Il y a des chiffres qui parlent plus que n’importe quel discours. 500 matchs sous le même maillot, dans un club comme le Paris Saint-Germain, ça ne court pas les rues. Quand Marquinhos a franchi ce cap face à Tottenham, un soir de novembre pluvieux au Parc des Princes, on s’est tous dit la même chose : ce gars-là, c’est bien plus qu’un simple défenseur. C’est un symbole, un roc, presque une institution à lui tout seul.
Arrivé à 19 ans à peine, déjà auréolé d’une étiquette de futur crack, le Brésilien a traversé les époques, les entraîneurs, les stars, les désillusions et enfin la consécration. Treize ans plus tard, il est toujours là, brassard au bras la plupart du temps, à guider une équipe qui a changé de visage mille fois. Alors oui, 500 matchs, c’est énorme. Mais derrière le nombre, il y a des instants gravés dans le marbre. Des moments où Marquinhos a littéralement changé le cours d’une rencontre, ou d’une saison.
Les cinq matchs qui résument la légende Marquinhos au PSG
J’ai choisi cinq rencontres. Pas forcément les plus belles victoires collectives, mais celles où le Brésilien a laissé une empreinte indélébile. Celles où on s’est dit : « Sans lui, ça ne passait pas. »
1. Olympiakos – PSG (2013) : Le premier pas d’un gamin de 19 ans
Imaginez la scène. Tu viens de débarquer de Rome, tu as à peine goûté à la Ligue 1 sur le banc, et Laurent Blanc te balance titulaire en Ligue des champions, en Grèce, dans le chaudron du Pirée. À côté de toi ? Ton idole, Thiago Silva. La pression est énorme.
Le match commence mal, Paris se fait bouger, égalisation grecque sur une passivité défensive. Mais Marquinhos grandit au fil des minutes. Et puis arrive ce corner. Premier poteau, détente sèche, tête piquée. But. À 19 ans et 4 mois, il devient le plus jeune défenseur à marquer en C1 depuis… très longtemps. Ce but, c’est plus qu’un but. C’est une déclaration d’amour au club et aux supporters. Le début d’une histoire qui dure encore aujourd’hui.
« Ce soir-là, j’ai compris que Paris pouvait devenir ma maison. »
Il ne le savait pas encore, mais il venait de poser la première pierre d’un monument.
2. PSG – Barcelone (2014) : Le tacle de la rage
Un an plus tard, le gamin est déjà un homme. Face au Barça de Messi, Neymar (son futur coéquipier) et Iniesta, il forme la charnière avec David Luiz. Paris gagne 3-2 dans un Parc en fusion. Mais le moment dont tout le monde se souvient, c’est la 81e minute.
Jordi Alba se présente seul au second poteau, reprise de volée imminente. Tout le monde voit le 3-3 arriver. Sauf Marquinhos. Il plonge, se jette, sort le ballon sur la ligne d’un tacle désespéré puis hurle sa rage vers ses partenaires. Ce n’est pas qu’un geste défensif. C’est un état d’esprit. Celui d’un mec prêt à tout pour son équipe.
Ce soir-là, il gagne le respect de tout un vestiaire. Et ironie du sort, c’est contre le Barça de Luis Enrique… qui deviendra son coach quelques années plus tard.
3. PSG – Bordeaux (2017) : Le brassard pour la première fois
On passe à quelque chose de plus symbolique. Un match de championnat banal, 6-2 contre Bordeaux, Neymar et Cavani qui régalent. Mais pour Marquinhos, c’est le soir où tout bascule. Thiago Silva et Motta absents, Unai Emery lui tend le brassard. À 23 ans.
Il devient le neuvième Brésilien capitaine de l’histoire du club. Derrière Raí, Leonardo, Ronaldinho… excusez du peu. Ce n’est pas un match référence sur le plan sportif, mais sur le plan humain, c’est immense. Parce que depuis ce soir-là, il ne lâchera presque plus jamais le brassard. 243 fois capitaine sur ses 500 matchs. Personne ne fait mieux dans l’histoire récente du PSG.
- Raí, Ronaldinho, Maxwell… et maintenant Marquinhos.
- Un gamin qui devient le patron d’une équipe de stars.
- Un symbole de fidélité dans un football où on change de club comme de chemise.
Franchement, quand tu vois ça, tu te dis que le football garde encore un peu de romantisme.
4. PSG – Atalanta (2020) : Le héros du Final 8
Lisbonne, août 2020. Stade vide, Covid, ambiance surréaliste. Paris est à 13 minutes de l’élimination en quart face à une Atalanta surprenante. 1-0, on joue les arrêts de jeu.
Tuchel a replacé Marquinhos en sentinelle devant la défense. Et là, le Brésilien se transforme en guerrier. Il court partout, relance, harangue, pousse. 90e minute : centre de Neymar, Marquinhos est là, au bon endroit, déviation gagnante. 1-1. Trois minutes plus tard, Choupo-Moting qualifie Paris.
Mais tout le monde sait qui a porté l’équipe ce soir-là. Marquinhos sort du terrain en larmes, épuisé, mais heureux. C’est le début de la plus belle aventure européenne du club. Demi-finale, finale… même si ça s’arrête contre le Bayern, ce quart reste gravé dans le cœur des supporters.
« Ce soir, j’ai tout donné. On méritait de continuer. »
Marquinhos, en larmes après le match
5. PSG – Inter Milan, finale de la Ligue des champions (2025) : Le rêve devient réalité
On arrive au graal. 31 mai 2025, Allianz Arena, Munich. Le PSG est champion d’Europe pour la première fois de son histoire. Et qui soulève la Coupe aux grandes oreilles ? Marquinhos, évidemment.
Le match n’est pas le plus dur de sa carrière, soyons honnêtes. L’équipe tourne à plein régime, l’attaque est insolente. Mais symboliquement, c’est tout. Douze ans d’attente, de désillusions, de remontadas, de finales perdues… Et c’est lui, le gamin arrivé en 2013, qui brandit enfin le trophée tant convoité.
Les images de lui en larmes avant même le coup de sifflet final, puis sur le toit de l’Europe, ont fait le tour du monde. Sur les Champs-Élysées, au Parc, à l’Élysée, c’est lui qui porte la coupe. Parce qu’il l’a méritée plus que quiconque.
500 matchs, ce n’est pas qu’une statistique. C’est une carrière entière dédiée à un club. Marquinhos aurait pu partir dix fois – Manchester United, le Barça, la Juventus ont tous tenté – mais il est resté. Fidèle. Solide. Exemplaire.
Aujourd’hui, quand on parle du PSG version QSI, on cite souvent Neymar, Mbappé, Ibrahimović. Mais le vrai fil rouge de cette épopée, c’est lui. Le capitaine. Le guerrier silencieux qui a tout connu et qui, à 31 ans, entre définitivement dans la légende du club.
Et quelque part, on espère tous qu’il n’a pas encore fini d’écrire son histoire parisienne.
Parce que 500, c’est beau. Mais 600 ? Ça serait historique.
