Qu’est-ce qui pousse un homme de 43 ans, double champion du monde, à continuer de charger comme un taureau sur les pelouses du Top 14 ? C’est la question que je me suis posée en repensant à la dernière performance de Ma’a Nonu avec Toulon. Ce n’est pas juste un joueur, c’est une légende vivante, un All Black qui, à l’âge où beaucoup raccrochent, continue d’électriser les foules et d’inspirer ses coéquipiers. Son essai face à Castres, à la 78e minute, n’était pas qu’un point marqué : c’était un symbole, une preuve que l’âge n’est qu’un chiffre quand la passion et la discipline sont au rendez-vous.
Un Vétéran Qui Défie le Temps
Quand on parle de Ma’a Nonu, on ne peut s’empêcher de penser à son palmarès : 103 sélections avec les All Blacks, deux titres de champion du monde (2011 et 2015), et une carrière qui s’étend sur plus de vingt ans. Pourtant, à Toulon, il n’est pas là pour faire de la figuration. Lors du récent match contre Castres, son essai en fin de rencontre a fait rugir le stade Mayol. Ce n’était pas seulement une action spectaculaire, mais un rappel de sa grinta, cette rage de vaincre qui fait de lui un compétiteur hors norme.
Ce qui frappe, c’est sa capacité à rester pertinent. À 43 ans, Nonu ne joue pas tous les matchs à fond, il le sait, son corps le lui rappelle. Mais il choisit ses moments, ses impacts décisifs. Comme un vieux lion, il économise son énergie pour frapper là où ça compte. Et quand il charge, la défense adverse tremble.
Mon corps m’envoie des signes, mais je sais que je peux encore faire ma part pour l’équipe. Je l’entraîne avec soin depuis longtemps.
– Un joueur expérimenté du Top 14
Un Leader Silencieux Mais Puissant
Nonu n’est pas du genre à crier sur tous les toits. Avec ses dreadlocks qui lui donnent un air de guerrier tout droit sorti d’un film d’action, il préfère laisser parler ses actes. À Toulon, son influence va bien au-delà du terrain. Il est une sorte de grand frère pour les jeunes joueurs, comme Leicester Fainga’anuku, un autre All Black de 25 ans qui apprend à ses côtés. Leur complicité est palpable, et elle dynamise l’équipe.
Selon des proches de l’équipe, Nonu a une manière unique de motiver. Il ne donne pas de grands discours, mais il montre l’exemple. En salle de musculation, il entraîne les autres avec lui, les pousse à aller plus loin. « Il a une influence jusque dans leur vie privée », confie un membre du staff. Cette capacité à fédérer, à créer une dynamique, c’est ce qui fait de lui un atout précieux pour Toulon, surtout à l’approche des demi-finales contre Bordeaux-Bègles.
Une Présence Qui Inspire
Ce qui m’a toujours fasciné chez les grands champions, c’est leur capacité à rester humbles malgré un palmarès long comme le bras. Nonu incarne ça à la perfection. Quand on lui parle, il esquive les projecteurs, insiste sur l’équipe, sur le collectif. Pourtant, les jeunes joueurs de Toulon, comme l’arrière Marius Domon, boivent ses paroles et observent chacun de ses gestes. Ils savent qu’ils côtoient une légende, et ça change leur manière d’aborder le jeu.
Nonu, c’est aussi un modèle de discipline. À 43 ans, il continue de s’entraîner avec une rigueur monastique. Respect du corps, récupération, nutrition : tout est calculé. Il ne laisse rien au hasard, et cette approche inspire les autres. Dans un sport aussi exigeant que le rugby, où chaque choc peut laisser des traces, cette constance force le respect.
Je suis là pour faire un boulot. Il n’y a rien de spécial ou de spirituel. Je fais juste mon travail.
– Un vétéran du rugby
Toulon : Une Équipe en Chemin
Nonu le répète souvent : cette équipe de Toulon est en chemin. Malgré leur qualification pour les demi-finales, il refuse de s’enflammer. Pour lui, rien n’est encore gagné. Cette mentalité d’ultra-compétiteur, forgée par des années au plus haut niveau, est un moteur pour le RCT. L’équipe, sous la houlette de l’entraîneur Pierre Mignoni, a trouvé un équilibre entre jeunesse et expérience, et Nonu est au cœur de cette alchimie.
