Vous êtes-vous déjà surpris à verser une larme devant votre télé un jeudi soir ? Moi oui, hier. Et je ne suis pourtant pas du genre à chialer devant un gâteau raté. Mais quand j’ai vu cette grande dame de la pâtisserie française fondre en larmes, j’ai compris que quelque chose d’historique venait de se produire.
Quatorze ans. Quatorze saisons à corriger, taquiner, encourager, parfois gronder avec ce ton mi-maternelle mi-professeur des écoles que tout le monde adore. Mercotte, la blogueuse devenue icône télé, tirait sa révérence hier soir. Et franchement, l’émission a sorti l’artillerie lourde pour lui dire au revoir.
Une finale qui commençait pourtant comme les autres
En début de soirée, rien ne laissait présager le tsunami émotionnel. Mercotte était là, fidèle à elle-même : petites lunettes, chemisier impeccable, remarques piquantes mais justes. Elle goûtait, fronçait parfois les sourcils, lâchait un « c’est un peu trop sucré » ou un « bravo pour la texture ». Bref, la routine qu’on aime depuis 2012.
Elle avait même prévenu tout le monde en amont : pas de larmes, pas de drama, elle vivrait cette finale comme n’importe quelle autre. Et on la croyait, parce que c’est Mercotte, quand même. La femme qui a commencé un blog à 68 ans et s’est retrouvée jurée d’une des émissions les plus regardées de France.
Mais voilà, la télévision adore les surprises. Et celle-ci était particulièrement bien ficelée.
Le premier coup de théâtre : les chefs débarquent
Juste avant d’annoncer la grande gagnante (on y reviendra), l’animatrice stoppe net le suspense habituel. « On a une petite surprise pour toi, Mercotte… » Et là, la tente s’ouvre. Entrent, un à un, certains des plus grands noms de la pâtisserie française.
Nina Métayer, Christophe Michalak, Noémie Honiat, Pierre Hermé himself… Une brochette impressionnante qui vient former un demi-cercle autour d’elle. Mercotte reste bouche bée. On la sent qui cherche ses mots, chose rarissime.
« Mercotte, au nom de tous mes collègues et confrères… On t’aime. »
– Pierre Hermé, avec cette voix grave qui fait vibrer les macarons
Et là, première larme. Pas discrète, non. Une vraie larme qui coule sur la joue de cette femme qu’on a toujours vue d’un calme olympien. Elle répond, la voix qui tremble légèrement :
« Merci… C’est trop gentil. J’ai vécu des moments inoubliables et je pars le cœur léger. Vive la pâtisserie ! »
À ce moment-là, même les candidats avaient les yeux brillants. On sentait que quelque chose de plus grand que la compétition venait de se jouer.
Deuxième vague : quand la famille s’invite
Mais l’animatrice enchaîne : « Attends, ce n’est pas fini… » Et là, c’est la famille qui débarque. Trois de ses quatre enfants (le quatrième vit loin), ses petits-enfants, tout le monde. Mercotte lâche un « Oh putain ! » spontané qui fait rire toute la tente – on adore quand elle sort de sa réserve.
Ses petites-filles lui offrent un énorme bouquet. Sa fille prend la parole, émue :
« On est tellement fiers de toi, de ton énergie, de ton dynamisme. Tu prouves que tout est possible à tout âge. »
Et là, impossible de retenir les vannes. Mercotte pleure franchement, essuie ses lunettes, rit en même temps. C’est beau, c’est vrai, c’est rare à la télé.
Mercotte, plus qu’une jurée : une institution
Revenons un peu en arrière, parce que ce départ mérite qu’on comprenne d’où elle vient.
À l’origine, il y a une retraitée savoyarde qui décide, en 2005, de créer un blog pour partager ses recettes. Le nom ? « La cuisine de Mercotte ». Rien de très original, mais une rigueur et une passion folles. Très vite, le blog devient une référence. Les pros eux-mêmes viennent y piocher des astuces.
Puis arrive l’idée folle : pourquoi pas une émission de pâtisserie amateur ? En 2012, la production la contacte. Elle accepte, pensant que ça durera une saison ou deux. Quatorze ans plus tard, elle est devenue la mamie sévère mais juste que toute la France adore détester-adorer.
- Elle a goûté des milliers de gâteaux (et en a recalé pas mal)
- A inventé l’épreuve technique devenue mythique
- A formé des générations de pâtissiers amateurs devenus parfois pros
- Et surtout, a démocratisé la pâtisserie de haut niveau
Ce qui frappe, c’est qu’elle n’a jamais joué un rôle. Toujours authentique, parfois cash, mais toujours bienveillante. On se souvient de ses « Attention, le caramel, ça brûle vite ! » ou de ses « C’est pas mal… mais on peut mieux faire ». Des phrases cultes.
Et maintenant ? Que va-t-elle faire ?
Mercotte l’a dit plusieurs fois : elle part sans regret. À 83 ans, elle a envie de profiter, de voyager, de voir ses petits-enfants. Continuer son blog, bien sûr, parce qu’elle adore ça. Peut-être un livre ? Elle n’exclut rien.
Mais une chose est sûre : la tente ne sera plus jamais la même. Qui pour reprendre le flambeau de la rigueur technique ? Qui pour balancer les petites piques qui font mouche ?
Personnellement, j’ai du mal à imaginer l’émission sans elle. C’est comme envisager Top Chef sans Philippe Etchebest. Impensable.
Un message plus grand que la pâtisserie
Ce qui m’a le plus touché hier soir, au-delà des larmes et des hommages, c’est le message envoyé. À 83 ans, Mercotte prouve qu’on peut commencer une nouvelle carrière passé 70 ans, devenir une star nationale, et partir au sommet, la tête haute.
Dans une société qui met souvent les seniors au placard, elle est une bouffée d’air. Elle nous rappelle que la passion n’a pas d’âge, que l’on peut toujours apprendre, surprendre, émerveiller.
Et ça, franchement, ça vaut tous les trophées du monde.
Alors merci Mercotte. Pour les recettes, pour les fous rires, pour les leçons de pâtisserie… et pour avoir prouvé qu’on peut être cool à tout âge.
La tente va te sembler bien vide l’année prochaine. Mais quelque part, je sais que tu regarderas l’émission un petit sourire en coin, prête à tweeter la moindre erreur de tempérage.
Parce que la pâtisserie, c’est toute ta vie. Et ça, personne ne pourra te l’enlever.
Et vous, vous avez craqué hier soir ? Quel est votre meilleur souvenir de Mercotte dans l’émission ? Dites-le-moi en commentaire, j’ai envie de lire vos anecdotes !
