pas en battant Verstappen dès la première année (ce serait historique), mais en étant bien plus proche qu’on ne l’imagine. Et qui sait, peut-être même en remportant une ou deux courses si l’opportunité se présente.
La France a-t-elle enfin trouvé son nouveau champion ?
Depuis les années Romain Grosjean – Jean-Éric Vergne, on attendait ça. Un pilote français capable de viser les sommets. Ocon et Gasly sont talentueux, bien sûr, mais coincés dans des écuries de milieu de grille. Hadjar, lui, arrive directement au sommet.
Et le timing est parfait. La F1 n’a jamais été aussi populaire en France. Les Grand Prix à la télé cartonnent, les jeunes remplissent les karts-clubs. Voir un Français en Red Bull, ça peut déclencher une vraie vague bleue.
Alors oui, il est encore jeune. Oui, la route est longue. Oui, il peut se planter. Mais pour la première fois depuis très longtemps, on a le droit de rêver. Vraiment rêver.
Parce qu’Isack Hadjar n’est pas juste un bon pilote. Il est peut-être, enfin, celui qu’on attendait.
2026 s’annonce historique. Un champion établi d’un côté, un prodige français de l’autre. Dans la même voiture. La même équipe. Et on sera des millions devant nos écrans à vibrer à chaque tour.
Allez Isack. Fais-nous rêver.