Face à Bordeaux-Bègles, Toulon aura besoin de cette dynamique collective. L’UBB est une équipe redoutable, avec des joueurs comme Louis Bielle-Biarrey (malheureusement forfait pour ce match) ou Matthieu Jalibert, capables de faire basculer un match. Mais avec Nonu sur le terrain ou en coulisses, Toulon a un atout que peu d’équipes possèdent : une légende qui sait comment gagner.
Le Rugby, une Quête Sans Fin
À quoi pense un joueur comme Nonu avant d’entrer sur le terrain ? À en croire ses mots, c’est un mélange d’adrénaline et de lucidité. « Tu ressens les attentes des supporters », explique-t-il, mais il insiste sur la nécessité de rester calme, de ne pas se laisser emporter par l’émotion. Ce pragmatisme, cette capacité à garder la tête froide, c’est ce qui lui permet de performer à un âge où la plupart des joueurs sont déjà à la retraite.
Et pourtant, il y a quelque chose de presque poétique dans sa quête. Pourquoi continuer à 43 ans, après avoir tout gagné ? Pour Nonu, c’est une question de parcours. Il ne cherche pas la gloire personnelle, mais à contribuer, à laisser une trace. À Toulon, il a trouvé un club où il se sent chez lui, un endroit où son expérience est valorisée et où il peut encore faire la différence.
Une Carrière aux Huit Maillots
Nonu n’est pas un novice. Avec huit clubs à son actif, il a vu du pays et du rugby. De la Nouvelle-Zélande à la France, en passant par d’autres championnats, il a accumulé des expériences variées, chacune lui apportant une nouvelle perspective. Mais à Toulon, il y a quelque chose de spécial. Un lien avec l’entraîneur, avec les joueurs, avec les supporters. Il le dit lui-même : « Il y a un truc ». Difficile de mettre des mots dessus, mais on sent que ce club a une place particulière dans son cœur.
Ce lien, c’est aussi ce qui pousse les supporters à l’aduler. Lors du match contre Castres, certains n’ont pas hésité à siffler l’adversaire pour saluer leur héros. Ce genre de moment, ça ne s’invente pas. C’est le genre de connexion qui fait du rugby un sport à part.
Et Après ?
Alors, jusqu’où ira Ma’a Nonu ? Difficile à dire. À 43 ans, chaque saison pourrait être la dernière, mais il continue de surprendre. Son corps tient, sa motivation est intacte, et son influence grandit. Pour Toulon, l’objectif est clair : aller au bout, décrocher ce titre de Top 14 qui leur échappe depuis trop longtemps. Avec Nonu dans l’équation, tout semble possible.
Ce qui est sûr, c’est que Nonu ne s’arrêtera pas tant qu’il sentira qu’il peut apporter quelque chose. « Chaque opportunité de jouer, je la prends à fond », confie-t-il. Et si son parcours inspire ne serait-ce qu’un jeune joueur à Toulon ou ailleurs, alors sa mission sera accomplie.
Pourquoi Nonu Fascine
Il y a quelque chose de profondément humain dans l’histoire de Ma’a Nonu. À une époque où le sport est souvent dominé par les statistiques et les contrats mirobolants, lui rappelle qu’il s’agit avant tout de passion, de travail, et de respect. Respect pour son corps, pour ses coéquipiers, pour le jeu. À 43 ans, il n’a plus rien à prouver, et pourtant, il continue. Pourquoi ? Parce que le rugby, c’est sa vie.
Pour moi, c’est ça, l’essence du sport. Ce n’est pas seulement une question de victoires ou de trophées. C’est une quête, un chemin, comme le dit si bien Nonu. Et tant qu’il sera sur ce chemin, Toulon aura une chance de briller.
| Aspect | Impact de Nonu | Importance |
| Performance sur le terrain | Essais décisifs, puissance physique | Élevée |
| Influence hors terrain | Motivation, discipline, leadership | Très élevée |
| Connexion avec l’équipe | Complicité avec jeunes joueurs | Moyenne-élevée |
En attendant la demi-finale contre Bordeaux-Bègles, une chose est sûre : Ma’a Nonu n’a pas fini de nous surprendre. Et quelque chose me dit que le public de Mayol est prêt à rugir encore plus fort.
