Vous savez ce moment où vous sentez que ça va mal tourner dès les premières minutes ? Hier après-midi, au Stade Louis-II, j’ai eu cette sensation dès le coup d’envoi. Le PSG, pourtant champion d’Europe en titre et ultra-dominateur depuis le début de saison, est tombé sur un os nommé Monaco (1-0). Une défaite qui fait mal, pas tant par le score que par la manière : sans idée, sans rythme, presque résigné. Alors oui, on peut parler d’accident, mais quand on regarde les prestations individuelles, on se dit que c’était écrit.
Un PSG sans âme face à un Monaco conquérant
Difficile de reconnaître l’équipe qui marchait sur la Ligue 1 et qui impressionnait en Ligue des Champions il y a encore quelques semaines. Face à une formation monégasque parfaitement organisée, les Parisiens ont semblé perdus. Pas de pressing coordonné, des passes latérales à n’en plus finir, et surtout une incapacité chronique à accélérer quand il le fallait. On a eu l’impression de voir une équipe qui jouait à 70 % de ses moyens, comme si le titre déjà quasi-assuré en championnat autorisait la sieste.
Le but de Minamino à la 38e minute, sur une action où la défense parisienne regarde le ballon comme s’il venait d’une autre planète, résume tout. Un centre parfait, un appel croisé, une reprise sans contrôle. Simple, efficace, clinique. Tout ce que le PSG n’a pas été.
Les notes des Parisiens : la vérité sans filtre
Allez, on passe aux choses sérieuses. Voici mon carnet de notes après avoir revu le match deux fois (oui, je suis maso).
Gianluigi Donnarumma : 4/10
Non, ce n’est pas Lucas Chevalier comme certains l’ont écrit par erreur dans la chaleur du direct. Donnarumma a pris un but évitable sur la reprise de Minamino et n’a quasiment rien eu d’autre à faire. Peu rassurant sur les sorties aériennes, il a encore cette fâcheuse tendance à rester scotché sur sa ligne. On attend toujours le grand gardien qu’on nous vend depuis des années.
Achraf Hakimi : 5/10
Quelques montées intéressantes en première période, mais globalement éteint. Défensivement, il laisse bien trop d’espaces dans son dos et Minamino en a profité. On connaît son potentiel offensif, mais là, il a été transparent.
Marquinhos : 5,5/10
Le capitaine a essayé de tenir la baraque, mais il a été surpris sur le but et n’a pas réussi à organiser correctement sa défense. Quelques interventions propres, mais trop d’approximations pour un joueur de son standing.
Lucas Hernandez : 5/10
De retour de blessure, on sent qu’il manque encore de rythme. Quelques duels gagnés, mais trop lent dans les relances et souvent en retard sur les appels monégasques.
Nuno Mendes : 6/10
Probablement le défenseur le plus dangereux offensivement. Il a tenté, provoqué, centré. Dommage que personne n’ait été là pour conclure. Défensivement solide aussi. Un des rares à sortir la tête haute.
Fabian Ruiz : 3,5/10
Imprécis, lent, sans inspiration. On a l’impression qu’il joue avec des semelles de plomb. Perte de balle stupide sur l’action du but, passes en retrait systématiques… Franchement, on a vu un tout autre joueur l’an passé sous Luis Enrique. Là, c’est inquiétant.
Vitinha : 7/10
Le seul, l’unique, le patron. Toujours juste dans ses choix, toujours disponible, il a été le seul à essayer de faire jouer l’équipe vers l’avant. Quelques ouvertures magnifiques et une activité de tous les instants. S’il y en a un qui mérite d’être titulaire indiscutable, c’est bien lui.
Warren Zaïre-Emery : 5,5/10
Quelques éclairs, mais globalement trop discret. On attend plus de leadership et d’impact à son âge et avec son statut. Un match à oublier.
Lee Kang-in : 4,5/10
Volontaire mais brouillon. Quelques dribbles intéressants, mais aucune dernière passe décisive et trop de déchet technique. On sent qu’il manque encore de confiance.
Senny Mayulu : 3/10
Le jeune attaquant était titularisé en pointe faute de mieux. Résultat ? Quasi invisible. Aucun tir, aucun dribble réussi, aucune présence dans la surface. Trop tendre pour ce niveau, pour l’instant. C’est dur à dire, mais il a été inoffensif toute la rencontre.
Ousmane Dembélé : 4/10
Entré en jeu à la 60e, il a essayé d’apporter de la percussion mais sans succès. Quelques fulgurances, beaucoup de déchet. On attend toujours la régularité qui ferait de lui un crack mondial.
Pourquoi cette défaite est plus qu’un accident
On pourrait se dire « c’est qu’un match, ça arrive ». Sauf que non. Quand vous êtes le PSG version 2025-2026, avec l’effectif le plus cher d’Europe et un titre en Champions League dans la poche, vous n’avez pas le droit de passer complètement à côté comme ça.
Le problème est collectif avant d’être individuel. Luis Enrique a tenté un 4-3-3 avec Mayulu en pointe, sans vrai attaquant de métier. Résultat : zéro occasion franche en 90 minutes. Zéro. C’est historique pour une équipe parisienne.
- Aucun tir cadré en première période
- Moins de 50 % de possession (chose rare cette saison)
- 0 corner obtenu
- 12 fautes commises pour seulement 3 subies
Ces chiffres font mal. Ils montrent une équipe dominée physiquement, tactiquement et mentalement. Monaco a gagné tous les duels, tous les seconds ballons. Paris a joué comme une équipe moyenne.
Et maintenant ?
La bonne nouvelle, c’est que le PSG reste largement en tête de Ligue 1. La mauvaise, c’est que cette défaite arrive à un moment où le calendrier va devenir infernal avec la phase retour de Ligue des Champions qui approche.
Il va devoir vite réagir. Retrouver de l’intensité, de l’agressivité, et surtout des solutions offensives. Parce que jouer sans vrai 9 et espérer gagner tous les matchs, même Luis Enrique sait que ça ne tiendra pas éternellement.
Prochain rendez-vous dès mercredi en Coupe de France, puis un déplacement compliqué à Marseille dans quinze jours. Si Paris ne se remet pas la tête à l’endroit rapidement, cette défaite à Monaco pourrait marquer le début d’une mauvaise série.
« On a été trop timides, trop respectueux. Monaco a mieux joué que nous, tout simplement. Il n’y a pas d’excuse. »
Un joueur parisien dans le couloir, sous couvert d’anonymat
En attendant, les supporters parisiens peuvent se consoler en se disant que même les plus grandes équipes ont des passages à vide. Mais quand on s’appelle PSG et qu’on a l’ambition de tout rafler, ces passages à vide doivent être rares. Très rares.
Parce qu’au final, cette défaite à Monaco nous rappelle une chose essentielle : le football reste le sport le plus imprévisible qui soit. Et parfois, même les meilleurs se prennent les pieds dans le tapis. Sur le Rocher, le PSG a trébuché. Reste à savoir s’il va se relever rapidement… ou continuer à douter.
À très vite pour la suite des aventures parisiennes. En attendant, bon courage à tous les supporters. On en a vu d’autres, on survivra à celle-ci aussi.
