Il y a des soirs où une simple dispute conjugale bascule dans l’horreur pure. Imaginez-vous réveillé en sursaut par des hurlements, un objet tranchant qui brille sous la lumière, et cette phrase glaçante : « Je vais tous vous égorger. » C’est exactement ce qui s’est passé un soir d’octobre 2025 à Franconville, dans le Val-d’Oise. Un père de famille, 38 ans, a perdu tout contrôle et s’est retrouvé face au tribunal moins de deux mois plus tard.
Quand la colère devient une arme blanche
Ce soir-là, tout part d’une énième tension dans le couple. Elle appelle ses parents à la rescousse. Eux, inquiets, débarquent rapidement. Et là, c’est l’explosion. L’homme, déjà sur les nerfs, voit rouge en découvrant ses beaux-parents chez lui. Ce qui aurait pu rester une discussion houleuse se transforme en véritable scène de guerre.
Une bagarre d’une violence rare
Le beau-père, 69 ans, tente de calmer le jeu. Grave erreur. Son gendre le plaque au sol et lui assène une pluie de coups de poing et de pied. Résultat : une plaie ouverte au front, du sang partout, lunettes explosées et cinq jours d’ITT. Les policiers, arrivés plus tard, prendront même en photo les phalanges éclatées du trentenaire, preuve de la violence des impacts.
« Il était comme possédé, je n’ai rien pu faire »
– Le beau-père, encore sous le choc devant le tribunal
Mais le pire est à venir.
Le katana sort du fourreau
Une fois le beau-père neutralisé, l’homme fonce vers le salon. Il attrape un katana d’environ 50 centimètres – oui, un vrai sabre japonais – et le brandit devant sa femme et sa belle-mère. Les menaces fusent : « Je vais vous tuer, je vais tous vous égorger si vous ne partez pas tout de suite. » Il mime même le geste de planter la lame dans le corps de son beau-père, toujours à terre.
Dans la chambre d’à côté, la fille aînée du couple, encore toute petite, se réveille en pleurs. Elle entend tout.
Franchement, quand on lit le dossier, on se dit qu’on a frôlé la catastrophe absolue. Un geste de plus, un mouvement de trop, et on parlait d’homicide.
Un contexte explosif : sevrage et addiction
À la barre, l’homme sanglote. Il dit avoir honte, répète qu’il n’est pas quelqu’un de mauvais. Et pourtant, le tableau dressé par sa compagne est terrifiant. Elle parle de colères imprévisibles, d’un compagnon qui fumait jusqu’à six joints par jour, parfois devant les enfants. Ce soir-là, il venait d’entamer un sevrage brutal. Résultat : une tension à fleur de peau.
- Consommation quotidienne importante de cannabis
- Sevrage sans suivi médical
- Accès facile à des armes blanches à domicile (katana + deux couteaux « zombie »)
- Antécédents de violences sur la conjointe dès août 2025
Tous ces éléments formaient une véritable bombe à retardement.
Le rôle trouble de l’animateur périscolaire
Petit détail qui glace le sang : le prévenu travaille comme animateur périscolaire. Autrement dit, il encadre des enfants toute la journée. L’avocate des parties civiles n’a pas manqué de le souligner. Lui jure qu’il n’a jamais été violent avec les petits. Mais quand on entend le récit de la soirée, on se pose forcément des questions sur la sécurité de ces gamins.
« Nous sommes passés à côté d’un homicide. La justice doit protéger durablement cette famille. »
– L’avocate des victimes
Un jugement en comparution immédiate
Le 8 décembre 2025, tribunal correctionnel de Pontoise. L’homme comparaît libre, emmitouflé dans une grosse doudoune. Le délibéré tombe rapidement :
- Deux ans d’emprisonnement avec sursis probatoire
- Obligation de soins pour l’addiction
- Interdiction totale de contact avec son ex-compagne et ses beaux-parents
- Interdiction de détenir une arme (quelle qu’elle soit)
- Dommages et intérêts fixés ultérieurement
Il repart libre. La famille, elle, devra vivre avec la peur au ventre encore longtemps.
Pourquoi ce genre d’affaires nous touche autant
Parce que ça pourrait arriver à n’importe qui, non ? Une dispute, une addiction mal gérée, des armes chez soi « pour décorer »… et hop, le drame. J’ai couvert pas mal de faits divers, et ceux qui se passent dans la sphère familiale sont toujours les plus glaçants. Il n’y a pas de « grand banditisme », pas de règlement de comptes spectaculaire. Juste la violence brute, ordinaire, qui surgit quand on s’y attend le moins.
Et puis il y a les enfants. Toujours les enfants. Exposés à des scènes qu’aucun gamin ne devrait voir. Des études montrent que les petits témoins de violences conjugales portent ces traumatismes toute leur vie. Anxiété, troubles du comportement, difficulté à faire confiance… la liste est longue.
Les armes blanches à la maison : un vrai problème
On parle beaucoup des armes à feu, mais les katanas, les machettes, les couteaux de survie « pour la déco » pullulent dans certains foyers. Et quand la colère monte, ils deviennent des armes létales en deux secondes. Dans cette affaire, le sabre n’a pas servi, mais il aurait très bien pu. Un simple geste.
Je trouve ça dingue qu’on puisse acheter ce genre d’objet aussi facilement, parfois même en ligne, sans aucun contrôle. Un peu comme ces couteaux « zombie » retrouvés au domicile. Pour décorer, vraiment ?
Sursis probatoire : assez dissuasif ?
Deux ans avec sursis et obligations de soins, c’est la peine classique dans ce type de dossier quand il n’y a pas mort d’homme. Est-ce suffisant ? La question divise. D’un côté, ça évite la prison ferme pour un père de famille qui n’avait pas d’antécédents judiciaires majeurs. De l’autre, la famille vit dans la terreur d’une récidive.
Personnellement, je trouve que le suivi addictologique et l’interdiction de contact sont des points positifs. Mais quand on a brandi un katana en hurlant qu’on va égorger tout le monde… on se dit que la société a intérêt à garder un œil très attentif.
Et maintenant ?
La mère et ses deux filles vont devoir reconstruire. Probablement déménager, changer les serrures, peut-être même la ville. Le 3977 et les associations spécialisées dans les violences conjugales seront sans doute d’un grand secours. Quant à lui, espérons que le sevrage et les soins tiennent la route. Parce que la prochaine fois, il n’y aura peut-être pas de « prochaine fois » à raconter.
Cette affaire de Franconville, comme tant d’autres, nous rappelle une chose essentielle : la violence domestique ne prévient pas. Elle couve, parfois pendant des années, jusqu’au jour où tout explose. Et quand des armes traînent dans le salon, l’explosion peut être fatale.
Prenez soin de vous. Et si vous êtes concerné, parlez-en. Il y a des numéros, des associations, des mains tendues. Ne restez jamais seul avec ça.
