Franchement, quand on a vu Karim Benzema galérer en début de saison avec ces petites blessures à répétition, on s’est tous dit la même chose : à 37 ans, même un phénomène commence à payer l’addition. Et puis boum, juste avant la trêve saoudienne, l’animal nous sort six buts en trois matchs. Six. En huit jours. Là, on se tait et on applaudit.
Le Phénix saoudien n’est pas prêt de rendre les armes
Il y a des joueurs qui vieillissent. Et puis il y a Karim Benzema qui semble défier le temps comme s’il avait trouvé la recette secrète. À l’approche de ses 38 printemps, le natif de Lyon continue de faire parler la poudre là où beaucoup pensaient qu’il allait gentiment couler vers la retraite dorée. Spoiler : non, pas encore.
Une hygiène de vie devenue obsessionnelle
Ce qui frappe quand on regarde Benzema aujourd’hui, c’est son physique. On dirait presque qu’il a rajeuni. Et ce n’est pas qu’une impression. L’ancien Madrilène a complètement bouleversé son mode de vie aux alentours de la trentaine. Finis les excès, bonjour la discipline de moine.
- Séances supplémentaires en salle tous les jours
- Nutrition calculée au gramme près
- Sommeil suivi comme une star de la NBA
- Récupération active et cryothérapie
Résultat ? À un âge où beaucoup de numéro 9 ont déjà le genou qui grince, lui court encore comme à 28 ans. Et surtout, il encaisse. La chaleur écrasante de Jeddah ? Il s’en fiche. Les matchs tous les trois jours ? Il sourit.
« On a l’impression que la chaleur n’a aucun effet sur lui. Il court, il travaille, il impressionne encore à l’entraînement. »
Un coéquipier brésilien star chez les Tigers
Six buts en huit jours : la série qui fait taire les sceptiques
On va être honnête : le début de saison d’Al-Ittihad a été chaotique. Huit points de retard sur le podium après neuf journées, un jeu souvent stérile, un milieu Fabinho-Kanté-Aouar qui tourne à moitié régime… Et pourtant, lui, il score. Triplé pour ouvrir la saison, puis des pépins physiques, puis ce retour canon juste avant la pause.
Six réalisations en trois rencontres, ça ne ment pas. Et ce n’est pas que des buts de renard : on l’a vu décrocher, créer, peser sur les défenses comme à la grande époque madrilène. L’animal est revenu.
Al-Ittihad a changé de coach, mais Benzema reste la boussole
Le départ de Laurent Blanc et l’arrivée de Sergio Conceição ont forcément secoué le vestiaire. Le Portugais aime le jeu direct, intense, et ça colle plutôt bien au profil de Benzema version 2025 : un attaquant qui sait garder le ballon, faire jouer les autres, mais qui reste mortel dans la surface.
Le club reste en course en King Cup (demi-finales) et en Coupe d’Asie. Deux compétitions où l’expérience et le sang-froid du Français peuvent faire la différence. Parce que oui, même avec une Saudi Pro League compliquée, une saison saoudienne se joue aussi sur les coupes.
Le retour en Bleu, fantasme ou vraie possibilité ?
Évidemment, la question qui brûle toutes les lèvres : est-ce que cette forme éclatante peut rouvrir la porte de l’équipe de France ? On sait que la relation avec Didier Deschamps reste compliquée depuis le Mondial 2022 et l’affaire de la sextape. Mais le football, parfois, dépasse les rancœurs.
Quand on voit la difficulté de certains attaquants à s’imposer comme vrai neuf chez les Bleus, et quand on regarde ce que Benzema continue de faire à presque 38 ans… on se dit que tout reste possible. Surtout avec une Coupe du monde dans un an et demi.
« Qui peut refuser une Coupe du monde ? »
Karim Benzema lui-même, récemment
La phrase est lâchée. Et elle pèse lourd.
Un contrat qui expire en juin : le grand flou artistique
Son bail avec Al-Ittihad court jusqu’en juin prochain. Après ? Personne ne sait vraiment. Rester et tenter le triplé historique ? Retour en Europe pour une dernière pige clinquante (Lyon a été évoqué, même si lui botte un peu en touche) ? Ou tout simplement raccrocher les crampons en beauté ?
Ce qui est sûr, c’est que sa forme actuelle le met en position de force. Les clubs intéressés seront forcément plus nombreux si le Benzema version fin 2025 continue sur ce rythme infernal.
Pourquoi Benzema reste une exception à 37 ans
Regardez autour de lui : beaucoup de stars parties en Arabie Saoudite ont baissé de pied ou se contentent du minimum syndical. Lui, non. Il continue de se battre à chaque match, de montrer l’exemple, de porter son équipe quand elle vacille.
C’est peut-être ça, finalement, la vraie marque des immenses : ils ne trichent jamais avec le jeu. Même à 37 ans. Même à 10 000 kilomètres de l’Europe. Même quand plus personne ne les regarde vraiment.
Karim Benzema, lui, joue encore comme si chaque ballon était le dernier. Et tant qu’il sera comme ça, personne n’aura le droit de l’enterrer.
Alors oui, la Saudi Pro League n’est pas la Ligue des Champions. Mais quand un Ballon d’Or te met six buts en huit jours à 37 ans et demi, tu te dois de lever la tête et de dire respect. Point final.
Et quelque part, on a tous envie de croire que cette histoire n’est pas encore terminée. Ni à Jeddah. Ni, qui sait, sous le maillot bleu.
