Il y a des soirs où le football vous rappelle à quel point il peut être cruel, poétique, et parfois franchement ironique. Mercredi, au Parc des Princes, Randal Kolo Muani a vécu ça. Prêté par le PSG à Tottenham, l’international français est revenu dans son jardin… pour y planter deux buts et offrir une passe décisive. Sans célébrer. Jamais. Juste un regard vers le sol, un signe discret vers le ciel, et puis on repart. Comme si marquer contre le club qui vous paye encore le salaire relevait presque de la politesse.
Une soirée où tout a basculé pour l’attaquant français
Franchement, quand on a vu Kolo Muani arriver à Londres cet été, on s’est tous dit la même chose : encore un pari osé, encore un joueur qui va mettre six mois à comprendre le rythme infernal de la Premier League. Sauf que là, face au PSG, il a décidé de sauter toutes les étapes. Protection en carbone sur la mâchoire (souvenir d’un choc contre Manchester United), il a joué comme s’il avait quelque chose à prouver. Et il l’a prouvé.
Le film d’un match complètement fou
Reprenons depuis le début. Tottenham ouvre le score grâce à une tête de Richarlison sur un centre… de Kolo Muani, déjà lui (35e). Le PSG égalise, puis passe devant. On se dit que les Spurs vont craquer comme souvent cette saison en déplacement. Et là, non. À la 50e minute, volée du droit du Français après un ballon mal repoussé dans la surface : 2-1. Le Parc gronde. Vingt-deux minutes plus tard, Bentancur récupère haut grâce à un pressing monstrueux de – devinez qui ? – Kolo Muani, qui file seul au but et croise parfaitement son tir. 4-3 pour Tottenham à ce moment-là. Le stade est sonné.
Le PSG finira par renverser le match en fin de rencontre, mais tout le monde n’a retenu qu’une chose : l’attaquant prêté a été le meilleur joueur sur la pelouse. Point.
La malédiction des ex : une tradition qui a la vie dure
On le sait, marquer contre son ancien club, c’est presque une coutume au PSG. Coman en finale de C1, Cabaye, Gameiro, Jérôme Leroy (!)… la liste est interminable. Kolo Muani vient juste de s’y inscrire en lettres capitales. Et pas avec un petit but chanceux : non, avec une performance XXL. C’est d’ailleurs dingue de se dire que contre Paris, il tourne à 5 buts et 2 passes décisives en seulement 6 matchs toutes compétitions confondues dans sa carrière. Contre n’importe qui d’autre ? Bien moins.
« Il est arrivé tard, il n’a pas eu de préparation, il a eu des petits pépins physiques… mais ce soir, on est contents. Deux buts, une passe décisive, j’aimerais qu’il fasse ça tous les week-ends. »
Thomas Frank, entraîneur de Tottenham, en conférence de presse
Le coach danois a même avoué qu’il envisageait de sortir Kolo Muani juste avant son deuxième but. Imaginez la tête qu’il aurait faite…
Un duel à la pointe qui prend une nouvelle tournure
À Tottenham, la question qui brûle toutes les lèvres depuis août, c’est : qui de Richarlison ou Kolo Muani va s’imposer numéro 9 titulaire ? Les deux sont des profils différents. Le Brésilien est plus physique, plus « chaos organisé ». Le Français apporte de la profondeur, de la vitesse, et visiblement une science du pressing qu’on ne lui connaissait pas forcément à ce niveau.
Mercredi, Thomas Frank les a associés en 4-4-2 losange. Une grande première. Et ça a marché… jusqu’à un certain point. Parce qu’au final, Tottenham a perdu. Mais individuellement, Kolo Muani a clairement pris l’ascendant dans ce duel interne. Ses stats sont parlantes :
- Impliqué sur les 3 premiers buts des Spurs
- Pressing qui force l’erreur de la défense parisienne à la 51e
- Activity permanente, même avec une protection faciale
- 0 célébration malgré le doublé – classe ultime
Richarlison a marqué, oui. Mais il a aussi disparu pendant de longues minutes. Le message est envoyé.
Et maintenant, que va-t-il se passer ?
C’est là que ça devient intéressant. Kolo Muani est sous contrat avec le PSG jusqu’en 2028. Tottenham n’a pas d’option d’achat (ou du moins, elle n’a jamais été officialisée). En clair : cet été, il devra revenir à Paris. Sauf que cette prestation change potentiellement tout.
Option 1 : le PSG se dit « attends, on a peut-être été trop vite en le prêtant » et décide de le réintégrer. Après tout, un attaquant qui vous met un doublé en C1, même sous un autre maillot, ça fait réfléchir.
Option 2 : Tottenham (ou un autre club de Premier League) tape du poing sur la table et force un transfert définitif. Parce que maintenant, tout le monde a vu de quoi il est capable quand il est en confiance et dans un système qui lui va.
Option 3 : rien ne bouge et on continue comme ça. Mais franchement, qui y croit encore après une telle soirée ? Moi pas.
Ce qu’il faut retenir de cette performance
Beyond le score final, Kolo Muani a montré plusieurs choses essentielles :
- Il peut jouer avec une protection faciale sans perdre en explosivité
- Son pressing est largement sous-coté (il a participé à plusieurs récupérations hautes)
- Il reste clinique face au but quand on lui donne des espaces dans le dos
- Il a gagné en maturité : ne pas célébrer, c’est un message fort de respect… et de professionnalisme
J’ai presque envie de dire que cette soirée ressemble à un déclic. Comme si tout ce qu’il avait emmagasiné depuis son arrivée en Angleterre explosait d’un coup, au pire moment pour le PSG, au meilleur pour lui.
En Premier League, il va maintenant falloir confirmer. Parce que marquer contre Paris, c’est bien. Le faire contre Burnley ou Brentford un dimanche pluvieux à 15 h, c’est une autre paire de manches. Mais quelque chose me dit qu’on vient d’assister au début de quelque chose. Peut-être même au vrai début de Randal Kolo Muani version 2.0.
Et vous, vous en pensez quoi ? Est-ce que cette performance va changer le regard du PSG sur lui ? Ou Tottenham va tout faire pour le garder ? Dites-moi tout en commentaire, on en reparle pendant des heures.
En attendant, une chose est sûre : la malédiction des ex du PSG a encore de très beaux jours devant elle. Et cette fois, elle porte un masque de protection carbone et un maillot blanc à liseré bleu marine.
