Vous savez cette sensation quand un cheval vous fait lever de votre siège avant même la dernière ligne droite ? Hier à Vincennes, j’ai vécu ça. Mack de Blary n’a pas simplement gagné le Prix Ready Cash, il a littéralement écrasé la concurrence. Et pourtant, personne ne l’attendait vraiment à ce niveau-là, moi le premier.
On parle quand même d’un poulain qui avait remporté le Critérium des 3 ans sur tapis vert en septembre. Une victoire en or, certes, mais qui laissait toujours ce petit doute : est-ce qu’il aurait tenu tête à tout le monde sur la piste ? Hier, il a répondu. Et comment.
Un triomphe qui change la donne pour le meeting d’hiver
Le Prix Ready Cash, c’est le premier grand rendez-vous des 3 ans durant le meeting d’hiver de Vincennes. Une course où les meilleurs se jaugent, où les rêves de Prix d’Amérique commencent à prendre forme. Et cette année, c’est Mack de Blary qui a mis tout le monde d’accord.
Quand je repense à la course, j’ai encore des frissons. Parti sagement en deuxième épaisseur, il a patienté. Puis, dans le dernier tournant, son driver a simplement relâché la pression. Et là… c’est devenu presque irréel. Le poulain a filé comme une fusée, laissant sur place des adversaires pourtant réputés.
« Il m’a surpris dans sa manière de s’imposer. Elle est belle celle-là ! »
Thierry Duvaldestin, depuis Nantes où il gagnait avec un autre cheval
Un chrono qui parle : 1’10’’9 sans forcer
1’10’’9 sur les 2700 mètres de la grande piste. Et le plus fou ? Il donne l’impression de pouvoir faire beaucoup mieux. On a vu des lauréats de Groupe I transpirer pour descendre sous les 1’11’’5. Lui, il trotte presque en promenade.
Derrière, on retrouve Guglielmo Jet, qui prenait une très belle deuxième place, et Maître Jacques troisième. Le grand favori Ginostrabliggi ? Quatrième. Battu. Net et sans bavure. C’est rare de voir un cheval dominer à ce point-là à 3 ans seulement.
L’histoire d’une écurie qui renaît
Chez Thierry Duvaldestin, on respire à nouveau. L’hiver avait mal commencé avec les graves coliques d’Idao de Tillard, ce crack qui avait illuminé l’an dernier. Tout le monde pensait que l’écurie allait passer un meeting en demi-teinte.
Et puis il y a eu Lovino Bello samedi dans le Prix Octave Douesnel. Et maintenant Mack de Blary. Deux Groupe II et un Groupe I en une semaine. Franchement, qui l’aurait cru il y a encore quinze jours ?
« Après cette mésaventure, je ne me voyais pas gagner un Groupe I de l’hiver »
Thierry Duvaldestin, toujours aussi franc
Un groupe de propriétaires en fusion
Ce qui rend cette victoire encore plus belle, c’est l’histoire humaine derrière. Le groupe emmené par Stijn Kumpen vit ça à 200 à l’heure. Ils étaient tous ensemble devant leur écran, à hurler de joie quand leur poulain a passé le poteau.
- Ils n’étaient pas favoris
- Ils pensaient viser la deuxième place
- Ils repartent avec le titre de meilleur 3 ans d’Europe
Stijn Kumpen l’a dit lui-même : « Maintenant qu’il a battu Ginostrabliggi, il est numéro 1 européen ! » Difficile de lui donner tort.
Fils de Face Time Bourbon : la génétique parle
On ne va pas se mentir : quand on s’appelle Mack de Blary et qu’on est fils de Face Time Bourbon, on part avec une certaine étiquette. Le père, c’est quand même le phénomène qui a tout raflé ces dernières années. Mais la génétique ne fait pas tout.
Là, on a l’impression que le fiston a décidé de marcher dans les traces du papa, voire de faire encore plus fort. Car à 3 ans, Face Time Bourbon n’avait pas encore cette maturité-là. Mack, lui, semble déjà prêt pour les très grands rendez-vous.
Et maintenant ? Vers le Prix d’Amérique ?
La question brûle toutes les lèvres : va-t-on le voir dans le Prix d’Amérique ? Honnêtement, c’est encore tôt pour le dire. Thierry Duvaldestin est un homme prudent. Il l’a répété : « C’est le cheval d’une vie, mais il faut garder les pieds sur terre ».
Moi je pense qu’on le reverra dans les grands championnats de l’hiver. Peut-être pas directement l’Amérique, mais le Prix de Cornulier ? Le Critérium Continental ? Voire les deux ? En tout cas, une chose est sûre : ce poulain vient de poser sa patte sur le meeting.
Pourquoi cette victoire marque un tournant
Parce qu’on assiste peut-être à l’émergence d’un futur crack. Vous savez, ces chevaux dont on se souvient dix ans après. Bold Eagle, Ready Cash, Timoko… et demain ? Mack de Blary ? L’idée n’a plus rien d’absurde.
Ce qui me frappe surtout, c’est la marge. Il gagne en laissant une impression de facilité déconcertante. Comme si le moteur tournait à 70 %. Quand on sait qu’il peut monter à 100 %, ça fait peur. Très peur pour la concurrence.
En résumé, le 7 décembre 2025 restera une date importante dans l’histoire du trot français. Mack de Blary n’est plus une promesse. C’est une réalité. Et cette réalité s’appelle désormais le meilleur 3 ans d’Europe. Point final.
Et vous, vous en pensez quoi ? Est-ce qu’on tient là le futur grand champion dont le trot rêvait ? En tout cas, moi je signe direct pour la suite de ses aventures. Parce que des moments comme ça, on n’en vit pas tous les week-ends.
(Article rédigé après avoir vécu la course en direct – et oui, j’ai encore la gorge nouée en l’écrivant)
