Imaginez un gamin normand, les yeux rivés sur son écran, fasciné par les exploits des coureurs de l’équipe Sky, pédalant à toute allure dans les cols mythiques du Tour de France. Ce gamin, c’était Kévin Vauquelin, 24 ans aujourd’hui, et il vient de réaliser un rêve d’enfant : rejoindre Ineos Grenadiers, l’héritière de Sky, pour trois saisons, jusqu’en 2028. Ce transfert, officialisé récemment, n’est pas qu’un simple changement d’équipe. C’est un pari audacieux, un saut dans l’inconnu pour un coureur qui a déjà prouvé qu’il pouvait briller parmi les meilleurs. Mais qu’est-ce qui pousse ce jeune talent à quitter son cocon français pour une formation britannique aussi prestigieuse qu’exigeante ?
Un Nouveau Chapitre pour Kévin Vauquelin
Le cyclisme, c’est une affaire de jambes, mais aussi de cœur. Kévin Vauquelin, révélation de l’été 2025 avec ses performances éclatantes sur le Tour de Suisse (2e) et le Tour de France (7e), incarne cette dualité. Son choix de rejoindre Ineos Grenadiers, l’une des équipes les plus titrées du peloton, ne s’est pas fait à la légère. C’est un mélange d’instinct, d’ambition et d’une envie brûlante de pousser ses limites. Comme il l’a confié dans une interview récente, ce transfert est une opportunité de se découvrir à 100 %, de plonger dans une culture différente et de viser encore plus haut.
J’ai signé pour la performance. Ineos, ça sonne tout de suite bien en termes de résultats, de Grands Tours, de courses à étapes.
– Kévin Vauquelin, coureur cycliste
Ce n’est pas seulement un changement d’équipe, c’est une transformation. Vauquelin, qui a grandi en admirant des légendes comme Bradley Wiggins et Geraint Thomas, voit dans ce transfert une chance de marcher dans leurs pas. Mais au-delà du rêve d’enfant, il y a une réalité bien concrète : intégrer une équipe où la performance est une obsession, où chaque détail compte, du régime alimentaire aux stages d’entraînement en altitude.
Un Parcours Déjà Remarquable
Avant de poser ses valises chez Ineos, Kévin Vauquelin a déjà marqué les esprits. À seulement 24 ans, il a un palmarès qui ferait pâlir d’envie bien des coureurs plus expérimentés. Vainqueur de l’Étoile de Bessèges en 2025, il a aussi décroché une étape du Tour de France à Bologne l’an dernier, prouvant qu’il pouvait rivaliser avec les cadors. Son été 2025 a été un véritable feu d’artifice : une deuxième place au Tour de Suisse et une septième au général du Tour de France, où il a même porté le maillot blanc de meilleur jeune.
Ce qui frappe chez Vauquelin, c’est sa polyvalence. Longtemps perçu comme un coureur de courses d’une journée ou d’une semaine, il a surpris tout le monde sur les routes du Tour, montrant qu’il pouvait tenir la distance sur trois semaines. Cette capacité à briller sur différents terrains fait de lui un atout précieux pour Ineos, une équipe qui excelle dans les Grands Tours mais qui sait aussi jouer les premiers rôles dans les classiques.
- Victoire à l’Étoile de Bessèges : Une course référence pour les jeunes talents.
- Étape du Tour de France : Un exploit à Bologne qui a marqué les esprits.
- Tour de Suisse et Tour de France : Des performances qui confirment son potentiel.
J’ai toujours trouvé fascinant de voir un coureur aussi jeune s’imposer avec une telle maturité. Vauquelin n’est pas du genre à flamber pour rien. Chaque coup de pédale semble calculé, chaque course est une leçon qu’il intègre pour progresser. Mais qu’attend-on de lui chez Ineos ?
Pourquoi Ineos Grenadiers ?
