Imaginez-vous dans une salle d’audience bondée, où le silence est si lourd qu’on entendrait une mouche voler. Les regards convergent vers un jeune homme au centre, tête baissée, dans un box vitré. Ce n’est pas une scène de film, mais la réalité d’un procès qui a secoué la France : celui de Koba LaD, rappeur de 25 ans, condamné à six ans de prison pour un accident de voiture ayant coûté la vie à son ami et styliste, William Dogbey. Une tragédie qui soulève des questions sur la responsabilité, la célébrité et les conséquences de nos choix. Comment en est-on arrivé là ? Plongeons dans cette affaire, où justice, drame et émotions s’entremêlent.
Un Drame Routier aux Conséquences Dévastatrices
Le 10 septembre 2024, une nuit d’été encore chaude, une Audi RS4 file à toute allure sur l’autoroute A86, dans le Val-de-Marne. Au volant, Koba LaD, de son vrai nom Marcel Loutarila, conduit à une vitesse estimée bien au-delà des limites. À ses côtés, William Dogbey, 30 ans, styliste talentueux et proche de l’artiste. À l’arrière, Tessa, une assistante, témoin clé du drame. Ce qui devait être une soirée festive après le tournage d’un clip se transforme en cauchemar lorsqu’un choc violent contre un poids lourd stationné sur une bretelle met fin à la vie de William Dogbey. Koba LaD, lui, est positif au cannabis et accusé d’homicide involontaire aggravé. Ce fait divers, loin d’être anodin, a captivé l’attention médiatique et publique.
Que s’est-il Passé Cette Nuit Fatidique ?
Revenons sur les faits. Selon les témoignages, l’Audi RS4, un bolide de luxe, roulait à une vitesse excessive – des estimations parlent de 100 à 200 km/h. Un voyant s’allume sur le tableau de bord, un véhicule se rabat, un coup de volant… et c’est la perte de contrôle. La voiture heurte une glissière de sécurité à 103 km/h, avant de s’encastrer dans un poids lourd garé près d’une station-service. William Dogbey, assis à l’avant, n’a aucune chance. Il décède sur le coup, son corps gravement atteint. Tessa, à l’arrière, survit, mais porte encore les stigmates physiques et psychologiques de l’accident. Koba LaD, lui, sort indemne, mais son monde s’écroule.
« De A à Z, je suis en faute. J’ai perdu un ami, j’en ai mal au cœur. »
– Koba LaD, lors de l’audience
Ce qui frappe dans cette affaire, c’est la rapidité avec laquelle une soirée banale a viré au drame. J’ai souvent pensé, en lisant ce type de récits, à quel point un instant d’inattention peut changer des vies à jamais. Ici, la vitesse et la consommation de stupéfiants semblent avoir formé un cocktail fatal.
Un Procès Chargé d’Émotions
Le 25 juin 2025, le tribunal correctionnel de Créteil est sous haute tension. La salle, trop petite pour accueillir la foule, déborde de journalistes, de proches et de curieux, majoritairement jeunes. Koba LaD, jogging gris et tresses tombantes, fait face à une salle où les larmes coulent et les regards accusent. Les parties civiles – la famille de William Dogbey et Tessa – sont là, dignes mais brisées. Luc Dogbey, père de la victime, déclare avec retenue :
« C’est un garçon que je commençais à apprécier. William l’aimait beaucoup. »
– Luc Dogbey, père de la victime
Pourtant, la colère est palpable. Sarah, la sœur de William, ne mâche pas ses mots sur les réseaux sociaux, dénonçant l’attitude du rappeur. Lauriane, la veuve, évoque la douleur de ses enfants, privés de leur père. Tessa, elle, parle d’une « odeur de chair » dans l’habitacle et des cauchemars qui la hantent. Le procureur, lui, ne retient pas ses critiques, pointant un Koba LaD qui « se moque des règles », même en détention, où téléphones et cannabis ont été saisis dans sa cellule.
Les Accusations : Vitesse, Stupéfiants et Irresponsabilité
Le cœur de l’accusation repose sur deux éléments aggravants : la conduite sous l’emprise de stupéfiants et une vitesse excessive. Les analyses confirment que Koba LaD était positif au cannabis, bien qu’il affirme ne pas avoir consommé ce jour-là, invoquant une exposition passive lors du tournage. L’expert automobile est formel : aucun défaut mécanique n’explique l’accident. La cause ? Une perte de contrôle liée à la vitesse. Mais à quel point était-il rapide ? Tessa évoque 200 km/h, Koba LaD parle de 100 à 130 km/h. Cette divergence alimente les débats.
- Vitesse excessive : L’expert estime une vitesse de 103 km/h au moment du choc avec la glissière.
- Stupéfiants : Positif au cannabis, Koba LaD nie avoir fumé récemment.
- Comportement post-accident : Des accusations de manipulation et de vidéos prises sur les lieux troublent l’audience.
Ce qui m’a marqué, c’est l’attitude de Koba LaD après l’accident. Selon le chauffeur du poids lourd, il aurait tenté de lui faire endosser la responsabilité, une allégation que le rappeur conteste. Ajoutez à cela des vidéos et photos du drame diffusées sur les réseaux, et l’indignation des proches de la victime devient compréhensible.
