Imaginez une jeune femme qui monte sur scène avec une couronne sur la tête, un sourire éclatant, mais surtout une détermination farouche dans le regard. Ce n’est pas juste une candidate de plus. C’est quelqu’un qui porte une île entière sur ses épaules et des cicatrices qu’on ne voit pas forcément au premier coup d’œil. Voici l’histoire de Kamillat Hervian, Miss Mayotte 2025, que vous verrez samedi soir lors de la finale de Miss France 2026.
Kamillat Hervian, bien plus qu’un visage
À 24 ans, elle dégage déjà quelque chose de particulier. Pas seulement parce qu’elle représente le 101e département français, souvent oublié des projecteurs. Non, c’est surtout parce qu’elle a décidé de transformer son parcours personnel en force collective. Artiste dans l’âme, sportive accomplie, elle a choisi de porter haut deux combats : la reconnaissance de Mayotte et la lutte contre les violences faites aux femmes.
Quand on la regarde, on sent immédiatement qu’il y a une histoire derrière le sourire. Et cette histoire, elle ne la cache pas. Au contraire.
Une enfance bercée par le karaté et la musique
À Mayotte, Kamillat a commencé le karaté à 3 ans. Oui, vous avez bien lu : trois ans. Autant dire que la discipline, la résilience et le respect font partie de son ADN depuis toujours. Ce n’est pas juste un sport pour elle, c’est une philosophie de vie.
En parallèle, elle grandit avec une guitare électrique entre les mains et un piano pas loin. Fan absolue de Diam’s – elle cite souvent Enfant du désert comme un hymne personnel –, elle écrit, compose, joue. Le théâtre la passionne aussi. À 18 ans, elle quitte son île pour la métropole et intègre une école de cinéma. Objectif : devenir actrice. On sent déjà la fille qui n’a peur de rien.
- Karaté depuis l’âge de 3 ans
- Guitare électrique et piano
- Passionnée de théâtre et d’écriture
- Formation en école de cinéma en métropole
Une élection locale sous tension
Son élection comme Miss Mayotte, le 30 août dernier, n’a pas été une promenade de santé. Problèmes techniques à répétition, organisation chaotique… L’événement a même viré au fiasco médiatique quand un membre du jury national a pris le micro pour dénoncer publiquement le manque de moyens de l’île, encore marquée par le passage dévastateur du cyclone Chido en décembre 2024.
Des phrases choc ont fusé : « J’ai parfois l’impression de ne pas être en France » ou « On se croirait en Inde ». Polémique immédiate. Mais Kamillat, elle, est restée digne. Elle sait mieux que personne ce que vit Mayotte au quotidien. Et plutôt que de se braquer, elle a choisi de transformer cette colère en moteur.
« Je veux montrer que même quand tout semble contre nous, on peut se relever et briller. »
Un engagement fort contre les violences faites aux femmes
C’est probablement l’aspect le plus poignant de son parcours. Kamillat a décidé de faire de la finale Miss France une tribune. Elle veut parler des violences psychologiques, conjugales, sexuelles. Et elle le fait avec une légitimité douloureuse : elle a elle-même été victime.
Elle ne rentre pas dans les détails – et on respecte ça –, mais elle insiste sur un point : la prévention auprès des plus jeunes. Elle veut que les adolescentes comprennent qu’on peut dire non, qu’on peut demander de l’aide, qu’on n’est jamais coupable.
Franchement, dans un concours de beauté où on attend souvent des discours lisses, entendre une candidate dire « moi aussi j’ai vécu ça »… ça change tout. Ça humanise. Ça touche. Et ça peut sauver des vies.
Mayotte, ce joyau méconnu qu’elle veut faire rayonner
Kamillat ne se bat pas seulement pour elle. Elle se bat pour son île. Elle répète à l’envi que le lagon de Mayotte est considéré comme le plus beau du monde. Et elle a raison. Ces eaux turquoise, cette barrière de corail exceptionnelle… c’est un trésor national qu’on oublie trop souvent.
Elle rêve qu’on parle enfin de Mayotte pour sa beauté, sa culture, sa jeunesse, et non plus seulement pour ses difficultés. Et si une Miss France mahoraise pouvait changer le regard de la métropole sur le 101e département ? L’idée est belle.
Une finale sous haute tension
Samedi soir à Amiens, 30 candidates défileront. Mais Kamillat, elle, portera bien plus qu’une robe. Elle portera l’espoir d’une île, la voix de femmes réduites au silence, et sa propre renaissance.
Est-ce qu’elle peut gagner ? Honnêtement, pourquoi pas. Les Français aiment les candidates authentiques, engagées, qui sortent des sentiers battus. Et puis, il y a cette petite musique qui monte : et si 2026 était l’année des Outre-mer ?
En attendant, une chose est sûre : qu’elle soit couronnée ou non, Kamillat Hervian aura déjà gagné. Elle aura montré qu’on peut être belle, forte, sensible, et surtout utile. Et ça, ça n’a pas de prix.
Alors samedi soir, quand vous la verrez passer en robe du soir ou en maillot de bain, souvenez-vous : derrière la candidate, il y a une femme qui a choisi de transformer ses blessures en lumière. Et ça, c’est la plus belle des victoires.
Et vous, pensez-vous qu’une Miss France issue de Mayotte pourrait marquer l’histoire du concours ? Dites-le moi en commentaire, je suis curieux de connaître votre avis.
