Vous arrive-t-il parfois de regarder une scène d’action et de vous demander : « Mais qui a vraiment fait ça ? » Moi, à chaque fois que je vois un type se jeter d’un balcon ou glisser sous un camion en marche, je pense immédiatement à lui. Jackie Chan. À 71 ans, l’homme continue de nous faire retenir notre souffle. Et le plus fou ? Il le fait lui-même. Toujours.
Récemment, j’ai eu l’occasion de plonger dans ses dernières confidences autour de son nouveau film qui sort justement cette semaine en salles. Et franchement, ça donne envie de remettre en question tout ce qu’on croit savoir sur le vieillissement dans le cinéma d’action.
Le vieux chasseur qui n’a pas pris sa retraite
Imaginez la scène. Un flic à la retraite, un peu bourru, un peu oublié de tous, qui reçoit un coup de fil. On a besoin de lui. Parce que le grand méchant du moment ridiculise la police entière avec des technologies dernier cri. Et qui mieux qu’un « vieux renard » pour attraper un criminel trop malin ? C’est exactement le rôle que tient Jackie Chan dans ce nouveau long-métrage réalisé par Larry Yang.
Le pitch est simple, presque classique. Mais quand c’est lui qui l’interprète, ça prend une tout autre dimension. Parce qu’on sait qu’il ne va pas se contenter de jouer la carte du mentor sage assis dans un fauteuil. Non. Il va courir, sauter, se battre. Et tout faire en vrai.
« Les actions dangereuses que l’on voit à l’écran sont faites par moi. Toujours. »
Jackie Chan, 71 ans
Pourquoi il refuse catégoriquement les doublures
Cette phrase, il l’a répétée mille fois. Et pourtant, elle continue de faire son effet. À une époque où même les acteurs de 35 ans utilisent des doublures numériques pour un simple saut de deux mètres, lui persiste. Pourquoi ? Parce que pour lui, l’authenticité, c’est tout.
Il explique que quand il était jeune cascadeur à Hong Kong, personne n’avait les moyens de payer des effets spéciaux. Il fallait que ce soit réel. Et cette mentalité ne l’a jamais quitté. Même aujourd’hui, avec des budgets colossaux et la possibilité de tout faire en post-production, il refuse.
- Il veut que le public ressente la dangerosité
- Il veut que ses partenaires de jeu réagissent vraiment à la peur
- Et surtout, il veut rester fidèle à ce qu’il a toujours été
Il y a quelque chose de profondément touchant là-dedans. À 71 ans, il pourrait très bien lever le pied, encaisser les cachets et laisser les jeunes prendre les coups. Mais non. Il y a une forme de fierté, presque une mission.
Un corps qui a tout connu (et qui tient encore)
Quand on parle de Jackie Chan, on parle aussi d’un corps qui a été cassé, recollé, opéré, plâtré des dizaines de fois. Il a pratiquement une carte de fidélité dans tous les hôpitaux d’Asie et d’Hollywood.
Crâne fracturé, vertèbres déplacées, chevilles en miettes, nez cassé plus souvent qu’à son tour… Il a tout vécu. Et pourtant, il est là. Toujours debout. Toujours prêt à remonter sur le toit pour une nouvelle prise.
D’ailleurs, il le dit lui-même avec cet humour qui le caractérise : « Mon assurance refuse de me couvrir depuis des années. » Et il rit. Parce que pour lui, c’est normal. C’est le prix de la liberté artistique.
Le choc des générations : tradition contre intelligence artificielle
Ce qui est intéressant dans son nouveau film, c’est le contraste. D’un côté, un criminel ultra-moderne qui utilise l’intelligence artificielle, les caméras de surveillance, les algorithmes pour commettre ses forfaits. De l’autre, un vieux flic à l’ancienne qui fonctionne à l’instinct, à l’expérience, au feeling.
Et devinez qui gagne à la fin ? Eh bien… je vous laisse aller voir. Mais disons que le message est clair : l’expérience humaine a encore de beaux jours devant elle, même à l’ère du tout-numérique.
Personnellement, j’adore ce positionnement. Dans un monde où on nous vend la jeunesse éternelle grâce à la technologie, voir un septuagénaire tenir tête (et physiquement !) à des criminels 2.0, ça fait du bien.
Comment il s’entretient à 71 ans
Évidemment, on finit toujours par se poser la question : mais comment fait-il ? Comment un homme de cet âge arrive-t-il encore à réaliser des cascades qui mettraient KO des athlètes de 30 ans ?
Il est très clair là-dessus : discipline de fer. Lever à 5 heures du matin, étirements, arts martiaux, alimentation stricte, sommeil réglé comme du papier à musique. Pas d’alcool, pas de cigarette depuis des décennies. Et surtout, une passion qui ne s’éteint jamais.
- Entraînement quotidien dès l’aube
- Régime alimentaire ultra-contrôlé
- Étirements pendant des heures
- Pratique régulière du kung-fu et du tai-chi
- Refus catégorique de prendre du poids
Il le dit souvent : « Mon corps est mon outil de travail. Je dois en prendre soin comme un musicien prend soin de son instrument. » Et il le fait avec une rigueur qui force le respect.
L’héritage d’une vie de risques
Au-delà des films, ce qui frappe, c’est l’héritage. Jackie Chan a littéralement inventé un genre. Le cinéma d’action comique avec cascades réelles, c’est lui. Avant lui, on avait soit les films de kung-fu sérieux à la Bruce Lee, soit les gros muscles ricains à la Schwarzenegger. Lui a mélangé humour, acrobatie et danger réel.
Et aujourd’hui encore, des générations entières de cascadeurs et d’acteurs citent son influence. Quand on voit des films comme John Wick ou Mission Impossible, on sent parfois un peu de son ADN dans les scènes de combat au sol, dans cette volonté de faire mal… mais avec style.
« Je ne veux pas que les gens se souviennent de moi comme d’un vieux qui a arrêté. Je veux qu’ils se souviennent du gars qui n’a jamais abandonné. »
Et demain ? Jusqu’à quand ?
La question que tout le monde se pose, évidemment. Jusqu’à quand va-t-il continuer ? Il a 71 ans. Il a déjà frôlé la mort des dizaines de fois. Sa famille le supplie parfois de ralentir. Mais lui… il sourit. Il dit qu’il arrêtera « quand son corps dira stop ».
En attendant, il enchaîne les projets. Des films en Chine, des apparitions à Hollywood, des productions, des doublages… L’homme ne s’arrête jamais. Et tant qu’il pourra lever la jambe plus haut que la tête, il montera sur les toits.
Franchement ? Je ne suis pas sûr de vouloir qu’il arrête un jour. Parce que dans un cinéma de plus en plus aseptisé, de plus en plus numérique, Jackie Chan reste une des dernières preuves vivantes qu’on peut encore faire du cinéma avec ses tripes. Littéralement.
Alors si vous avez l’occasion d’aller voir son nouveau film cette semaine, foncez. Pas seulement pour l’action (même si elle est dingue). Mais pour saluer une dernière fois – ou pas – le roi incontesté des cascades. Parce que des comme lui, il n’y en aura plus.
Et vous, quelle est votre cascade préférée de Jackie Chan ? Celle du drapeau dans Police Story 3 ? Le toboggan dans Rush Hour ? Ou peut-être celle, complètement folle, dans Armour of God où il tombe d’une falaise ? Dites-le moi en commentaire, j’ai hâte de revivre ces moments avec vous.