Choisir Ineos, c’est comme passer du lycée à l’université. L’équipe britannique, autrefois connue sous le nom de Sky, est une machine à gagner. Avec des victoires dans sept des douze derniers Tours de France, elle a une réputation qui impose le respect. Mais elle a aussi une exigence : celle de l’excellence. Pour Vauquelin, rejoindre cette équipe, c’est accepter de sortir de sa zone de confort, de quitter la France et de se confronter à une culture différente.
Ce choix, il l’a fait dès avril, après l’Amstel Gold Race, une décision prise pour se libérer l’esprit et se concentrer sur ses performances. Et il faut dire que ça a porté ses fruits : ses résultats de l’été montrent qu’il était dans le bon état d’esprit. Mais ce qui l’a vraiment séduit, c’est le projet d’Ineos. L’équipe ne s’est pas contentée de lui vendre du rêve ; elle a écouté ses envies, compris sa personnalité. C’est rare dans un sport où les coureurs sont parfois réduits à des numéros.
Ils ont écouté ce que je voulais. C’est bien de choisir un coureur pour son profil, mais il faut connaître son comportement, sa personnalité.
– Kévin Vauquelin
Ce qui m’impressionne, c’est cette volonté de ne pas se contenter d’un rôle de suiveur. Vauquelin a signé pour être leader, mais aussi pour apprendre aux côtés de cadors comme Egan Bernal, Filippo Ganna ou Geraint Thomas. Il ne veut pas juste briller, il veut grandir. Et ça, c’est une mentalité qui pourrait le mener loin.
Un Rôle à Géométrie Variable
Dans une équipe comme Ineos, les rôles ne sont jamais figés. Vauquelin le sait : il a signé pour être leader sur certaines courses, mais aussi pour jouer les équipiers de luxe dans d’autres. Cette flexibilité est une force. Être dans une équipe où plusieurs coureurs peuvent viser la victoire dans une même course, c’est une dynamique qui pousse à l’excellence. Comme il l’explique, l’idée est de peser dans les finals, d’être là quand ça compte, que ce soit pour décrocher un bouquet ou pour aider un coéquipier.
À court terme, l’équipe semble vouloir le positionner sur des courses d’une semaine, comme le Tour de Suisse ou Paris-Nice, où il a déjà montré de belles choses. Mais à plus long terme, les Grands Tours sont dans le viseur. Ineos voit en lui un coureur capable de jouer les premiers rôles sur trois semaines, un objectif ambitieux mais réaliste au vu de ses performances récentes. Ce qui est sûr, c’est que l’équipe ne lui mettra pas de pression inutile. Tout est construit pour progresser sans brûler les étapes.
| Objectif | Type de course | Horizon |
| Leadership | Courses d’une semaine | Court terme |
| Rôle d’équipier | Classiques et Grands Tours | Court à moyen terme |
| Classement général | Grands Tours | Long terme |
Ce que j’aime dans cette approche, c’est qu’elle laisse place à l’apprentissage. Vauquelin n’est pas jeté dans le grand bain avec l’obligation de performer tout de suite. Ineos sait qu’un coureur de 24 ans a encore une marge de progression énorme, et ils sont prêts à investir dans son développement.
Les Défis d’une Nouvelle Aventure
Rejoindre Ineos, c’est aussi accepter de se confronter à des défis. Le premier ? La langue. Vauquelin l’admet avec un sourire : son anglais est encore hésitant, et c’est ce qui le stresse le plus. Pourtant, il ne part pas de zéro. Certains coureurs d’Ineos, comme Geraint Thomas, l’ont déjà approché, et l’accueil semble chaleureux. Il pourra aussi compter sur d’autres Français, comme Axel Laurance et Dorian Godon, pour faciliter son intégration.
Mais au-delà de la barrière linguistique, il y a le défi sportif. Chez Arkéa-B&B Hôtels, Vauquelin était l’une des têtes d’affiche. Chez Ineos, il devra se faire une place parmi des coureurs comme Filippo Ganna, maître des chronos, ou Egan Bernal, vainqueur du Tour de France. Ce n’est pas une mince affaire, mais c’est aussi une opportunité. Côtoyer des champions, c’est apprendre à leurs côtés, se mesurer à eux, et parfois les dépasser.
