Imaginez un peu : vous avez bâti quelque chose de vos mains, pendant presque trois décennies, une institution qui porte vos valeurs, votre énergie, votre caractère. Et un jour, vous décidez de passer le relais. Pas parce qu’on vous y force, mais parce que vous sentez que c’est le bon moment. C’est exactement ce qui arrive dans le monde du cyclisme français en cette fin 2025. Une page se tourne, doucement, sans fracas.
À 66 ans, celui qui dirige l’une des formations les plus emblématiques du peloton professionnel s’apprête à changer de rôle. Dès 2026, il ne sera plus aux commandes opérationnelles quotidiennes, mais occupera une position plus en retrait, celle de président. Une transition annoncée calmement, presque naturellement.
Une transition annoncée pour l’équipe Groupama-FDJ
Ce n’est pas une surprise totale, vous savez. Depuis quelque temps déjà, on sentait que le vent tournait. L’arrivée d’un adjoint l’an dernier n’était pas anodine. Aujourd’hui, c’est officiel : Thierry Cornec prendra les rênes en tant que manager général. Une passation préparée, réfléchie, presque familiale.
Ce qui frappe, c’est la sérénité avec laquelle cette nouvelle est accueillie. Pas de crise, pas de départ brutal. Juste une envie de pérennité. Parce que dans le cyclisme professionnel, où tout peut basculer du jour au lendemain – un sponsor qui se retire, une génération qui ne suit pas –, assurer la continuité devient une priorité absolue.
Pourquoi maintenant ? Les raisons d’un choix mûri
À son âge, il aurait pu continuer encore quelques années. Mais non. Il a préféré anticiper. J’ai toujours trouvé ça admirable, cette capacité à lire l’époque, à comprendre que l’on n’est pas éternel à un poste aussi exposé. Surtout dans un sport aussi exigeant que le cyclisme sur route.
Il l’a dit lui-même, avec cette franchise qu’on lui connaît : il a fait le tour de la question sur le plan sportif pur. L’ambition n’a pas disparu, loin de là. Elle s’est juste transformée. Désormais, elle porte sur la survie de l’équipe au-delà de sa propre présence. Un raisonnement presque philosophique, non ?
Il faut se tourner vers l’avenir et je ne suis plus l’avenir à moyen ou long terme.
Cette phrase résonne particulièrement. Elle montre une lucidité rare dans le monde du sport de haut niveau, où les egos sont souvent surdimensionnés.
Et puis, il y a cet exemple récent d’un autre manager historique, évincé sans ménagement de son équipe après des décennies de loyauté. Ça marque les esprits. Ça pousse à la réflexion. Mieux vaut organiser soi-même sa sortie que de la subir.
Un nouveau rôle : du volant au contrôle technique
L’analogie est jolie, et elle vient de l’intérieur même de l’équipe. Imaginez la formation comme une voiture : Thierry Cornec aura le volant, prendra les décisions au quotidien, tracera la route. Mais l’actuel patron restera là pour le contrôle technique. Il supervisera, veillera à ce que l’ADN reste intact, que les valeurs fondatrices ne se perdent pas dans les virages du professionnalisme moderne.
Parce que oui, cet ADN, il est précieux. Formation de jeunes talents français, esprit combatif, présence sur les classiques flandriennes autant que sur les grands tours… Tout ça ne s’improvise pas. Il faudra le préserver tout en s’adaptant à un peloton de plus en plus international, de plus en plus compétitif.
- Supervision stratégique globale
- Garant des valeurs historiques
- Conseil auprès du nouveau manager
- Représentation auprès des sponsors et institutions
En gros, il ne disparaît pas. Il change juste de place dans le véhicule. Une place peut-être plus confortable, mais toujours essentielle.
L’histoire d’une équipe pas comme les autres
Remontons un peu le temps. Tout a commencé en 1997. À l’époque, le cyclisme français sortait à peine des années sombres, cherchait à se reconstruire. Une nouvelle équipe voit le jour, portée par une vision claire : promouvoir les coureurs français, miser sur la formation, refuser les compromissions.
