Vous souvenez-vous de la dernière fois où la Franche-Comté a vibré pour une Miss France ? Il faut remonter presque un siècle en arrière… 1927, pour être exact. Et pourtant, en cette fin d’année 2025, une jeune femme de 19 ans originaire de Besançon pourrait bien faire renaître cette flamme régionale. Elle s’appelle Jade Cholley, elle mesure ce qu’il faut pour se faire remarquer (même quand elle ne le voulait pas petite) et elle a décidé de transformer les moqueries d’autrefois en carburant pour la plus belle des revanches.
Quand on parle de concours de beauté, on pense souvent strass, sourires impeccables et réponses toutes faites. Mais derrière chaque écharpe, il y a une histoire. Et celle de Jade a ce petit quelque chose qui donne envie de la suivre jusqu’au bout.
Une gamine trop grande qui rêvait quand même
Imaginez une petite fille dans la cour de récréation. Elle dépasse déjà tout le monde d’une tête. Les remarques fusent : « T’es sûre que t’es dans la bonne classe ? » ou le classique « Miss France, c’est pas pour les géantes comme toi »… Jade Cholley en a entendu des vertes et des pas mûres. Au lieu de se recroqueviller, elle a choisi de grandir encore plus – mais à l’intérieur.
À 19 ans, elle mesure 1m78 (ou 1m79, selon les talons du jour) et elle assume chaque centimètre. Mieux : elle en a fait une force. « Merci à ceux qui m’ont dit que c’était impossible », lâche-t-elle avec ce sourire franc qu’on voit déjà partout sur les réseaux. C’est le genre de phrase qui fait mouche, parce qu’elle sonne vrai.
« Petite, on se moquait de moi parce que j’étais trop grande et on m’a toujours dit que Miss France n’était pas pour moi… Eh bien merci, grâce à vous, j’en suis là aujourd’hui. »
Jade Cholley
Et « là », c’est rien de moins que parmi les trente candidates qui fouleront le scène du Zénith d’Amiens le 6 décembre prochain. Trente jeunes femmes, une seule couronne. Les pronostics vont bon train, mais Jade, elle, avance sans faire de bruit. Ou presque.
De Besançon à Port-sur-Saône : l’élection qui a tout changé
Le 14 juillet dernier, sous le soleil de Port-sur-Saône, Jade a vécu son premier grand moment. Écharpe, couronne régionale, larmes, cris de joie… le package complet. Ce soir-là, la Franche-Comté a retrouvé des couleurs qu’elle n’avait plus portées depuis bien longtemps.
Ce qui frappe, c’est sa simplicité. Pas de chichis, pas de pose étudiée à outrance. Elle parle comme elle est : directe, chaleureuse, avec cet accent discret de l’Est qui fait sourire. Ses proches l’appellent « Jadou ». Et quand on voit les vidéos de famille qui circulent, on comprend vite pourquoi ce surnom colle à la peau.
Un rêve de petite fille, des talons depuis toujours
Ne vous y trompez pas : si Jade semble tomber du ciel, elle se prépare depuis des années. Marcher en talons ? Elle maîtrise depuis l’adolescence. Les chorégraphies, les interviews, les shootings… elle a tout anticipé. Comme si, au fond d’elle, elle savait que son heure viendrait.
- Des heures et des heures à s’entraîner devant le miroir
- Des défilés improvisés dans le salon familial
- Des vidéos de Miss France regardées en boucle
- Et surtout, un mental d’acier forgé dans les remarques du passé
Aujourd’hui, elle avoue sans détour que le plus dur a été la dernière ligne droite avant l’élection régionale. Les doutes, les « et si jamais… », les nuits courtes. Mais sa famille a été là, solide comme un roc. Et c’est peut-être ça, la vraie différence avec certaines candidates : Jade n’est pas seule dans l’aventure.
Agent immobilier : le plan B qui n’en est pas vraiment un
Quand on lui demande ce qu’elle fait dans la vie « à part être Miss », Jade répond sans hésiter : elle étudie pour devenir agent immobilier. Et là, on sent que ce n’est pas une réponse toute faite pour la galerie.
Elle adore l’idée d’accompagner les gens dans l’un des plus beaux projets de leur vie : trouver un chez-soi. « C’est concret, c’est humain, ça change la vie des gens », explique-t-elle. On sent la passion. Et quelque part, ça colle parfaitement avec l’image qu’elle renvoie : une jeune femme ancrée, qui sait où elle va.