C’est bien de se retrouver sur des tests où l’on termine en milieu de tableau. Ça donne envie de s’entraîner et de dépasser les autres.
– Kévin Vauquelin
Ce qui me frappe, c’est cette humilité. Vauquelin ne se voit pas comme une star, mais comme un coureur en apprentissage. Et dans une équipe comme Ineos, où les moyens sont colossaux – stages d’entraînement, nutrition optimisée, matériel de pointe – il a tout pour franchir un cap.
Un Départ teinté d’Émotion
Quitter Arkéa-B&B Hôtels n’a pas été une décision facile. L’équipe française, en difficulté financière et probablement vouée à disparaître en 2025, a été le berceau de Vauquelin. C’est là qu’il a grandi, qu’il s’est construit comme coureur. Et même s’il est soulagé d’avoir trouvé une nouvelle maison, il ne cache pas son amertume face à l’incertitude qui pèse sur ses anciens coéquipiers et le staff.
Ce départ, c’est aussi une leçon de vie. Dans le cyclisme, rien n’est jamais acquis. Les équipes montent, brillent, puis parfois s’effondrent. Vauquelin, lui, a su saisir sa chance au bon moment, mais il n’oublie pas d’où il vient. Cette fidélité à ses racines, c’est ce qui le rend si attachant. On sent qu’il porte en lui une histoire, celle d’un gamin normand qui a toujours cru en ses rêves.
Quel Avenir pour Vauquelin ?
À 24 ans, l’avenir de Kévin Vauquelin est un livre ouvert. Avec Ineos, il a les moyens de devenir l’un des grands noms du cyclisme mondial. Mais comme il le dit lui-même, rien n’est garanti. Les blessures, les aléas, la concurrence : tout peut arriver. Ce qui est sûr, c’est qu’il aborde cette nouvelle étape avec une sérénité impressionnante. Pas de pression démesurée, juste une envie de travailler, de progresser, et de saisir les opportunités.
- Court terme : Briller sur les courses d’une semaine et apprendre le métier d’équipier.
- Moyen terme : S’imposer comme un leader sur les classiques et les courses à étapes.
- Long terme : Viser un podium, voire une victoire, sur un Grand Tour.
Si je devais parier sur un coureur français pour faire vibrer le peloton dans les années à venir, Vauquelin serait en haut de la liste. Son mélange de talent brut, d’humilité et de détermination est rare. Et dans une équipe comme Ineos, il a tout pour écrire une belle histoire. Reste à voir jusqu’où il pourra aller. Une chose est sûre : on n’a pas fini d’entendre parler de lui.
Le Cyclisme Français à l’Heure du Renouveau
Le transfert de Vauquelin chez Ineos n’est pas qu’une histoire individuelle. Il s’inscrit dans une dynamique plus large : celle d’un cyclisme français qui semble enfin retrouver des couleurs. Avec des coureurs comme Lenny Martinez, Romain Bardet ou encore le jeune prodige Joshua Seixas, la France redevient une terre de talents. Mais la question demeure : ces jeunes pépites pourront-elles rivaliser avec les mastodontes comme Tadej Pogačar ou Remco Evenepoel ?
Pour Vauquelin, l’avenir est prometteur, mais il faudra du temps. Ineos, avec ses moyens et son expérience, est le tremplin idéal pour viser les sommets. Mais le cyclisme, c’est aussi une affaire de patience. Comme le dit un vieil adage du peloton : on ne gagne pas le Tour de France à 24 ans. Vauquelin le sait, et il est prêt à pédaler, étape par étape, pour atteindre ses rêves.
Alors, que nous réserve ce Normand au caractère bien trempé ? Une chose est sûre : son arrivée chez Ineos marque le début d’une nouvelle aventure, et on a hâte de voir la suite. Vous, qu’en pensez-vous ? Vauquelin a-t-il les épaules pour devenir le prochain grand champion français ?
