Imaginez un stade en ébullition sous un déluge incessant, des milliers de supporters qui chantent à tue-tête malgré la pluie qui trempe leurs maillots rouges et verts. C’est exactement l’ambiance qu’a connue Rabat ce dimanche soir pour le grand coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des nations 2025. Le Maroc, pays hôte et grand favori, affrontait les Comores dans un match d’ouverture qui avait tout pour devenir mémorable. Et franchement, il l’a été.
Personnellement, j’ai toujours trouvé que les matchs d’ouverture d’une grande compétition portent une charge émotionnelle particulière. Entre l’excitation accumulée, la pression du public et cette envie de bien lancer la machine, tout peut basculer très vite. Cette fois, les Lions de l’Atlas ont su transformer cette tension en énergie positive pour s’imposer 2-0. Une victoire qui peut sembler logique sur le papier, mais qui a demandé patience et caractère.
Une entrée en matière parfaite malgré la pluie
La soirée avait pourtant mal commencé, météorologiquement parlant. Une pluie battante s’est abattue sur le Stade Prince Moulay Abdellah, transformant la pelouse en terrain glissant et rendant les appuis parfois hasardeux. Mais cela n’a pas refroidi l’enthousiasme du public. Au contraire, la cérémonie d’ouverture a été somptueuse, avec des lumières, des danses traditionnelles et un hymne national repris en chœur qui a donné des frissons.
Sur le terrain, les premières minutes ont été plus compliquées pour les Marocains. On sentait la nervosité, cette petite crispation typique d’un match où l’on n’a pas le droit à l’erreur. Les Comores, bien organisés et sans complexe, ont tenu le choc. Ils auraient même pu rêver d’un hold-up si leurs rares occasions avaient été mieux négociées.
Un penalty raté qui aurait pu tout changer
Dès la 11e minute, l’arbitre désigne le point de penalty après une faute sur Brahim Diaz. Soufiane Rahimi s’élance, mais le gardien comorien, Yannick Pandor, repousse magnifiquement la tentative. Un arrêt décisif qui maintient les siens dans le match et qui, pendant un moment, fait douter tout un stade.
J’ai trouvé ce moment révélateur. Dans ce genre de compétition, les petits détails comptent énormément. Un penalty transformé tôt aurait libéré tout le monde. Là, il a fallu attendre la seconde période pour voir les Lions montrer les crocs. Parfois, le football ressemble à ça : il faut savoir encaisser les coups frustrants avant de placer les siens.
Le pressing intense et la patience ont fini par payer. C’est souvent comme ça avec les grandes équipes.
Brahim Diaz, le détonateur tant attendu
À la 55e minute, enfin, la délivrance. Noussair Mazraoui perce sur son couloir droit et sert parfaitement Brahim Diaz dans la surface. L’attaquant du Real Madrid garde son calme, ajuste le gardien et ouvre le score d’un plat du pied sécurisant. Le stade explose. On sent immédiatement que quelque chose s’est débloqué dans la tête des joueurs marocains.
Brahim Diaz, c’est ce genre de joueur capable de faire basculer un match à lui tout seul. Entre les lignes, il est insaisissable. Ses appels, ses dribbles courts, sa vision du jeu… Tout y est. Même s’il a été discret en club cette saison, on sent qu’avec la sélection, il retrouve cette liberté qui lui permet d’exprimer tout son talent. Et franchement, ce but arrive au meilleur moment pour lui comme pour l’équipe.
- Excellent travail préparatoire de Mazraoui
- Froid sanguin devant le but
- Libération collective immédiate
- Confirme son statut de danger numéro un
Le ciseau retourné d’Ayoub El Kaabi : déjà le but du tournoi ?
Et puis arrive ce moment de pure magie à la 74e minute. Un centre venu de la gauche, Ayoub El Kaabi qui se jette en extension et claque un ciseau retourné acrobatique absolument sublime. Le ballon fuse dans la lucarne, le gardien est battu, le stade est en transe. Honnêtement, j’ai rarement vu un geste aussi beau en match officiel.
