Vous arrive-t-il parfois de regarder un match et de vous dire que le football, au fond, reste un sport capable de nous émerveiller comme des enfants ? Moi, oui, assez souvent. Mais ce samedi, lors de la 14e journée de Bundesliga, j’ai eu cette sensation-là, multipliée par dix. Un Français, un peu oublié ces derniers mois à cause d’une vilaine blessure, a rappelé à tout le monde qu’il avait du génie dans les pieds. Son nom ? Martin Terrier. Son exploit ? Un geste qui défie les lois de la physique et du bon sens.
Je ne sais pas pour vous, mais quand je vois un but comme celui-là, je me dis que le football a encore de beaux jours devant lui. Allez, on plonge dans cette histoire qui sent bon le cuir et l’audace.
Un geste qui entre déjà dans la légende
Revenons à la scène. Le Bayer Leverkusen reçoit Cologne pour un derby rhénan toujours chaud bouillant. Le match est équilibré, tendu, et les occasions se font rares. Puis arrive cette action sur le flanc droit. Un coéquipier brésilien accélère, lève la tête et centre en retrait vers le point de penalty. Martin Terrier, légèrement en avance, voit le ballon arriver dans son dos. La plupart des attaquants auraient tenté une reprise volante maladroite ou auraient laissé filer l’occasion. Lui ? Non.
Il choisit l’impossible. En pleine course, il se jette presque au sol, glisse sur la pelouse et frappe le ballon du talon. Le cuir prend une trajectoire lobée, parfaite, qui passe juste au-dessus du gardien complètement pris à contre-pied. But. Stade en feu. Commentateurs qui perdent la voix. Et nous, devant nos écrans, qui restons bouche bée.
Ce n’est pas seulement un but. C’est un coup du scorpion, ce geste rare popularisé par des légendes comme Higuaín ou Giroud, mais que peu osent tenter en match officiel. Terrier, lui, l’a exécuté avec une fluidité déconcertante. Chance ? Talent pur ? Un peu des deux, sans doute. Mais surtout beaucoup de culot.
Pourquoi ce geste est si exceptionnel
Le coup du scorpion, ou scorpion kick pour les puristes anglophones, demande une coordination parfaite. Il faut anticiper la trajectoire, ajuster son corps en un fraction de seconde, et frapper avec précision tout en étant déséquilibré. La marge d’erreur est infime. Un centimètre de trop, et c’est soit hors cadre, soit dans les gants du gardien.
D’après mon expérience de suiveur du foot depuis des années, ce type de but marque les esprits parce qu’il mélange acrobatie et efficacité. On pense immédiatement à celui d’Olivier Giroud contre Crystal Palace en 2017, élu but de l’année Puskás. Ou encore à celui de René Higuaín dans les années 90. Terrier s’inscrit dans cette lignée très fermée.
- Anticipation hors norme : il voit le centre avant même que le ballon ne quitte le pied de son partenaire
- Technique parfaite : le contact avec le talon est net, sans perte de puissance
- Timing impeccable : il touche le ballon au moment exact où il est à hauteur idéale
- Audace mentale : peu de joueurs tentent ça en match à enjeu
Franchement, c’est le genre de geste qui donne envie de rejouer au foot dans le jardin, même à mon âge.
Martin Terrier, un retour en fanfare après la galère
Il faut remettre les choses en perspective. Martin Terrier n’a pas vécu une année facile. Transféré au Bayer Leverkusen l’été dernier en provenance de Rennes, où il brillait vraiment, il a vite été stoppé net par une déchirure au tendon d’Achille. Des mois de rééducation, de doute, de travail dans l’ombre. Vous savez comme moi que ce genre de blessure peut briser une carrière ou, au mieux, laisser des séquelles.
Mais le Français a bossé. Sous la direction d’un coach qui croit en lui, il a retrouvé progressivement du temps de jeu. Ce deuxième but de la saison n’arrive pas par hasard. Il récompense la persévérance. Et quel symbole : marquer d’une telle manière pour valider une victoire importante dans un derby.
