Vous savez cette sensation quand vous sortez d’un match en vous disant « on l’a échappé belle » ? C’est exactement ce que j’ai ressenti dimanche après-midi en quittant le Stade Océane. Un 0-0 qui ne paie pas de mine sur le papier, mais qui a fait vivre aux supporters parisiens une vraie montagne russe émotionnelle. Le Paris FC ramène un point de Normandie, et franchement, c’est presque un miracle quand on revoit les actions brûlantes.
Un match nul qui vaut de l’or… ou presque
Quand tu joues le maintien, chaque point compte double. Surtout quand tu vas défier une équipe du Havre qui n’a plus grand-chose à perdre et qui joue son va-tout à domicile. Stéphane Gilli l’avait répété toute la semaine : après le non-match contre Auxerre, il fallait une réaction. Et réaction il y a eu, même si elle a parfois ressemblé à une survie en apnée.
Devant 17 000 spectateurs qui ont bravé le froid normand, les deux équipes se sont rendu coup pour coup sans jamais trouver la faille. Un classique de Ligue 1 version « qui craquera le premier ? ».
Kevin Trapp, le sauveur inattendu
Je vais être honnête : je n’avais pas vu venir une telle prestation de Kevin Trapp. Préféré à Obed Nkambadio, l’ancien Parisien a sorti le grand jeu. Quatre ou cinq arrêts décisifs, une sérénité dingue sur les centres, et surtout cette assurance qui manque parfois à l’arrière-garde parisienne.
« On a senti qu’il voulait montrer quelque chose ici », glissait un proche du vestiaire après le match.
Et il l’a montré. Face aux vagues ciel et marine, particulièrement en seconde période, Trapp a multiplié les parades réflexes. La 57e, la 58e, la 63e… À chaque fois, il a dit non. Sans lui, le score aurait pu être très salé.
Le Havre a touché les montants, Paris a frôlé la correction
Parce que oui, Le Havre a eu les occasions les plus nettes. Dès la 16e minute, Ndiaye trouve le poteau sur une frappe croisée. Puis Samatta, esseulé au second poteau, envoie une tête rageuse sur la barre transversale à l’heure de jeu. Le genre de moments où tu te dis que ce n’est pas ton jour si tu es supporter havrais.
Et puis arrive cette 78e minute. Faute dans la surface, pénalty pour Le Havre. Soumaré s’élance… et envoie le ballon largement au-dessus. Le Stade Océane pousse un « ooooooh » de désespoir collectif. À ce moment-là, les Parisiens savent qu’ils viennent de gagner leur match à la loterie.
Tuomas Ollila, la bonne surprise finlandaise
Si on doit retenir un joueur côté Paris FC, c’est bien lui. Titularisé pour la deuxième fois seulement cette saison, le latéral gauche finlandais a été une vraie révélation. Déjà excellent à Monaco il y a quelques semaines, Ollila a encore montré qu’il avait de la frappe dans les deux pieds.
À la 12e, sa tentative enroulée du droit frôle l’arête du poteau de Mory Diaw. À la 40e, servi par une transversale millimétrée de Maxime Lopez, il arme une praline du gauche qui fait trembler le poteau droit. Deux fois tout proche d’ouvrir son compteur but en Ligue 1. Frustrant, mais tellement prometteur.
Maxime Lopez, le capitaine qui montre l’exemple
Son retour de blessure a fait un bien fou au milieu parisien. Plus juste dans les transmissions, plus présent dans les duels, Lopez a retrouvé des couleurs. C’est lui qui lance parfaitement Moses Simon sur l’action du poteau d’Ollila. C’est encore lui qui calme le jeu quand le Havre pousse comme un diable.
À la fin du match, il était l’un des rares à aller saluer longuement les supporters déplacés. Un capitaine qui assume, même dans la difficulté.
Des entrants qui n’ont pas changé la donne
En fin de rencontre, Stéphane Gilli lance Jonathan Ikoné et Alimami Gory pour essayer de gratter la victoire. Les deux joueurs apportent de la vitesse, quelques dribbles, mais jamais cette étincelle qui fait basculer un match. Le Havre reste bien en place, Paris manque de précision dans le dernier geste. Classique.
Ce point change-t-il vraiment quelque chose ?
Sur le papier, Paris reste 13e. Un point d’avance sur la zone rouge, mais toujours cette sensation de marcher sur un fil. Ce match nul à l’extérieur face à un concurrent direct a quand même du goût. Surtout après la claque prise contre Auxerre.
Mais soyons lucides : il va falloir faire plus. Beaucoup plus. La trêve arrive dans quelques journées, et le Paris FC n’a toujours pas de matelas de sécurité. Le contenu entrevu au Havre est encourageant, la solidité défensive aussi, mais l’attaque reste trop stérile.
- Points positifs : réaction d’orgueil, Trapp impérial, retour de Lopez, Ollila en progrès constant
- Points négatifs : manque cruel d’efficacité, trop de pertes de balle en transition, dépendance aux exploits individuels
En résumé, ce 0-0 normand ne restera peut-être pas dans les annales, mais il pourrait compter énormément en fin de saison. Parce que dans la lutte pour le maintien, les points pris à l’extérieur face à des équipes du bas de tableau, ça n’a pas de prix.
Maintenant, place à la suite. Il reste quelques matchs avant la trêve, et le Paris FC va devoir transformer ces matchs nuls en victoires. Sinon, le printemps risque d’être très très long.
Et vous, vous en pensez quoi de ce match ? Le Paris FC a-t-il enfin trouvé une solidité défensive ou c’est juste un sursis ? Les commentaires sont ouverts.