Une Défense sous Pression
Face à ces accusations, les avocats de Koba LaD, Mes Arthur Vercken et Stéphane Cherqui, tentent de nuancer. Ils insistent sur l’absence d’intention criminelle et sur le choc émotionnel du rappeur, qui a perdu un ami proche. Koba LaD lui-même, dans une déclaration émouvante, s’excuse auprès de la famille Dogbey, affirmant porter le poids de sa faute. Mais ses explications – un voyant allumé, un véhicule qui se rabat – peinent à convaincre face aux témoignages accablants.
Le procureur, lui, est implacable. Il requiert sept ans de prison ferme, l’annulation du permis de conduire et une interdiction de le repasser pendant dix ans. Pourquoi une telle sévérité ? Le comportement de Koba LaD en détention n’aide pas. Huit incidents disciplinaires, dont la détention de téléphones et de 80 g de résine de cannabis, dressent le portrait d’un homme qui, selon le procureur, « se moque des règles ».
« On dirait qu’il s’en fout. Il aurait dû réfléchir après l’accident de Marseille. »
– Le procureur, lors des réquisitions
Les Répercussions d’une Vie Brisée
William Dogbey n’était pas seulement un passager. Styliste, manager, père de famille, il était une figure montante du milieu artistique. Sa mort laisse un vide immense. Sa veuve, Lauriane, évoque une fête des pères passée au cimetière. Sa sœur, Sarah, parle d’un « monde écroulé ». Le père, Luc, malgré sa douleur, tente de rester mesuré, rappelant l’amitié qui liait son fils à Koba LaD. Cette humanité contraste avec la colère des autres proches, qui reprochent au rappeur son manque d’empathie initiale.
| Victime | Impact | Témoignage clé |
| William Dogbey | Décès sur le coup | « Il était très proche de Koba LaD. » – Luc Dogbey |
| Lauriane Dogbey | Veuvage, enfants orphelins | « J’attendais de l’humanité de ta part. » |
| Tessa | Troubles psychologiques | « Une odeur de chair, des cauchemars. » |
Ce tableau, aussi froid qu’il puisse paraître, ne rend pas justice à la douleur des proches. En tant que rédacteur, je me demande souvent comment mesurer une perte humaine. Koba LaD lui-même, interrogé sur la valeur d’une vie, répond : « Ça n’a pas de prix. » Une phrase qui résonne, mais qui semble arriver trop tard pour apaiser.
Un Comportement Controversé en Détention
Depuis son incarcération à Fleury-Mérogis, Koba LaD n’a pas facilité sa défense. Une clé USB, cinq iPhones, 80 g de cannabis… Les découvertes dans sa cellule choquent. Une vidéo, publiée sur les réseaux sociaux, le montre même vantant son confort en prison : « Le frigo est bien rempli. » Pour la famille Dogbey, c’est une gifle. Koba LaD se défend : il voulait rassurer ses proches. Mais difficile de convaincre quand la douleur des autres est si vive.
Ce comportement soulève une question : la célébrité donne-t-elle un sentiment d’impunité ? J’ai l’impression, en suivant ce procès, que Koba LaD n’a pas pleinement mesuré l’impact de ses actes, ni sur la route, ni derrière les barreaux.
Une Leçon sur la Responsabilité
Ce procès, au-delà du verdict, est une piqûre de rappel. La route tue, et la combinaison de vitesse et de stupéfiants est une bombe à retardement. En France, les accidents de la route causent environ 3 000 morts par an. Chaque cas est une tragédie, mais quand une figure publique est impliquée, l’écho est plus fort. Koba LaD, avec sa notoriété, portait une responsabilité supplémentaire : celle de montrer l’exemple.
- Conduite responsable : Respecter les limites de vitesse et éviter les substances altérant la vigilance.
- Conséquences judiciaires : Les infractions aggravées, comme ici, mènent à des peines lourdes.
- Impact humain : Derrière chaque accident, des familles sont brisées.
Le verdict – six ans de prison, annulation du permis, interdiction de le repasser pendant dix ans – est sévère, mais reflète la gravité des faits. Pour moi, il souligne une vérité universelle : nos choix, même impulsifs, ont des conséquences. Et parfois, elles sont irréversibles.
Quel Avenir pour Koba LaD ?
À 25 ans, Koba LaD voit sa carrière stoppée net. Star montante du rap français, il enchaînait les concerts et les collaborations, notamment avec sa compagne, Wejdene. Mais ce drame, et sa condamnation, changent la donne. En prison, il devra faire face à ses démons, loin des projecteurs. Pourra-t-il rebondir ? La question reste ouverte, mais le chemin s’annonce ardu.
Pour la famille Dogbey, la cicatrice restera. Ce procès, comme l’a dit Luc Dogbey, est une forme de thérapie, mais il ne ramènera pas William. Quant à Tessa, elle continue de lutter contre les séquelles psychologiques, tout en affrontant les pressions de l’entourage du rappeur. Cette affaire, au final, est un miroir tendu à notre société : jusqu’où tolérons-nous l’irresponsabilité ?
« J’espère que tu n’oublieras pas que tous nos choix ont des conséquences irréversibles. »
– Lauriane Dogbey, à l’attention de Koba LaD
En refermant ce dossier, je ne peux m’empêcher de penser à ces mots. Ils résonnent comme un avertissement, pour Koba LaD, mais aussi pour nous tous. La justice a tranché, mais le véritable jugement, celui de la conscience, accompagnera les protagonistes pour longtemps.