J’ai remarqué que les grands joueurs ont souvent ce petit truc en plus dans l’adversité. Terrier semble en faire partie. Son passage à Rennes l’avait déjà révélé comme un attaquant complet : rapide, technique, bon finisseur. En Allemagne, il découvre un championnat plus intense physiquement, mais aussi plus ouvert tactiquement. Le mariage semble prendre.
Le Bayer Leverkusen, toujours aussi séduisant
On ne peut pas parler de ce but sans évoquer l’équipe qui l’a rendu possible. Le Bayer Leverkusen version actuelle reste fidèle à sa réputation : un football offensif, fluide, porté vers l’avant. Même sans Xabi Alonso sur le banc cette saison, le style perdure. Les joueurs prennent des risques, tentent des passes ambitieuses, et ça paye.
Ce centre précis du latéral droit, cette liberté laissée aux attaquants pour exprimer leur créativité… Tout ça participe à créer l’environnement idéal pour des gestes fous comme celui de Terrier. Dans une équipe plus frileuse, il aurait peut-être hésité à tenter le coup.
Le football, c’est aussi ça : oser l’impossible pour rendre les gens heureux.
Une phrase qui résume bien l’esprit de cette équipe, je trouve.
Les Français brillent encore à l’étranger
Ce but nous rappelle une évidence : les attaquants français ont une cote incroyable en Europe. Regardez un peu autour de vous. En Premier League, en Serie A, en Bundesliga, ils sont partout et souvent décisifs. Terrier rejoint cette longue liste de talents qui exportent le savoir-faire tricolore.
Ce qui me frappe, c’est la diversité des profils. Certains sont des purs finisseurs, d’autres des ailiers explosifs, et puis il y a ceux comme Terrier, capables de gestes inattendus. Est-ce la formation française qui encourage la créativité ? Peut-être. En tout cas, ça fait plaisir à voir.
- Le vivier de talents en Ligue 1 reste impressionnant
- Les clubs étrangers n’hésitent plus à investir sur nos joueurs
- Les performances individuelles boostent l’image du football français
- Et parfois, ça donne des buts qui font le tour du monde
Simple, non ?
Ce but va-t-il marquer la saison de Bundesliga ?
On est mi-décembre, la saison est encore longue, mais certains gestes transcendent une simple rencontre. Celui de Terrier a toutes les chances d’être nominé pour le plus beau but de l’année. Les réseaux sociaux s’enflamment déjà, les ralentis tournent en boucle. Et c’est mérité.
Dans un championnat dominé par le Bayern et où Dortmund tente de suivre, Leverkusen joue les trouble-fête avec panache. Ce genre de moment peut souder un groupe, booster la confiance. Et qui sait, peut-être pousser l’équipe vers un nouveau titre ou une belle campagne européenne.
L’aspect peut-être le plus intéressant, c’est l’impact psychologique sur Terrier lui-même. Après une blessure grave, marquer de cette façon, c’est le meilleur des remontants. On l’imagine déjà plus libéré, plus décisif dans les semaines à venir.
Et maintenant, que peut-on attendre de lui ?
La question que tout le monde se pose. Terrier va-t-il enchaîner ? Va-t-il devenir un titulaire indiscutable ? Personnellement, je le pense. Il a 27 ans, l’âge où beaucoup d’attaquants atteignent leur maturité footballistique. En pleine possession de ses moyens physiques, il peut faire très mal.
Ses qualités ne manquent pas : sens du placement, jeu dos au but, frappe de loin, et maintenant cette preuve d’une technique acrobatique rare. S’il évite les blessures – le point crucial –, il pourrait bien exploser en Allemagne.
Et pourquoi pas rêver d’une convocation en équipe de France ? La concurrence est rude devant, mais un joueur capable de gestes pareils mérite au moins d’être dans le radar du sélectionneur. Le football a besoin de magie, parfois.
Pour conclure, ce samedi de décembre nous a offert un moment de pure beauté footballistique. Martin Terrier, avec son coup du scorpion, a rappelé que dans ce sport, tout est possible quand le talent rencontre l’audace. On en redemande. Et quelque part, on espère tous qu’il n’a pas fini de nous surprendre.
Le football, quand il est comme ça, c’est juste magnifique.
