Vous est-il déjà arrivé de vous réveiller en pleine nuit avec cette sensation diffuse que quelque chose cloche profondément ? C’est exactement l’état d’esprit dans lequel se trouve l’Allemagne en ce moment. Pas une peur panique, non. Plutôt cette vigilance froide, presque clinique, de ceux qui savent que l’orage arrive et qu’on ne pourra pas juste fermer les volets pour s’en protéger.
Ce lundi, le patron du renseignement intérieur allemand a parlé sans détour. Et quand on écoute ses mots, on comprend vite que 2026 ne sera pas une année électorale comme les autres.
L’Allemagne dans le viseur de Moscou : pourquoi maintenant ?
Commençons par le commencement. L’Allemagne n’est pas n’importe quel pays aux yeux du Kremlin. C’est le premier soutien européen à l’Ukraine en volume d’aide, une plateforme logistique majeure pour l’OTAN, et surtout le cœur économique d’une Europe qui refuse de plier face à l’agression russe.
Autrement dit : Berlin énerve. Profondément. Et quand Moscou énerve, il ne se contente plus de grogner dans son coin.
Ce qui change en 2026 ? Des élections régionales dans cinq Länder importants. Des scrutins qui peuvent faire basculer des régions entières et affaiblir durablement le gouvernement central de Friedrich Merz. Et surtout, des élections où un parti ouvertement prorusse et antimigrants pourrait réaliser une percée historique.
« Nous sommes attaqués ici et maintenant en Europe. La Russie est agressive, à l’offensive et dans l’escalade. Il n’y a aucun répit en vue. »
Patron du renseignement intérieur allemand, décembre 2025
Les armes d’une guerre hybride déjà en marche
Quand on parle d’ingérence russe, on ne parle plus seulement de trolls sur les réseaux sociaux. On parle d’un arsenal complet.
- Campagnes de désinformation massives et ultra-ciblées
- Cyberattaques contre les infrastructures critiques (énergie, transports, hôpitaux)
- Opérations de sabotage physique (incendies « accidentels », câbles coupés)
- Espionnage classique renforcé
- Utilisation de partis politiques comme relais d’influence
Et le pire ? Tout cela est déjà en cours. Les services allemands recensent une explosion des incidents ces derniers mois. Arson criminel sur des sites militaires, attaques DDoS contre des administrations régionales, fuites organisées de documents sensibles… La liste s’allonge chaque semaine.
J’ai discuté récemment avec un ancien officier de renseignement est-allemand reconverti dans le privé. Il m’a dit une phrase qui m’a glacé : « Ce qu’on voit aujourd’hui, c’est la phase de préparation. En 2026, ce sera l’exécution. »
L’extrême droite allemande : utile idiote ou complice active ?
C’est là que ça devient politiquement explosif.
Le parti Alternative für Deutschland (AfD) est dans le collimateur des services depuis des années. Des élus d’autres partis accusent certains de ses députés d’utiliser leurs privilèges parlementaires (accès à des informations classifiées sur les infrastructures) pour nourrir… qui exactement ?
Les soupçons sont lourds. Rencontres discrètes avec des diplomates russes, voyages tous frais payés à Moscou, relais systématique de la propagande du Kremlin sur l’Ukraine (« c’est la faute de l’OTAN », « les Ukrainiens sont des nazis », etc.).
Est-ce que tout l’AfD est compromis ? Probablement pas. Mais une partie de ses cadres et de ses électeurs les plus radicaux ? Les services allemands en sont convaincus.
Et c’est là tout le génie de la stratégie russe : semer le doute, diviser, polariser. Plus la société allemande se fracture, plus il devient difficile de maintenir une politique ferme face à Moscou.
2026 : l’année où tout peut basculer
Imaginons le scénario noir (celui que personne n’ose dire à voix haute à Berlin).
Printemps 2026. L’AfD remporte trois régions à l’Est. Les gouvernements locaux freinent l’aide à l’Ukraine, refusent certaines manœuvres OTAN sur leur sol, multiplient les déclarations pro-russes. Dans le même temps, des sabotages paralysent temporairement le réseau électrique dans plusieurs grandes villes. Les réseaux sociaux sont inondés de fausses informations sur des « attentats islamistes » ou des « abus du gouvernement fédéral ».
Résultat ? Paralysie politique, perte de confiance dans les institutions, fragilisation de l’Europe entière.
Et pendant ce temps, en Ukraine, les négociateurs américains poussent Kiev à accepter un accord défavorable, en arguant que « l’Europe n’est plus fiable ».
Vous trouvez ça trop romanesque ? C’est pourtant exactement le type de scénario que les services allemands modélisent en ce moment même.
Et l’Europe dans tout ça ?
L’Allemagne n’est pas seule. La France, la Pologne, les pays baltes, la Suède… tous constatent la même montée en puissance des activités russes.
Mais l’Allemagne reste la cible prioritaire. Parce que si elle flanche, c’est tout l’édifice européen qui tremble.
Ce qui frappe, c’est la lucidité froide des responsables allemands. Ils ne crient pas au loup. Ils préparent. Renforcement des effectifs de renseignement, nouvelles lois sur la cybersécurité, coopération accrue avec les alliés… Tout est sur la table.
Ce que ça nous dit de notre époque
Au fond, cette alerte allemande nous renvoie une image cruelle de l’état du monde en 2025.
Les vieilles règles de la guerre froide ne s’appliquent plus. On n’a plus besoin d’envoyer des tanks pour déstabiliser un pays. Il suffit de quelques hackers bien entraînés, de comptes anonymes sur les réseaux, et d’une partie de la population prête à relayer le message.
Le plus terrifiant ? C’est que ça marche. Partout.
Alors oui, 2026 sera une année test. Pas seulement pour l’Allemagne. Pour toute l’Europe démocratique.
Et nous, simples citoyens, que pouvons-nous faire ?
D’abord, rester vigilants. Vérifier les sources. Se méfier des récits trop parfaits, trop émotionnels, trop clivants. Soutenir les médias indépendants. Et surtout, ne jamais sous-estimer la menace.
Parce que si l’Allemagne tombe dans le piège, c’est toute notre liberté qui vacille.
Et ça, même les nuits les plus calmes ne pourront pas nous le faire oublier.
