Imaginez un instant : on est fin décembre, le Stade Rennais vient d’enchaîner six victoires en sept matchs toutes compétitions confondues, l’équipe respire enfin, Habib Beye retrouve le sourire sur le banc… et pourtant, dans les bureaux du Roazhon Park, on prépare déjà activement le prochain coup de poker du mercato hivernal. C’est un peu le paradoxe du football moderne : quand tout va bien, on anticipe encore plus fort pour que ça continue d’aller bien.
Un mercato d’hiver sous le signe de la stabilité… et de l’opportunisme
Contrairement à certains clubs qui aiment faire du bruit en janvier, Rennes semble avoir choisi la voie de la prudence calculée. L’idée n’est pas de tout chambouler, loin de là. L’équipe a enfin trouvé une certaine identité de jeu et surtout un état d’esprit qui fait plaisir à voir. Alors pourquoi prendre le risque de casser cette belle dynamique avec des bouleversements trop importants ?
Mais attention, prudence ne veut pas dire inaction. Le club breton reste à l’affût. Et quand une opportunité vraiment intéressante se présente, ils n’hésitent pas à se positionner. C’est exactement ce qui se passe en ce moment avec deux dossiers qui font beaucoup parler dans les coulisses.
Claudio Echeverri, le rêve argentin qui fascine les recruteurs
À seulement 19 ans, Claudio Echeverri appartient déjà à cette catégorie très particulière des joueurs dont on parle depuis plusieurs années comme d’un futur très grand. Issu de la très prestigieuse formation de River Plate, il avait ébloui tout le monde lors de la Coupe du monde U17 en 2023 avec l’Argentine.
Manchester City n’avait pas attendu bien longtemps pour sortir le chéquier : environ 20 millions d’euros plus des bonus conséquents pour s’attacher ses services dès le début 2024. Classique opération City Football Group : on recrute très jeune, on stocke, on fait murir tranquillement… ou pas.
Car voilà : le prêt cette saison au Bayer Leverkusen, champion en titre de Bundesliga, n’a clairement pas pris la tournure espérée, ni par le club allemand, ni par le joueur, ni par les Citizens. Très peu de temps de jeu, seulement trois titularisations en six mois, et une rupture anticipée du prêt annoncée récemment. Le jeune Argentin se retrouve donc de nouveau dans le flou, et c’est là que Rennes entre dans la danse.
Quand un joueur de ce calibre se libère en janvier, même pour un prêt, les clubs ambitieux de Ligue 1 ont l’obligation de se pencher sérieusement sur le dossier. C’est presque une question de standing.
Un recruteur anonyme de Ligue 1
Et Rennes est clairement ambitieux. Le profil d’Echeverri coche presque toutes les cases que recherche un entraîneur comme Habib Beye pour son milieu offensif : technique, percussion, capacité à éliminer dans les petits espaces, vision du jeu, et surtout cette petite étincelle de folie argentine qui fait souvent la différence dans les matchs verrouillés.
- Très bon dribbleur (plus de 4 dribbles tentés par 90 minutes dans les rares matchs joués)
- Capacité à casser les lignes avec la passe
- Excellent dans le dernier geste (passes clés + frappes)
- Profil « 8-10 » moderne, capable de jouer dans plusieurs systèmes
- Âge : 19 ans → potentiel de plus-value énorme
Bref, sur le papier, c’est le genre de joueur qui peut faire passer un cran au-dessus une équipe qui tourne déjà bien. Reste le nerf de la guerre : la faisabilité économique et sportive.
Le casse-tête City Football Group
Car il faut bien comprendre une chose : Echeverri appartient toujours à Manchester City, et le groupe City Football possède aussi… le Girona FC, qui est lui aussi très chaud sur le dossier. Autant dire que la concurrence est familiale, et que les négociations risquent d’être aussi politiques que sportives.
Plusieurs scénarios sont possibles :
- Prêt sec avec option d’achat (le plus probable)
- Prêt sans option mais avec gros salaire pris en charge
- Prêt avec obligation d’achat à un montant déjà négocié
- Vente définitive (très improbable en janvier)
Rennes a clairement fait savoir son intérêt, et la piste est considérée comme sérieuse en interne. Mais le club breton sait aussi qu’il n’est pas seul sur le coup et qu’il faudra probablement être très rapide et surtout très convaincant pour faire pencher la balance.
Glen Kamara : la fin d’une histoire bretonne ?
Dans l’autre sens, le nom qui revient avec insistance ces dernières semaines est celui de Glen Kamara. Arrivé en 2023 en provenance de Glasgow Rangers, le milieu finlandais n’a jamais vraiment réussi à s’imposer comme un titulaire indiscutable sous différentes directions techniques.
Sous contrat jusqu’en 2028, le joueur de 29 ans représente aujourd’hui un salaire assez lourd pour le standing actuel de son statut dans l’effectif. Et comme souvent dans ce genre de situation, tout le monde (ou presque) finit par trouver que chacun y gagnerait à se séparer à l’amiable.
Plusieurs pistes se dessinent, notamment vers le Danemark (FC Copenhague a pris des renseignements) et surtout vers la Turquie où le marché reste très actif en janvier et où les salaires proposés peuvent être attractifs pour le joueur.
| Club intéressé | Pays | Intérêt actuel | Probabilité estimée |
| FC Copenhague | Danemark | Prises d’informations | Moyenne |
| Plusieurs clubs turcs | Turquie | Intérêt marqué | Élevée |
| MLS (non précisé) | USA | Surveillance | Faible à moyenne |
La tendance semble donc clairement à un départ cet hiver, même si rien n’est encore acté. Le joueur lui-même serait plutôt ouvert à un nouveau challenge, surtout s’il peut conserver un statut de titulaire.
Quel visage pour le milieu rennais en 2025 ?
Si les deux mouvements se concrétisent (départ de Kamara + arrivée d’Echeverri), le milieu rennais pourrait prendre un sacré coup de jeune. On passerait d’un profil très physique et assez classique (Kamara) à un joueur bien plus créatif, explosif et imprévisible.
Dans l’esprit de Habib Beye, cela pourrait permettre de varier les options tactiques : plus de liberté pour certains joueurs, plus de percussion dans la moitié de terrain adverse, et surtout cette capacité à faire des différences dans les matchs où l’adversaire se replie très bas.
Bien sûr, il y a toujours le risque du « prêt qui ne prend pas » comme on l’a vu récemment à Leverkusen. Mais le contexte breton est différent : plus de temps de jeu probable, un projet sportif qui monte en puissance, un entraîneur qui aime les profils techniques et créatifs… les planètes semblent plutôt bien alignées.
Le timing parfait ?
Ce qui rend ce mercato potentiellement très intéressant, c’est aussi le timing. Rennes est sur une dynamique exceptionnelle, la confiance est là, les blessés reviennent petit à petit… arriver à greffer un joueur du calibre d’Echeverri sans casser cette belle harmonie serait un coup de maître.
À l’inverse, laisser partir Kamara trop facilement sans compensation sportive ou financière serait une erreur. Le club doit donc trouver le bon équilibre : vendre intelligemment si l’opportunité est belle, tout en réussissant à attirer un vrai renfort de qualité.
Le mois de janvier s’annonce donc assez passionnant à suivre du côté de Rennes. Entre le rêve argentin et le pragmatisme nordique, le club breton pourrait bien réussir un mercato d’hiver à la fois discret et très impactant. Affaire à suivre… de très près.
Et vous, que pensez-vous de cette double piste ? Un pari excitant ou un risque trop important en pleine saison ?
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