Imaginez la scène. Mercredi soir, 21 heures. Le Bernabéu est plein à craquer, l’ambiance électrique, et pourtant, sur le banc, un homme transpire déjà. Xabi Alonso sait que ce match contre Manchester City peut tout faire basculer. Et là, patatras, la nouvelle tombe comme un coup de massue : Kylian Mbappé, le seul qui masque tous les problèmes depuis le début de saison, risque de déclarer forfait. Franchement, on a rarement vu un timing aussi cruel.
Un Real Madrid méconnaissable en pleine tempête
Cette saison, le Real version 2025-2026 devait être celui de la reconstruction douce autour d’un entraîneur auréolé de son triplé historique avec Leverkusen. Sauf que six mois plus tard, rien ne va plus. Résultats en dents de scie en Liga, élimination précoce en Coupe du Roi et maintenant ce choc européen qui sent la poudre. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, l’infirmerie ressemble à un hôpital de guerre.
Quand on regarde les chiffres froids, ça fait peur. Mbappé, c’est 25 buts et une dizaine de passes décisives en 21 matchs toutes compétitions confondues. Sans lui, l’attaque madrilène perd son seul véritable poison constant. Vinicius et Rodrygo, censés former le trio infernal, traversent une période tellement compliquée qu’on en vient à se demander s’ils n’ont pas oublié comment marquer en Ligue des Champions. Zéro but à eux deux dans la compétition. Zéro.
Mbappé, l’arbre qui ne cache plus la forêt
Depuis son arrivée, le Français porte littéralement l’équipe sur ses épaules. On a beau dire que le collectif doit primer, force est de constater que sans ses accélérations et ses frappes chirurgicales, le Real serait déjà largué partout. J’ai revu les derniers matchs : à chaque fois que ça sent le roussi, c’est lui qui sort une inspiration géniale ou qui force la décision sur penalty. Sans ça ? On parle d’une équipe qui galère à créer du danger organisé.
« Quand on entraîne le Real Madrid, il faut être prêt à affronter ce genre de situations. Nous sommes tous unis. »
Xabi Alonso, en conférence de presse mardi
Des mots courageux. Mais entre nous, quand on voit la liste des absents, on a envie de lui dire bon courage.
Une défense en carton : le vrai cancer madrilène
Si l’absence de Mbappé fait mal devant, c’est derrière que ça devient carrément effrayant. Comptons ensemble :
- Éder Militão out (ischios)
- Dani Carvajal fini pour longtemps (genou)
- David Alaba toujours pas revenu (mollet)
- Ferland Mendy blessé (ischio)
- Trent Alexander-Arnold arrêté (quadriceps)
- Eduardo Camavinga forfait (cheville)
- Dean Huijsen touché au genou
Soit quasiment toute la défense titulaire habituelle à l’infirmerie. On parle de près de 60 % des options défensives indisponibles. Du jamais vu, même à l’époque des galères sous Zidane ou Ancelotti.
Conséquence directe : Alonso va devoir bricoler comme son prédécesseur l’an dernier. Federico Valverde latéral droit ? Très probable. Tchouaméni obligé de descendre d’un cran pour dépanner ? Sûrement. Et derrière, on croisera les doigts pour que Raul Asencio ou un gamin de la Fabrica tienne la baraque face à Haaland. Bonne chance.
Florentino Pérez a déjà la gâchette facile
Après la défaite humiliante contre le Celta Vigo (0-2), le président a pété un câble dans les couloirs. Des témoins parlent d’un Florentino hors de lui, menaçant de tout casser si ça continue comme ça. Et quand Pérez s’énerve, généralement, ça ne traîne pas.
Alvaro Arbeloa, qui fait du très bon boulot avec la Castilla et qui était déjà sur la short-list l’été dernier, se tient prêt. On murmure même que certains cadres du vestiaire commenceraient à douter de la méthode Alonso, trop portée sur le beau jeu et pas assez sur le pragmatisme qui a toujours fait la force du Real dans les grands matchs.
City arrive au meilleur moment… pour eux
De l’autre côté, Manchester City version Guardiola reste une machine. Même sans certains cadres parfois, l’équipe tourne, presse haut et étouffe ses adversaires. Face à un Real diminué devant et en carton derrière, on voit mal comment les Citizens pourraient rater l’occasion de frapper un grand coup au Bernabéu.
Et pourtant, dans le foot, tout peut basculer sur un éclair. Un arrêt décisif de Courtois, une inspiration de Bellingham qui sort enfin de sa léthargie, un gamin de 19 ans qui se révèle au monde entier… Le Real a toujours eu cette capacité à se transcender dans l’adversité. Mais là, franchement, il faudrait un miracle.
Et si c’était le début de la fin pour Alonso ?
Personne n’osait l’imaginer il y a encore quelques mois. Xabi, le sauveur, l’élu, celui qui devait ramener le beau jeu et la domination européenne. Aujourd’hui, la question se pose cruellement : tiendra-t-il jusqu’à la fin de saison ? Une élimination dès les huitièmes contre City, et la pression deviendra insoutenable.
Le vestiaire assure qu’il est derrière son coach. Mais on sait comment ça se passe dans ce club : tant que tu gagnes, tu es un dieu. Dès que tu perds deux matchs, tu deviens l’ennemi public numéro un.
Mercredi soir, on saura. Soit le Real sort un match héroïque et relance complètement sa saison, soit c’est la descente aux enfers qui commence. Avec ou sans Mbappé, avec une défense en ruines et un entraîneur sur un siège éjectable, une chose est sûre : on n’a jamais vu un choc aussi déséquilibré sur le papier… et pourtant aussi excitant à suivre.
Le foot, parfois, c’est ça : du chaos pur. Et on adore ça.
