Vous savez ce moment où vous assistez à un match et, dès les premières minutes, vous comprenez que ça va être une soirée à sens unique ? Hier soir, à la Salle Gaston Médecin, c’est exactement ce qui s’est passé. Monaco a tout simplement éteint Paris Basketball avec une violence offensive rarement vue en Euroligue. 125-104, score final. Et franchement, le chiffre parle presque plus que n’importe quelle analyse.
Je ne vais pas vous faire languir : c’est le nouveau record de points marqués dans la compétition, hors prolongation. Un seuil que beaucoup pensaient intouchable cette saison. Et pourtant, les Monégasques l’ont pulvéré avec une facilité déconcertante.
Une soirée historique pour la Roca Team
Reprenons depuis le début. On savait que Monaco arrivait en confiance après avoir écrasé l’Asvel et l’Efes Istanbul lors des semaines précédentes. Mais là, on est passé dans une autre dimension. Dès le premier quart-temps, les hommes de Vassilis Spanoulis ont imposé un rythme infernal. Les tirs rentraient de partout, les transitions étaient fulgurantes, et la défense parisienne… disons qu’elle a pris l’eau de manière spectaculaire.
Ce qui frappe, c’est la sérénité avec laquelle tout ça s’est déroulé. Pas de panique, pas de baisse de régime, juste une exécution clinique pendant quarante minutes. À la mi-temps, c’était déjà plié. Et pourtant, Monaco n’a jamais levé le pied. Respect.
Des stats qui donnent le tournis
Quand on regarde les chiffres de plus près, on comprend mieux l’ampleur du phénomène. Voici quelques éléments qui marquent les esprits :
- Plus de 60 % de réussite aux tirs sur l’ensemble du match
- Une adresse extérieure complètement folle en première période
- Près de 30 passes décisives distribuées collectivement
- Tous les joueurs du cinq majeur à plus de 15 points
- Un banc qui a scoré presque autant que les titulaires
Franchement, on a rarement vu une performance aussi complète en Euroligue cette saison. Même les grandes écuries comme le Real ou le Barça n’ont pas affiché une telle domination offensive récemment.
Vassilis Spanoulis, l’architecte d’un basket total
On parle beaucoup des joueurs – et ils le méritent – mais il faut rendre à César ce qui appartient à César. Vassilis Spanoulis, depuis son arrivée sur le banc monégasque, a complètement transformé cette équipe. On sentait déjà la patte du légendaire grec l’année dernière, mais là, on est clairement sur un basket d’un autre niveau.
Il a réussi à faire jouer tout le monde ensemble, à donner des responsabilités à chacun, tout en gardant cette intensité défensive qui fait mal. C’est du très haut niveau tactique.
L’ancien meneur du Pirée a instauré une culture de la gagne impressionnante. Les joueurs courent pour lui, se battent pour lui, et surtout, ils prennent du plaisir ensemble. Ça se voit à l’œil nu.
Paris Basketball dans le dur : la crise est réelle
De l’autre côté du parquet, l’ambiance était bien différente. Sept défaites sur les huit derniers matchs en Euroligue, seizième place au classement… Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Ce qui devait être l’année de la confirmation pour le club parisien ressemble de plus en plus à une saison cauchemardesque.
Pourtant, sur le papier, l’effectif a de la gueule. Des joueurs talentueux, un mélange d’expérience et de jeunesse, un projet ambitieux… Alors qu’est-ce qui coince ? La question mérite d’être posée, et franchement, les réponses ne sont pas simples.
Les raisons d’un naufrage collectif
D’abord, il y a cette incapacité chronique à défendre ensemble. Hier soir, Monaco a pu développer son jeu sans aucune résistance. Les écrans étaient mal négociés, les rotations arrivaient trop tard, les aides défensives inexistantes. Résultat : des tirs ouverts à foison pour l’adversaire.
Ensuite, il y a la gestion des moments clés. À chaque fois que Paris revenait à une quinzaine de points, Monaco plaçait un run de 10-0 et remettait vingt points d’écart. Mentalement, ça use. Et ça se voit sur les visages des joueurs en fin de match.
- Manque de leadership clair dans les moments tendus
- Difficultés à trouver des solutions offensives quand le tir extérieur ne rentre pas
- Un banc qui n’apporte pas assez de points
- Des blessures qui perturbent la continuité
Tous ces éléments mis bout à bout créent une spirale négative difficile à enrayer. Et quand on joue tous les trois jours entre championnat et Euroligue, le temps pour travailler calmement est limité.
Nadir Hifi, l’éclaircie dans la tempête
Dans ce marasme, il y a quand même un joueur qui sort du lot : Nadir Hifi. Le gamin continue de scorer, de prendre ses responsabilités, de montrer qu’il a le niveau Euroligue et même plus. Hier, il a encore été l’un des rares à garder la tête haute.
Mais un joueur, aussi talentueux soit-il, ne peut pas porter une équipe entière sur ses épaules. Surtout quand l’adversaire joue à ce niveau-là. Hifi a besoin que le collectif suive, que les rôles soient mieux définis, que tout le monde pousse dans le même sens.
Et maintenant ? Les scénarios possibles
Pour Monaco, la route semble toute tracée vers le Top 4, voire mieux. Avec neuf victoires en quatorze matchs, les play-offs sont quasiment assurés. Reste à savoir jusqu’où cette équipe peut aller. Personnellement, je les vois capable de créer la surprise en mai prochain. Leur basket est complet, leur mental solide, et ils ont cette capacité à hausser le niveau quand il le faut.
Pour Paris, c’est plus compliqué. Il reste encore beaucoup de matchs, mais chaque défaite supplémentaire rend la qualification directe de plus en plus hypothétique. Le play-in devient le objectif réaliste. Voire pire si la dynamique ne s’inverse pas rapidement.
Il faudra probablement un électrochoc. Un changement de coach ? Des ajustements dans le roster ? Une remise en question collective ? Peut-être un peu de tout ça. En attendant, les supporters parisiens risquent de passer des soirées difficiles d’ici la fin de l’année.
La rivalité franco-française prend une nouvelle dimension
Ce qui est intéressant, c’est que cette double confrontation en moins d’une semaine (Coupe de France + Euroligue) a révélé une hiérarchie claire entre les deux clubs français. Monaco est actuellement au-dessus, et de loin. Ça ne veut pas dire que Paris ne pourra jamais rivaliser, mais pour l’instant, la différence de projet, de maturité et de culture basket est évidente.
Et quelque part, c’est plutôt une bonne nouvelle pour le basket français. Avoir un club qui performe à ce niveau en Euroligue, ça tire tout le monde vers le haut. L’Asvel avait montré la voie par le passé, Monaco prend le relais avec une autre philosophie. Espérons que Paris saura apprendre de tout ça et revenir plus fort.
Parce qu’au final, c’est ça qu’on veut tous : voir plusieurs clubs français compétitifs au plus haut niveau européen. Hier soir, Monaco a montré que c’était possible. À Paris maintenant de réagir. Vite.
Et vous, vous en pensez quoi ? Monaco peut-il viser le Final Four cette saison ? Paris est-il capable de se relever ? Dites-moi tout en commentaire, le débat est ouvert.
