Vous souvenez-vous de ce moment où vous avez cru que tout était perdu ? Moi oui. C’était il y a quelques heures, tour 23 du Grand Prix d’Abou Dhabi, quand Lando Norris a franchi la ligne blanche en doublant Tsunoda. J’ai retenu mon souffle avec des millions de fans. Et puis… rien. Pas de pénalité. Le cœur a repris. Et là, on a compris : ce gamin de 26 ans allait vraiment le faire.
Le Jour où Lando Norris est Devenu Champion du Monde
Le 7 décembre 2025, sous les lumières artificielles de Yas Marina, la Formule 1 a vécu l’une de ses plus belles pages. Pas la plus rapide, pas la plus propre, mais sûrement la plus humaine. Une bataille à trois jusqu’au dernier virage, des stratégies à s’arracher les cheveux, et un Britannique qui a fini par craquer en conférence de presse : “Je ne réalise pas encore…”
Revenons un peu en arrière, parce que cette histoire ne commence pas au départ de la course.
Une Saison Entière de Remontada
Quand la saison 2025 a démarré, personne – ou presque – ne misait un euro sur Lando Norris champion. McLaren sortait d’une année 2024 correcte mais pas transcendante, Verstappen restait le patron incontesté, et Piastri faisait déjà peur à tout le paddock.
Puis il y a eu cette série hallucinante à partir de mi-saison : six victoires en neuf courses pour Norris, des poles à la pelle, une voiture enfin fiable. Petit à petit, l’écart fondait. 62 points de retard après Monaco, 38 après Silverstone, 12 après Austin… et puis zéro. Zéro avant même Abou Dhabi.
Du jamais vu depuis 1983 et la bagarre Prost-Lauda. Trois pilotes qui arrivent à la dernière course avec une chance mathématique de titre. Du jamais vu, point.
Le Scénario dont Tout le Monde Rêvait (ou Presque)
Pour que Norris soit sacré, il devait marquer 6 points de plus que Verstappen et 3 de plus que Piastri. Autrement dit : finir devant les deux ou presque.
- Si Piastri gagne et Norris 3e → Norris champion
- Si Verstappen gagne et Norris 3e → Verstappen champion
- Si Norris abandonne → Piastri pouvait encore passer
Bref, tout était possible. Et ça, en F1 moderne, c’est devenu tellement rare qu’on en avait presque les larmes aux yeux avant même le feu vert.
Le Départ : Piastri Met le Feu Direct
Feux éteints, et Oscar Piastri, parti 3e, colle une attaque d’anthologie à son coéquipier dans le premier virage. Norris se retrouve 3e, Verstappen 2e, Piastri 1er. McLaren a les deux voitures devant Red Bull. Stratégiquement parfait.
Mais on sent tout de suite que l’Australien n’est pas là pour faire de la figuration ou jouer les lieutenants. Il pousse, il creuse l’écart, il met la pression maximale sur Norris. On se dit : “Il va vraiment jouer sa carte à fond.”
“Je suis là pour gagner des courses. Si le titre vient en plus, tant mieux. Mais je ne vais pas lever le pied pour quelqu’un.”
– Oscar Piastri, la veille en conférence de presse
Et il a tenu parole.
Le Moment où Tout a Failli Basculer
Tour 23. Norris sort des stands en pneus durs, se retrouve derrière Yuki Tsunoda qui défend comme un lion pour protéger Verstappen. Le Britannique tente l’extérieur au virage 9, met deux roues dans l’herbe, franchit complètement la ligne blanche à la sortie. Sur le moment, tout le monde crie à la pénalité de 5 secondes.
Les commissaires enquêtent. Les commentateurs retiennent leur souffle. Zak Brown doit avoir des sueurs froides dans le garage McLaren.
Et puis le verdict tombe : pas de sanction pour Norris, 5 secondes pour Tsunoda jugé trop agressif dans ses changements de direction. Soulagement général. Norris garde sa 3e place. Le titre reste à portée.
Franchement ? J’ai trouvé la décision juste. Tsunoda a bougé deux fois en freinage, c’est interdit. Mais je comprends aussi ceux qui crient au favoritisme. En même temps, quand on voit le nombre de fois où Verstappen a bénéficié de décisions limites par le passé… on va dire que ça s’équilibre.
La Fin de Course : Gestion et Larmes
Après l’incident, Norris lève un peu le pied. Il gère, il assure, il ne prend aucun risque. Piastri file vers la victoire, Verstappen reste collé à 3-4 secondes mais ne peut pas attaquer vraiment.
Dernier tour. Norris passe la ligne en 3e position. Le stand McLaren explose. Andrea Stella saute dans les bras de Zak Brown. Et Lando ? Il reste muet à la radio pendant de longues secondes.
“Euh… les gars… c’est vrai ? On l’a fait ?”
– Lando Norris à la radio, juste après l’arrivée
Et là, la réponse de son ingénieur : “Yes Lando, you are World Champion!”. J’ai encore les frissons en l’écrivant.
Les Chiffres d’un Championnat Historique
Parce que oui, cette saison 2025 entrera dans les annales. Voilà quelques stats qui donnent le tournis :
- 9 victoires pour Norris (record personnel)
- 15 podiums sur 24 courses
- Seulement 8 points d’avance sur Verstappen au final
- McLaren champion constructeurs avec 78 points d’avance
- Piastri 3e avec 7 victoires – meilleur rookie champion depuis Hamilton 2008
Autant dire que la domination Red Bull est bel et bien terminée. Et que McLaren a réussi là où Ferrari et Mercedes ont échoué ces dernières années : construire une équipe capable de battre Verstappen à la régulière.
Ce que Ça Change pour l’Avenir
Maintenant que Norris a brisé la glace, on peut s’attendre à tout. Le garçon a montré qu’il savait gagner, gérer la pression, et même faire des erreurs sans s’effondrer. C’est le profil d’un multiple champion.
Piastri, lui, sera encore plus dangereux l’an prochain. Il a 24 ans, déjà 10 victoires en carrière, et zéro complexe face à son coéquipier. McLaren va devoir gérer un duo explosif.
Et Verstappen ? Il a 28 ans, 4 titres (bientôt 5 si on compte 2021…), et pour la première fois il a été battu à la régulière. Est-ce que ça va le rendre encore plus fort ? Ou est-ce le début d’un déclin relatif ? L’histoire nous le dira.
Mon Avis Personnel (Parce qu’on est entre nous)
Je suis fan de F1 depuis plus de vingt ans. J’ai vu Schumacher dominer, Hamilton tout rafler, Verstappen imposer sa loi. Mais ce titre de Norris, il a quelque chose de spécial.
C’est le triomphe du mec sympa qui fait des blagues en conférence de presse, qui pleure quand il gagne, qui doute encore de lui alors qu’il vient de battre les meilleurs. C’est le titre qu’on attendait depuis ses premiers tours de roue en 2019.
Et quelque part, ça fait du bien à la Formule 1. On a besoin de nouveaux visages, de nouvelles histoires. Norris, c’est le champion dont le sport avait besoin pour tourner la page Verstappen – sans rien lui enlever, bien sûr.
Alors oui, bravo Lando. Tu l’as fait. Et merci pour cette saison complètement folle.
La F1 n’a jamais été aussi belle.
