Vous savez ce qui est le plus rageant dans le football parfois ? C’est quand tout est réuni pour une belle soirée, et qu’un seul abruti suffit à tout foutre en l’air.
Vendredi soir, le stade Armand-Cesari de Furiani vibrait pour les 120 ans du Sporting Club de Bastia. 12 841 supporters, des tifos magnifiques, une ambiance comme on n’en fait plus beaucoup en Ligue 2. Et puis, à la 57e minute, un fumigène lancé depuis le kop atterrit en pleine pelouse, pile sur le dos de Bradley Danger, défenseur du Red Star. Le match s’arrête net. Fin de la fête. Rideau.
Franchement, on reste scotché devant autant de bêtise.
Une soirée qui avait tout pour être historique
Revenons un peu en arrière. Le Sporting, lanterne rouge, n’avait pas grand-chose à fêter sportivement cette saison. Mais les 120 ans, ça, c’est autre chose. C’est l’âme du club, son histoire, ses valeurs corses portées haut. Le public avait répondu présent, le stade était plein comme rarement, les joueurs portaient un maillot anniversaire magnifique. Tout était calé pour une communion parfaite entre l’équipe et ses supporters.
Et puis non. Un type – un seul – a décidé que lancer un engin pyrotechnique sur un joueur adverse, c’était une bonne idée.
Le pire ? Le score était de 0-0. Personne ne perdait, personne ne gagnait vraiment. Il n’y avait même pas cette tension extrême des fins de match. Juste… de la connerie pure.
Que s’est-il passé exactement sur la pelouse ?
57e minute. Bastia pousse, obtient un coup franc dangereux. Les joueurs du Red Star sont en train de se replacer. C’est à ce moment-là que le fumigène traverse le ciel du kop bastiais, passe au-dessus des filets, et tombe lourdement sur le dos de Bradley Danger. Le joueur s’effondre, visiblement sonné. Ses coéquipiers l’entourent immédiatement, refusent de continuer. L’arbitre n’a plus le choix : tout le monde aux vestiaires.
Les images font mal au cœur. On voit le défenseur se relever difficilement, le maillot brûlé à l’endroit de l’impact. Rien de gravissime heureusement, mais assez pour que le corps médical prenne les choses au sérieux.
« Un acte malveillant d’un seul individu qui gâche le travail de tout un club. »
Communiqué officiel du Sporting Club de Bastia
La réaction immédiate du club corse : ferme et sans ambiguïté
Dès le lendemain matin, le Sporting sortait un communiqué que je trouve personnellement exemplaire. Pas de langue de bois, pas de « on va enquêter mollement ». Non : condamnation « avec la plus grande fermeté », promesse d’identifier l’auteur et de prendre « toutes les mesures qui s’imposent ».
Le président lui-même, encore sous le coup de l’émotion la veille au micro des télévisions, parlait d’une fête « gâchée ». Et il a raison. Parce que derrière ce geste débile, il y a des mois de préparation, des milliers d’euros investis dans les animations, des gamins qui attendaient ce match comme Noël.
Et tout ça pour quoi ? Pour qu’un mec se sente « ultra » pendant cinq secondes ?
Le Red Star, lui aussi, a eu des mots très durs
Le club francilien n’a pas fait dans la dentelle non plus. Communiqué clair : ils condamnent « fermement cet acte dangereux et inacceptable ». Et ils ont raison. Parce que lancer un fumigène, ce n’est pas « de l’ambiance ». C’est une arme par destination. Ça brûle, ça explose parfois, ça peut blesser gravement.
On se souvient tous des images dramatiques dans d’autres stades, en Europe ou ailleurs. On a de la chance que Bradley Danger s’en sorte avec une belle frayeur et quelques brûlures superficielles.
Et maintenant ? Quelles sanctions en vue ?
La commission de discipline va se pencher sur le dossier très rapidement, c’est certain. Et là, plusieurs scénarios possibles :
- Match perdu sur tapis vert pour Bastia (le plus probable)
- Retrait de points (ça ferait très mal en bas de tableau)
- Huis clos total ou partiel pour plusieurs matchs
- Amende conséquente
- Interdiction de déplacement pour les supporters bastiais
Le club l’a dit : il va tout faire pour identifier l’auteur grâce aux caméras de vidéosurveillance et aux témoignages. En Corse, on sait que la communauté des supporters est très soudée… mais aussi très dure avec ceux qui salissent l’image du club. Je ne serais pas étonné que le gars soit rapidement dénoncé, même par ses propres « amis » de tribune.
Le problème plus large des fumigènes dans les stades français
On va être honnête deux minutes : le fumigène, c’est devenu le symbole d’une partie du supportérisme français. On l’aime ou on le déteste. Moi, je trouve que quand c’est bien organisé, avec des torches coordonnées et sans danger, ça peut sublimer une ambiance. Mais là, on est très très loin de ça.
Lancer un fumigène sur la pelouse, c’est prendre le risque de blesser quelqu’un. Point. Il n’y a pas de débat possible.
Et le pire, c’est que ce genre d’acte pénalise toujours les mêmes : les clubs, les vrais supporters, les familles qui viennent au stade. Pas le débile qui, lui, continuera probablement à sévir ailleurs.
Pourquoi ce genre de geste est-il encore possible en 2025 ?
Question légitime. On a des stades vidéosurveillés comme jamais, des palpations renforcées, des interdictions de stade, des fichiers de supporters à risque… Et pourtant, ça rentre encore.
Parce que tant qu’il y aura une culture de l’impunité dans certains kops, tant qu’on considérera que « c’est pour l’ambiance », ça continuera. Il faut taper plus fort, plus vite, et surtout taper au portefeuille des clubs si nécessaire. Parce que là, c’est le Sporting tout entier qui va morfler pour un seul idiot.
Un anniversaire qui laisse un goût amer
Les 120 ans du Sporting Club de Bastia auraient dû être célébrés dans la joie, les chants, peut-être même une victoire arrachée dans les dernières minutes. Au lieu de ça, on parlera longtemps de cette soirée pour les mauvaises raisons.
C’est injuste pour les joueurs, pour le staff, pour les milliers de supporters qui n’ont rien demandé à personne et qui ont juste envie de vivre leur passion tranquillement.
Moi, je garde en tête les images d’avant l’incident : ce tifo géant, ces écharpes bleues, cette ferveur incroyable. C’est ÇA, le vrai football corse. Pas le crétin qui a tout gâché.
Espérons que cette fois, la sanction sera exemplaire. Et que le message passera enfin : le stade, c’est pour supporter. Pas pour jouer les cowboys.
Et vous, vous en pensez quoi ? Est-ce que vous croyez que les sanctions seront assez lourdes pour faire réfléchir les prochains ? Ou est-ce qu’on est condamnés à revivre ça encore et encore ? Dites-moi tout en commentaire, on en parle ensemble.
