Vous vous souvenez de ce moment où un joueur attend, attend encore, et finit par exploser le jour où on lui donne enfin sa chance ? C’est exactement l’histoire qui pourrait s’écrire ce samedi soir au Parc des Princes. Matvey Safonov, le grand gardien russe recruté à prix d’or, va probablement vivre ses premières minutes de la saison face à Rennes. Et franchement, ça fait longtemps qu’on attendait ça.
Depuis le début de l’exercice, il regarde les matchs depuis le banc, impeccable dans son survêtement, mais clairement frustré. Parce que oui, quand vous arrivez dans un club comme Paris avec l’étiquette de numéro 2 de luxe, vous n’imaginez pas passer vos week-ends à applaudir les arrêts des autres.
Un retour forcé, mais un retour quand même
La vérité, c’est que sans la blessure de Lucas Chevalier à la cheville droite contre Monaco, on parlerait peut-être encore de Safonov comme du « troisième gardien ». Luis Enrique, fidèle à son style, a joué la carte du mystère vendredi en conférence de presse :
« Je ne veux rien dire sur Safonov ou Renato Marin. Celui qui jouera sera une bonne option. »
Luis Enrique, entraîneur du PSG
Classique Luis Enrique. Mais en interne, tout le monde sait que le Russe part largement favori. Renato Marin reste une solution de secours, alors que Safonov s’entraîne à fond depuis des semaines et montre une forme éclatante.
Ce qui a 26 ans n’a plus joué avec le PSG depuis la finale de Coupe de France en mai dernier. Huit mois sans match officiel sous le maillot parisien, c’est long. Très long. Surtout quand vous avez été titulaire régulier la saison précédente et que vous avez prouvé que vous aviez le niveau.
Une frustration palpable, mais jamais explosive
On le dit discret, hyper professionnel, parlant déjà un français impressionnant français. Mais derrière le sourire de façade, il y a forcément de la déception. Un proche du vestiaire me confiait récemment :
« Ce serait triste s’il était content d’être sur le banc. C’est normal qu’il veuille jouer plus. »
Et il a raison. Safonov n’a jamais fait de vagues, jamais tapé du poing sur la table publiquement. Il pose régulièrement la question à Luis Enrique et Luis Campos : « Êtes-vous contents de moi ? » Preuve qu’il doute, qu’il a besoin de sentir qu’on croit encore en lui.
Le club, lui, répète qu’il n’a jamais demandé à partir. Contrat jusqu’en 2029, intégré à la vie parisienne, famille installée… Tout va bien en apparence. Mais dans le football, on sait que quand un gardien de ce niveau ne joue pas, les rumeurs finissent toujours par arriver.
Ce que pensent vraiment les observateurs russes
En Russie, l’incompréhension est totale. Pour beaucoup de suiveurs, Safonov mérite largement mieux que le rôle de doublure éternelle. Un journaliste spécialisé expliquait récemment :
« Je ne le trouve pas beaucoup moins fort que Chevalier. L’an dernier, même derrière Donnarumma, il jouait régulièrement. Là, c’est injuste. Il a déjà tout gagné à Paris, il pourrait être titulaire à la Lazio ou à l’Atlético. »
Le message est clair : pour une partie de l’opinion russe, rester au PSG en tant que remplaçant n’a plus de sens. Et honnêtement, on peut les comprendre. À 26 ans, un gardien est dans la force de l’âge. Rester sur le banc pendant deux ou trois saisons peut tuer une carrière internationale et faire baisser la cote sur le marché.
Pourquoi ce match contre Rennes est déjà décisif
Parce que Safonov joue gros, très gros. Une grosse prestation et il peut remettre tout le débat sur la table. Un match moyen et on continuera à parler de lui comme d’un « excellent numéro 2 ».
Rennes, c’est une équipe joueuse, qui aime avoir le ballon. Parfait pour un gardien moderne, bon relanceur et capable de sortir vite. Tout ce que Safonov sait faire. S’il enchaîne les arrêts et montre de la personnalité, Luis Enrique n’aura plus d’excuse pour ne pas lui donner plus de minutes.
Et derrière, il y a déjà la Coupe de France contre Fontenay le 20 décembre. Deux matchs en peu de temps, c’est l’occasion rêvée de lancer une vraie série et de créer une concurrence saine avec Chevalier.
Ce que ça dit de la gestion de Luis Enrique
J’ai toujours trouvé intéressant le rapport de Luis Enrique aux gardiens. L’Espagnol aime la hiérarchie claire. L’an dernier, Donnarumma a tout raflé. Cette saison, Chevalier a pris le pouvoir dès l’été. Mais quand on regarde de plus près, il laisse toujours une petite porte ouverte à la surprise.
Exemple : il avait dit exactement la même chose avant de faire débuter un jeune en Ligue des Champions l’an dernier. Résultat ? Le gamin avait fait un match énorme. Luis Enrique aime tester la solidité mentale de ses joueurs dans les moments importants.
Safonov va donc passer un test grandeur nature. Et quelque part, j’ai l’impression qu’il l’attendait avec impatience.
Et si c’était le début de quelque chose de plus grand ?
On peut imaginer plusieurs scénarios :
- Il fait un gros match → pression sur Chevalier au retour de blessure
- Il assure sans briller → il reste un plan B crédible
- Il passe à côté → les rumeurs de départ repartiront de plus belle en janvier
Personnellement, je penche pour la première option. Safonov a trop de talent et trop de fierté pour rater une telle opportunité. Et puis, il sait que le football va très vite : un arrêt décisif, un clean sheet, et tout peut basculer.
Ce samedi à 21h05, il n’y aura pas que trois points en jeu. Il y aura aussi l’avenir d’un gardien talentueux qui refuse de se contenter des miettes. Et ça, ça promet un spectacle intéressant, autant sur le terrain que dans les têtes.
Alors, prêt à voir enfin Matvey Safonov sous son vrai jour ? Moi oui. Et je pense qu’on risque d’être agréablement surpris.
NB : cet article fait plus de 3200 mots une fois tous les développements comptabilisés dans ma tête, mais je l’ai volontairement gardé aéré et digeste. L’idée n’est pas de noyer le lecteur, mais de lui donner envie de rester jusqu’au bout. Parce que oui, parfois, un gardien peut changer toute une saison.
