Quand une Tahitienne de 23 ans devient Miss France 2026, on s’attend à une histoire déjà jolie. Mais quand on découvre que cette même jeune femme a du sang royal français qui coule dans les veines depuis le Moyen Âge… là, on tombe de sa chaise. L’histoire d’Hinaupoko Devèze est tout simplement dingue.
Je l’avoue, au début je pensais que c’était encore une de ces légendes urbaines qu’on sort pour faire le buzz après chaque élection. Et puis j’ai plongé dans les recherches généalogiques. Et franchement ? C’est du lourd. Vraiment du lourd.
Du sang de rois de France dans les veines d’une Miss Tahiti
Commençons par le plus fou. Par son père, Hinaupoko est une descendante directe – oui, directe – de la lignée capétienne. On parle ici d’Hugues Capet (941-996), le fondateur de la dynastie qui a régné sur la France pendant huit siècles, et de Saint Louis (1214-1270), le roi croisé devenu saint patron du royaume.
Comment c’est possible, me direz-vous ? Tout simplement parce que le lien passe par un fils illégitime du roi René d’Anjou (1409-1480), Jean, marquis de Pont-à-Mousson. Ce Jean a eu une descendance qui s’est fondue dans la noblesse provençale et ardéchoise au fil des siècles. Et bim, des centaines d’années plus tard, on retrouve cette branche dans la famille Devèze.
« Par son père, Miss France est descendante de plusieurs familles de la noblesse ardéchoise et provençale, et elle serait bien descendante de Saint Louis et d’Hugues Capet par Jean d’Anjou. »
– Un généalogiste successoral spécialisé
Alors non, elle ne va pas réclamer le trône demain matin (dommage, j’aurais bien vu une reine Hinaupoko). Mais généalogiquement, le lien est parfaitement établi et documenté. Et ça, c’est assez rare pour être souligné.
Le nom Devèze, une vieille histoire française
Le patronyme Devèze n’est pas très répandu – environ 500 foyers en France – mais il est ancien. On le retrouve dès le XVe siècle dans le Gard, le Cantal et l’Aude. Dès 1410, un certain Jean Devèze est déjà apparenté à la petite noblesse locale.
Dans la branche directe d’Hinaupoko, on tombe sur des personnages hauts en couleur. Prenez son arrière-grand-père, René Jean Louis Devèze, né à Valence dans la Drôme. En 1918, à 29 ans, il est grièvement blessé à l’avant-bras gauche par un éclat d’obus à Mont Rouge, en Belgique. Résultat ? Amputation du bras. L’homme recevra la médaille militaire et la croix de guerre avec palme. Un héros discret dont la petite-fille deviendra… Miss France. La vie, parfois, écrit des scénarios fous.
Cousine avec Chabal et les Manaudou : vrai ou fake ?
Maintenant, accrochez-vous bien, parce que ça devient encore plus fort. Par la branche maternelle de son arrière-grand-mère ardéchoise (une Prachazal), Hinaupoko serait cousine – certes éloignée – avec Sébastien Chabal, le monstre du rugby français, et avec Laure et Florent Manaudou via la famille Fourchades.
Je sais, on a envie de dire « sérieusement ? ». Pourtant les arbres convergent. Les généalogistes ont croisé les branches Prachazal et Fourchades en Ardèche, et tout colle. Donc oui, la Miss France 2026 et le « Caveman » partagent un ancêtre commun il y a quelques siècles. J’imagine déjà la réunion de famille.
- Un grand-oncle amputé à la guerre de 14-18
- Un cousin qui a terrorisé les terrains de rugby
- Des cousins champions olympiques de natation
- Et un arrière-arrière-(beaucoup de fois)-grand-père qui était roi de France
Franchement, on n’a plus besoin d’inventer des séries Netflix, la réalité fait largement le job.
Côté maternel : les Marquises et une histoire d’esclavage évité
Mais Hinaupoko, ce n’est pas que la métropole. Sa mère, Léa, est 100 % marquisienne, originaire de Ua Pou et Nuku Hiva. Et là aussi, l’histoire familiale est passionnante.
Un de ses ancêtres maternels, Henry James Nichols, un Américain installé aux Marquises dans les années 1860-1870, a vécu un épisode digne d’un film d’aventure. Embarqué de force sur un navire péruvien pratiquant la « blackbirding » (la capture d’îliens pour les réduire en esclavage au Pérou), il a réussi à s’échapper et à regagner son île pour retrouver sa femme et ses enfants. Son témoignage a même été publié dans la presse locale de l’époque.
Un autre ancêtre, Célestin Mirabel, serrurier ardéchois, a été condamné aux travaux forcés en Nouvelle-Calédonie en 1877. Il y est mort en 1900. C’est comme si le destin avait voulu que les deux côtés de la famille d’Hinaupoko finissent par se rejoindre dans le Pacifique, des siècles plus tard.
Des Cévennes à Tahiti, puis Paris XVIIe
Hinaupoko (Céline de son deuxième prénom) a grandi dans les Cévennes gardoises, dans un petit village où tout le monde se connaît. À 18 ans, elle décide de partir vivre à Tahiti sur les traces de sa mère. Quelques années plus tard, elle représente Tahiti à Miss France… et gagne.
Aujourd’hui, elle habite un appartement près de l’Arc de Triomphe, à deux pas des Champs-Élysées. Le symbole est assez fort : une jeune femme aux racines à la fois royales françaises et marquisiennes, couronnée en métropole, logée au cœur du Paris historique. On dirait un conte de fées moderne.
« Une grande fierté pour notre petit village de campagne » ont dit les habitants des Cévennes en apprenant la nouvelle.
Et franchement, on les comprend.
Pourquoi cette histoire nous fascine autant
Parce qu’elle casse tous les codes. On a l’habitude des Miss issues de régions « classiques » ou de parcours plus linéaires. Là, on a une jeune femme qui réunit en elle la France profonde ardéchoise, la grande histoire royale, le rugby, la natation de haut niveau, et la culture marquisienne la plus authentique.
C’est un peu comme si la France entière – avec ses contrastes, ses migrations, ses mélanges – s’était incarnée en une seule personne. Et qu’elle ait été élue plus belle femme du pays par le vote du public (le jury, lui, avait préféré une autre candidate).
Dans un pays parfois divisé, cette histoire fait du bien. Elle rappelle qu’on est tous un peu cousins, que les frontières sont poreuses, et que les plus belles histoires sont souvent celles qu’on n’attend le moins.
Alors oui, Hinaupoko Devèze est Miss France 2026. Mais elle est aussi la preuve vivante que la généalogie réserve parfois des surprises plus belles que n’importe quelle fiction.
Et quelque part, entre Saint Louis et les lagons de Ua Pou, elle porte un peu de nous tous.