Ce but n’est pas seulement magnifique esthétiquement. Il récompense aussi la persévérance d’un attaquant qui court, qui presse, qui se bat sur chaque ballon. El Kaabi, avec son expérience en Grèce à l’Olympiakos, apporte cette rage de vaincre qui manque parfois aux équipes techniques. Et là, il signe probablement le but qui restera gravé dans les mémoires de cette CAN.
On en parle déjà comme du potentiel but du tournoi. Et je suis plutôt d’accord. La technique, le timing, le contexte… Tout est réuni. Dans quelques semaines, on le reverra encore en boucle sur les réseaux. C’est le genre de geste qui transcende une simple victoire.
Une ombre au tableau : la blessure de Romain Saïss
Malheureusement, toute fête a son revers. Dès la 18e minute, le capitaine Romain Saïss doit quitter ses partenaires, touché musculairement apparemment. Les images de lui en larmes, soutenu par ses coéquipiers, ont serré le cœur de tout le public marocain. Un leader comme lui, c’est irremplaçable sur et hors du terrain.
Sa perte, si elle est confirmée pour plusieurs matchs, pourrait peser lourd. La défense marocaine est solide, mais Saïss apporte cette expérience et cette lecture du jeu qui rassurent tout le monde. Espérons que les examens complémentaires soient rassurants.
En revanche, une bonne nouvelle pointe à l’horizon : le retour imminent d’Achraf Hakimi. Le latéral star, absent pour blessure depuis novembre, pourrait renforcer considérablement l’arrière-garde dès le prochain match. Avec lui, le Maroc gagne en vitesse, en projection offensive et en charisme.
Un collectif qui monte en puissance
Au-delà des individualités, ce qui m’a marqué, c’est la réaction collective en seconde période. Le pressing est devenu plus intense, les décalages plus fluides, la domination plus écrasante. Walid Regragui, le sélectionneur, a su trouver les mots à la pause pour réveiller ses joueurs.
On a vu un Maroc patient mais déterminé, capable de varier son jeu entre possession et transitions rapides. Les Comores ont fini par craquer physiquement, ce qui est logique face à une équipe d’un tel calibre. Cette seconde mi-temps de haute volée laisse entrevoir de belles choses pour la suite.
- Première période : recherche de rythme sous la pluie
- Deuxième période : pressing haut et domination
- Buts libérateurs et gestion sereine
- Confiance boostée pour les prochains rendez-vous
Prochain défi : le Mali, un vrai test
Dans le groupe A, le prochain adversaire s’appelle le Mali. Un match prévu vendredi soir qui s’annonce déjà comme un choc. Les Aigles ont du talent, de la vitesse et cette envie de créer la surprise. Ce sera un tout autre niveau que les Comores.
Mais après cette entrée réussie, le Maroc abordera cette rencontre avec une confiance renforcée. Favori logique de la compétition, le pays hôte a montré qu’il avait les épaules pour gérer la pression. Reste à confirmer face à un concurrent direct pour la première place du groupe.
Personnellement, je pense que cette victoire, même si elle a mis du temps à se dessiner, envoie un message fort aux autres nations. Le Maroc est prêt. Prêt à défendre son statut, prêt à écrire l’histoire devant son public.
En conclusion, ce match d’ouverture a tenu toutes ses promesses. Spectacle, émotion, buts magnifiques, et une victoire qui lance idéalement la campagne des Lions de l’Atlas. Malgré la blessure de Saïss, l’enthousiasme est total à Rabat. La CAN 2025 est bel et bien lancée, et le Maroc a posé sa patte dès le premier soir. Vivement la suite, parce que ça promet d’être passionnant.
Et vous, quel moment vous a le plus marqué dans ce match ? Le ciseau d’El Kaabi, la délivrance de Diaz, ou l’ambiance malgré la pluie ? Le football africain nous réserve toujours de grandes émotions.