Depuis, que de chemin parcouru. Des victoires sur Paris-Roubaix, des étapes sur le Tour, des maillots distinctifs, des générations de coureurs qui ont porté haut ces couleurs. L’équipe a changé de nom plusieurs fois – avec les sponsors qui vont et viennent –, mais l’esprit est resté.
Ce qui est fascinant, c’est cette longévité. Dans un sport où les équipes disparaissent aussi vite qu’elles apparaissent, survivre presque 30 ans au plus haut niveau, c’est exceptionnel. Ça dit beaucoup sur la gestion, sur la solidité des fondations posées dès le départ.
Thierry Cornec : qui est le successeur ?
On n’en parle pas encore énormément, mais il est là depuis un moment déjà. Adjoint depuis l’an dernier, il connaît la maison par cœur. Il a gravi les échelons, compris les rouages, partagé la vision.
La transition s’annonce donc fluide. Pas de révolution, mais une évolution. On imagine qu’il apportera sa touche personnelle, peut-être une approche plus moderne sur certains aspects – recrutement international, utilisation des données, préparation physique… – tout en respectant l’héritage.
L’aspect le plus intéressant, selon moi, c’est cette continuité dans le discours. On ne change pas pour changer. On change parce que le temps passe, et qu’il faut préparer l’après.
Les défis du cyclisme français actuel
Parce qu’il faut être honnête : le contexte n’est pas simple. Le peloton WorldTour compte de moins en moins d’équipes françaises. Les budgets explosent, portés par des nations comme les Émirats, la Belgique, les Pays-Bas. Les jeunes talents hexagonaux sont parfois attirés par des formations étrangères plus clinquantes.
Dans ce paysage, maintenir une équipe 100 % française – ou presque – relève du défi permanent. Il faut des sponsors solides, une stratégie claire, une identité forte. Justement ce que cette formation a su construire au fil des années.
- Trouver l’équilibre entre formation et résultats immédiats
- Attirer les meilleurs jeunes tout en gardant une identité nationale
- Négocier avec des sponsors dans un contexte économique tendu
- S’adapter aux évolutions techniques et tactiques du peloton
La nouvelle direction aura fort à faire. Mais elle part avec des atouts non négligeables : une structure saine, un centre de formation reconnu, une image positive auprès du public français.
Et l’avenir ? Des ambitions intactes
La question que tout le monde se pose : est-ce que l’équipe va changer de visage ? Probablement un peu. Mais pas radicalement. L’ambition reste la même : briller sur les grandes courses, viser des victoires d’étapes sur le Tour, performer sur les classiques.
On peut même imaginer que cette transition libère des énergies. Un regard neuf sur certaines choses, tout en gardant l’expérience accumulée. C’est souvent comme ça que les grandes histoires continuent.
Personnellement, je trouve ça plutôt rassurant. Dans un cyclisme qui va parfois trop vite, où les changements brutaux sont légion, voir une succession préparée, choisie, ça fait du bien. Ça montre que certaines valeurs résistent encore.
Ce que cette annonce nous dit du sport professionnel
Plus largement, cette histoire interroge sur la place des figures historiques dans le sport moderne. Combien de temps peut-on rester aux commandes ? Quand faut-il passer la main ? Comment préparer l’après sans tout casser ?
Dans d’autres disciplines, on voit parfois des départs conflictuels, des luttes de pouvoir. Ici, rien de tout ça. Juste une décision prise en conscience, pour le bien collectif. Ça mérite d’être salué, non ?
Et puis, ça rappelle que derrière les coureurs, il y a des hommes qui construisent, qui rêvent, qui transmettent. Le cyclisme, ce n’est pas que des watts et des stratégies. C’est aussi des histoires humaines.
En conclusion – même si je n’aime pas trop les conclusions trop nettes –, cette transition marque la fin d’une ère, mais surtout le début d’une autre. L’équipe continuera son chemin, avec un nouveau pilote au volant, mais toujours le même cœur qui bat. Et dans le cyclisme français, on en a bien besoin.
2026 s’annonce passionnante. On suivra ça de près, comme toujours.
