Vous êtes-vous déjà réveillé un matin de décembre avec 15 °C, un grand soleil et l’envie furieuse d’aller courir un marathon ? Moi oui, et c’était à Valence. Franchement, quand on vient de région parisienne où il pleut des cordes et qu’il fait 4 °C à la veille d’un marathon, débarquer en Espagne la veille de la course, c’est un peu le choc thermique… dans le bon sens du terme.
Cette année encore, le 7 décembre 2025, ils seront 35 000 à prendre le départ. Des Kenyans en 2h03 aux coureurs populaires qui visent simplement de boucler leurs premiers 42,195 km. Tout le monde y trouve son compte. Et ça, ce n’est pas un hasard.
Valence, le marathon qui monte (et qui ne redescend jamais)
Il y a quinze ans, le marathon de Valence, c’était une petite course sympa de 6 000 courageux qui tournaient autour du vieux lit du Turia. Sympa, mais pas de quoi casser trois pattes à un canard. Puis, à partir de 2011, tout a changé. Nouvelle organisation, nouveau parcours, nouvelle ambition. Résultat ? En quelques éditions seulement, Valence s’est hissée parmi les marathons les plus rapides du monde. Et quand je dis « les plus rapides », ce n’est pas du pipeau.
Un parcours taillé pour la performance
Imaginez : vous partez de la Cité des Arts et des Sciences, ce décor de science-fiction avec ses bâtiments blancs immaculés. Vous longez la Marina, l’odeur de la mer vous chatouille les narines, et surtout… vous ne montez quasiment jamais. Le dénivelé positif ? À peine 70 mètres sur 42 km. Autant dire rien. Pour vous donner une idée, Paris c’est 450 m, New York c’est 250 m, Berlin c’est déjà très plat avec 80 m… Valence fait mieux que Berlin.
Et ce n’est pas juste plat. C’est large, rectiligne, avec des virages très doux. Les spécialistes parlent d’un parcours « parfait pour performer ». Moi je dirais plutôt qu’il est fait pour que même un coureur moyen comme moi se surprenne à courir 5-10 minutes plus vite que prévu.
- Départ et arrivée au même endroit ultra-accessible
- Plus de 30 km en ligne droite ou presque
- Passages dans le centre historique juste ce qu’il faut pour le plaisir des yeux
- Revêtement impeccable, pas un nid-de-poule
La météo, cette grande copine
On va pas se mentir : en décembre, en Europe, avoir 12-17 °C au départ (vers 8h30) et 18-20 °C à l’arrivée, c’est le rêve absolu. Pas besoin de se les geler en attendant le départ, pas besoin de courir avec trois couches qu’on enlève au km 8. Juste un débardeur, un short, et on est bien.
L’année dernière, j’ai vu un gars en manche courte dès le sas de départ alors qu’il faisait 14 °C. À Paris, le même aurait porté bonnet et gants. Valence, c’est ça : on vient pour courir vite, et la météo joue le jeu 9 années sur 10.
« À Valence, tu n’as pas à lutter contre le froid ou la chaleur écrasante. Tu luttes juste contre toi-même. »
Un coureur français ayant fait 2h48 en 2024
Une organisation qui frôle la perfection
Quand tu arrives à l’aéroport de Valence le vendredi, tu sens déjà l’ambiance. Des bénévoles partout, des navettes gratuites, le village marathon juste à côté de la Cité des Arts. Tu récupères ton dossard en 5 minutes chrono. Pas de queue interminable comme dans certaines grandes courses.
Pendant la course ? Ravitaillements tous les 5 km, éponges, fruits, boissons isotoniques de marque, lièvres jusqu’à 4h30 (et même 5h pour les finishers). Et surtout, un public espagnol qui met le feu dès 8h du matin. Les « ¡Ánimo! » fusent de partout, les gamins tendent la main pour des high-fives, les bandas jouent dans les rues… C’est chaud, c’est vivant, c’est tout ce qu’on aime.
Des records qui tombent comme des dominos
Depuis 2020, Valence truste les meilleures performances mondiales de l’année presque tous les ans. Chez les femmes, le record du monde a été battu plusieurs fois sur ce parcours. Chez les hommes, on est régulièrement sous les 2h04. Même les amateurs en profitent : le pourcentage de coureurs sous les 3h est hallucinant comparé à d’autres marathons.
Pourquoi ? Parce que tout est aligné : parcours, météo, lièvres de folie, plaques carbone autorisées sans restriction, et une vraie culture de la performance populaire. En France, on aime bien se plaindre que « c’est devenu trop commercial » ou que « les Africains trustent tout ». À Valence, personne ne se plaint : on vient pour courir vite, point.
Et pour les populaires dans tout ça ?
On pourrait croire que c’est réservé aux élites. Eh ben non. Sur les 35 000 dossards, à peine 150 sont des pros. Tous les autres, c’est vous, c’est moi, c’est le gars qui bosse dans la finance à Madrid et qui veut faire moins de 3h15, la nana qui court pour une association, le retraité qui boucle son 50e marathon.
Et ils reviennent. Chaque année, le taux de renouvellement est énorme. Les groupes Facebook français « Valence 2025 », « Objectif Valence 2026 » fleurissent dès le mois de janvier. Parce qu’une fois que tu as goûté à ce parcours, difficile de revenir sur un marathon vallonné.
Le petit plus qui change tout : l’après-course
Finir un marathon, c’est bien. Le finir avec une médaille énorme, une bière fraîche offerte, une paella géante sur la plage à 2 km de l’arrivée, c’est mieux. Valence a compris ça. L’organisation propose même des massages gratuits, des douches chaudes, et une zone de récupération digne d’un Ironman.
Et puis, soyons honnêtes : rester 2-3 jours après la course pour profiter de la ville, des tapas, de la plage en décembre… Ça n’a pas de prix. Beaucoup de coureurs étrangers prolongent leur séjour. Valence devient presque une destination de vacances sportives.
Alors, prêt à tenter l’aventure ?
Si vous cherchez un marathon où réaliser votre meilleur chrono, où l’ambiance est dingue sans être oppressante, où tout est fait pour que vous passiez une belle journée, Valence est probablement le meilleur choix actuel en Europe.
Attention, les dossards partent très vite (souvent complet dès le printemps). Et les hôtels près de la ligne de départ sont pris d’assaut. Si l’idée vous titille, ne tardez pas trop pour 2026.
Parce qu’une chose est sûre : une fois que vous aurez couru Valence, vous comprendrez pourquoi tout le monde en parle. Et vous aurez probablement déjà coché la date de l’année prochaine dans votre agenda.
Perso, j’y retourne en 2026. Objectif : descendre sous les 3h10. Et vous ?