Miss France ou pas, elle aura son diplôme. Miss France ou pas, elle ouvrira peut-être sa propre agence un jour. Mais pour l’instant, tout est suspendu à cette soirée de décembre. Et on sent qu’elle y croit dur comme fer.
1927-2026 : 99 ans d’attente pour la Franche-Comté
Il y a des chiffres qui marquent. 99 ans sans Miss France pour une région entière, ça pèse. La dernière s’appelait Roberte Cusay, élue Miss Jura puis Miss France 1927. À l’époque, le concours n’avait même pas dix ans d’existence. Depuis ? Le silence.
Jade le sait. Elle porte ça sur ses épaules sans que ça semble la écraser. Au contraire : ça la booste. « Ce serait un immense honneur de ramener la couronne à la maison », confie-t-elle. Et quand elle dit « la maison », c’est toute une région qui se reconnaît.
Dans les rues de Besançon, on commence à en parler. Les drapeaux aux fenêtres, les groupes WhatsApp qui s’enflamment, les paris entre amis… La fièvre monte doucement mais sûrement.
Amandine Petit, son modèle absolu
Parmi toutes les anciennes Miss, une sort clairement du lot pour Jade : Amandine Petit, Miss France 2021. Pourquoi elle ? Parce qu’elle a su rester elle-même. Drôle, naturelle, jamais dans la prise de tête. « Elle prouve qu’on peut être Miss France et garder son humour », sourit Jade.
Et c’est exactement ce qu’on ressent en discutant deux minutes avec elle : pas de filtre inutile. Elle rit franchement, elle parle sport, cinéma (elle est fan de Top Gun, comme quoi les goûts ne trompent pas), séries (Prison Break en boucle). Bref, une fille de 19 ans… qui se trouve être canon et hyper déterminée.
Un engagement qui touche au cœur
Derrière le sourire et les talons aiguilles, il y a aussi une vraie sensibilité. Plusieurs proches de Jade sont touchés par le cancer. En 2025, la maladie reste un combat quotidien pour trop de familles. Elle en parle avec émotion, sans pathos excessif.
Si elle est élue, elle compte bien mettre sa visibilité au service de cette cause. Pas juste des mots : des actions. Parce que pour elle, être Miss France, c’est aussi ça : porter des messages qui comptent vraiment.
Les réseaux sociaux : déjà plus de 10 000 abonnés et une communauté qui grandit
Son compte Instagram explose doucement mais sûrement. Plus de 10 000 abonnés à l’heure où j’écris ces lignes, et ce n’est qu’un début. Les photos en robe de soirée côtoient les stories en jogging avec le chien, les répétitions et les moments complices avec les autres Miss régionales.
Ce qui plaît ? L’authenticité. On sent que rien n’est forcé. Elle partage ses doutes, ses joies, ses coups de fatigue. Et les gens adorent ça.
Le 6 décembre : le jour où tout peut basculer
Dans quelques jours maintenant, direction Amiens. Les valises sont presque prêtes, les dernières répétitions battent leur plein. Jade sait que la concurrence est rude. Trente candidates, toutes magnifiques, toutes préparées, toutes motivées.
Mais elle a quelque chose que peu ont : une région entière derrière elle, une histoire à écrire, et cette petite flamme dans les yeux qu’on ne peut pas simuler.
Alors oui, bien sûr, il y aura les favorites habituelles, celles qui trustent les sondages depuis des semaines. Mais l’histoire de Miss France nous a appris une chose : rien n’est jamais joué d’avance. Souvenez-vous de 2021, de 2019, de tant d’autres éditions où la surprise est venue de là où on ne l’attendait pas.
Et si c’était le tour de la Franche-Comté ? Et si c’était le tour de cette grande brune de Besançon qui, petite, rêvait en secret devant sa télé ?
On sera nombreux, le 6 décembre au soir, à retenir notre souffle quand les noms du top 15, puis du top 5, tomberont. Et qui sait… peut-être que cent ans après Roberte Cusay, une certaine Jade Cholley montera sur la plus haute marche.
En attendant, une chose est sûre : elle a déjà gagné quelque chose d’immense. Elle a transformé les moqueries en moteur, les doutes en détermination, et un rêve de gamine en aventure extraordinaire.
Et ça, personne ne pourra jamais le lui enlever.
Allez Jadou. La Franche-Comté croise les doigts. Et nous aussi.
