Vous avez vu ce tacle ? Franchement, quand j’ai revu les images du match à Monaco samedi dernier, j’ai eu mal pour lui. Une cheville qui part en vrille comme ça, c’est le genre de moment où on retient son souffle. Lucas Chevalier a fini le match, héros du jour, mais on sentait déjà que ça allait laisser des traces.
Et là, mercredi après-midi, au Campus de Poissy, la nouvelle tombe : le gardien parisien n’a pas remis un pied sur le terrain avec le groupe. La cheville droite reste gonflée, douloureuse, et rien n’est moins sûr que de le voir dans les cages samedi soir contre Rennes. Autant dire que l’inquiétude monte d’un cran au PSG.
Un tacle qui aurait dû coûter plus cher
Revenons un peu en arrière, parce que l’origine de tout ça mérite qu’on s’y arrête. Minute 70 à Louis-II, Lamine Camara se jette les deux pieds décollés sur Chevalier qui venait de capter un ballon anodin. Le genre de geste qu’on revoit au ralenti et qui fait grincer des dents. Le pied du gardien se tord à 90 degrés, il hurle, reste au sol plusieurs minutes… et pourtant, il se relève et termine la rencontre.
À chaud, il lâche même : « Ma carrière aurait pu s’arrêter là. » Phrase lourde de sens. Et le pire ? L’arbitre ne sort qu’un jaune. Depuis, la commission a reconnu l’erreur : ça méritait rouge. Trop tard pour Lucas, la douleur est bien réelle.
« J’ai eu beaucoup de chance… mais j’ai très très mal. »
Lucas Chevalier, au coup de sifflet final à Monaco
Reprise manquée : premier signal d’alarme
Luis Enrique avait donné trois jours off après le déplacement en Principauté. Tout le monde était censé reprendre mercredi en fin d’après-midi. Tout le monde… sauf Chevalier. Le staff médical l’a gardé à l’écart, soins intensifs, glace, anti-inflammatoires. La cheville a dégonflé un peu, mais pas assez pour courir, taper dans un ballon ou encaisser le moindre contact.
Je vous le dis cash : quand un gardien rate la première séance après la trêve, c’est rarement bon signe à J-3 d’un match. Les gardiens, c’est particulier, ils ont besoin de rythme, de plonger, de sentir les appuis. Là, Lucas est dans le flou.
Donnarumma, Aréola ou Safonov : qui pour dépanner ?
Allez, on parle concret. Si Chevalier déclare forfait – et franchement, ça sent très mauvais –, Luis Enrique a trois cartes dans sa manche :
- Gianluigi Donnarumma : l’ancien titulaire, barré par l’arrivée de Chevalier cet été. Talent brut, mais en manque cruel de rythme (à peine 4 matchs cette saison).
- Matvey Safonov : la recrue russe, troisième dans la hiérarchie, encore jamais titularisé en Ligue 1.
- Louis Mouquet ou un jeune du centre : solution extrême, mais on l’a déjà vue par le passé en Coupe.
Donnarumma paraît l’option la plus crédible, même si ça ferait forcément des vagues en interne. L’Italien ronge son frein depuis des mois, et un retour forcé dans ces conditions, ça peut laisser des traces dans le vestiaire.
Rennes, l’adversaire qu’il ne fallait pas
Comme par un fait exprès, c’est Rennes qui débarque au Parc samedi à 21h05. Une équipe joueuse, qui presse haut, qui tire de loin, qui adore les centres en retrait. Bref, le genre de match où le gardien doit être à 100 % dans ses sorties aériennes et ses relances sous pression. Avec une cheville fragile, c’est du suicide.
Et puis il y a le calendrier qui s’emballe : après Rennes, c’est Liverpool en Ligue des Champions, puis le déplacement à Auxerre et la réception de Bayern en janvier. Perdre son gardien numéro 1 maintenant, c’est prendre le risque d’un effet domino sur toute la phase retour.
Les précédents qui font peur
On a déjà vu ce scénario. Rappelez-vous Navas en 2021, entorse cheville, trois semaines out. Ou Rico, plus grave. Une cheville abîmée chez un gardien, ça traîne souvent plus longtemps qu’on ne le pense. Les appuis, les impulsions, les plongeons : tout repose sur ces articulations. Un rien et ça re-gonfle.
Le staff parisien reste prudent, bien sûr. On parle d’examens complémentaires jeudi matin, d’un entraînement ouvert à la presse où on scrutera le moindre indice. Mais entre nous, quand un joueur rate déjà deux séances à trois jours du match… les paris sont ouverts.
Et si c’était plus grave qu’une simple entorse ?
Je pose la question qui trotte dans toutes les têtes : et si les ligaments avaient morflé plus qu’annoncé ? Les images sont effrayantes, le pied part vraiment en torsion externe. Dans ces cas-là, même si l’IRM ne montre pas de rupture franche, les micro-déchirures peuvent tenir un joueur éloigné plusieurs semaines.
Le club communiquera sans doute jeudi en fin de journée. Mais déjà, on sent la tension monter du côté de Poissy. Luis Enrique déteste les imprévus, surtout à ce poste où la concurrence est rude et les egos sensibles.
L’effet psychologique sur le groupe
Il n’y a pas que l’aspect sportif. Chevalier, c’est devenu en quelques mois le leader vocal de cette défense. Son charisme, ses arrêts décisifs, sa communication : il a imposé une sérénité qu’on n’avait plus connue depuis longtemps dans les cages parisiennes. Le voir sur le côté, c’est forcément un coup au moral.
Les joueurs le savent : sans lui, la marge d’erreur se réduit. On l’a vu contre Monaco, il a sorti trois arrêts déterminants malgré la douleur. Remplacer ça, ce n’est pas juste mettre un autre gardien, c’est changer toute la dynamique.
« Lucas, c’est notre assurance tous risques derrière. Sans lui, on joue différemment. »
Un cadre du vestiaire, sous couvert d’anonymat
On attendra jeudi, peut-être vendredi matin, pour y voir plus clair. Mais une chose est sûre : ce samedi au Parc des Princes, l’ombre de cette cheville tordue planera sur la rencontre. Et quelque part, on espère tous revoir Lucas lever les bras au coup d’envoi. Parce que dans le football moderne, certains joueurs sont tout simplement irremplaçables.
À suivre de très près.
