Imaginez la scène. Vous êtes gardien, vous sortez courageusement dans les pieds de l’attaquant, et d’un coup, un milieu arrive lancé comme un boulet de canon, crampons en avant, et vous explose la cheville. Douleur immédiate, le stade retient son souffle, et l’arbitre… sort un jaune. C’est exactement ce qui est arrivé à Lucas Chevalier ce week-end à Monaco. Et deux jours après, la vérité éclate : c’était un rouge franc et massif.
On va être honnête : ce genre de décision, on en a vu des dizaines en Ligue 1. Mais là, même les instances finissent par l’admettre. Ça donne une drôle de saveur à la défaite parisienne (1-0) et ça relance, une fois de plus, le débat sur l’arbitrage et surtout sur l’utilisation de la VAR.
Une faute qui ne passe pas inaperçue
12e minute de jeu. Monaco pousse, le PSG souffre déjà un peu en ce début de match. Le ballon traîne aux abords de la surface parisienne, Lucas Chevalier sort à toute vitesse pour dégager. Lamine Camara, 21 ans, arrive en retard, pied décollé du sol, et plante ses crampons directement dans la cheville droite du gardien.
Le choc est violent. Très violent. Le genre de tacle qu’on revoit au ralenti et qui fait grimacer tout le monde, même les supporters adverses. Chevalier reste au sol plusieurs minutes, se tient la cheville, les soigneurs accourent. À la reprise, il boîte clairement. Et pourtant, l’arbitre central ne bouge pas : carton jaune, point final.
« Ma carrière aurait pu s’arrêter là ce soir. J’ai eu une chance énorme. »
Lucas Chevalier, juste après le match
La phrase est lourde. Elle dit ça calmement, mais on sent la colère froide. Et quand on voit la photo qu’il poste sur ses réseaux quelques heures plus tard – une cheville gonflée comme une balle de tennis – on comprend mieux.
Pourquoi la VAR n’est pas intervenue ?
C’est LA question que tout le monde se pose depuis samedi soir. L’assistance vidéo existe justement pour corriger ce genre d’erreur manifeste. Or là, rien. Pas d’appel au bord du terrain, pas de revisionnage. L’arbitre reste sur son jaune initial.
Dans les couloirs du stade, puis en conférence de presse, Luis Enrique ne décolère pas. Il tourne autour du pot, comme à son habitude quand il sent la sanction possible, mais le message est clair :
« Je pourrais parler longtemps… très longtemps. Mais je vais juste dire que Lucas a eu beaucoup, beaucoup de chance. C’est tout. »
Luis Enrique
Traduction : « Vous avez tous vu les images, je ne vais pas me faire suspendre pour rien, mais c’est scandaleux. »
La direction de l’arbitrage finit par craquer
Lundi soir, réunion habituelle entre les clubs professionnels et les responsables de l’arbitrage. Et là, surprise : le directeur technique de l’arbitrage prend la parole et reconnaît noir sur blanc que l’arbitre aurait dû sortir le carton rouge. Pas de « on peut discuter », pas de « c’était limite ». Non : erreur caractérisée.
Autrement dit, à onze contre onze, le match aurait peut-être pris une tout autre tournure. Camara, milieu essentiel de Monaco, aurait pris une douche précoce, et le PSG aurait évolué en supériorité numérique pendant plus de 75 minutes.
Évidemment, ça n’efface pas la défaite. Le but monégasque arrive bien plus tard, et Paris a été globalement dominé. Mais ça laisse un goût amer. Surtout quand on sait que ce n’est pas la première fois cette saison que la VAR semble… dormir.
Ces tacles qui font peur
Le football moderne va vite. Très vite. Les joueurs sont plus athlétiques, les duels plus intenses. Et parfois, ça dérape. On se souvient tous du tacle d’Axel Disasi sur Neymar il y a quelques années, ou encore de celui de Pepe sur Messi en Ligue des champions. Des images qui restent.
- Le pied très haut, crampons exposés
- L’arrivée en retard, sans possibilité de jouer le ballon
- Le point d’impact : directement sur la cheville, partie ultra fragile pour un gardien
- L’absence totale de maîtrise du geste
Tous les critères du carton rouge pour « mise en danger de l’intégrité physique de l’adversaire » sont réunis. Même les plus indulgents des commentateurs ont du mal à défendre la décision initiale.
Et maintenant ?
Reconnaître l’erreur, c’est bien. Mais ça ne change rien au résultat. Pas de match à rejouer, pas de points rendus. Juste une ligne dans le prochain débriefing arbitral de la semaine. On sait déjà ce qu’il va contenir : « Action revue en comité – carton rouge oublié – enseignement tiré. »
Pour Lucas Chevalier, la bonne nouvelle, c’est qu’il devrait pouvoir tenir sa place ce week-end. La cheville est très enflée, mais pas de fracture, juste un gros hématome et des ligaments qui ont morflé. Il a repris l’entraînement léger dès mardi.
Pour le PSG, c’est une défaite qui fait mal au classement – Monaco revient à hauteur – et qui laisse des traces dans les têtes. Luis Enrique répète que son équipe a livré « son pire match de la saison ». Difficile de lui donner tort.
L’arbitrage français sous le feu des critiques… encore
On ne va pas se mentir : l’arbitrage français traîne cette réputation depuis des années. Des décisions incohérentes, une VAR utilisée de façon parfois étrange, des arbitres qui hésitent à aller voir l’écran… Le sentiment que, trop souvent, on protège l’arbitre central au lieu de protéger les joueurs.
Ce cas Camara-Chevalier va rejoindre la longue liste des polémiques. Et à chaque fois, on nous promet que « des mesures seront prises ». On attend toujours la grande réforme.
Peut-être que ce genre d’aveu public, même tardif, est un premier pas. Reconnaître ses erreurs devant les clubs, c’est déjà ça. Mais tant que ça n’aura pas d’impact concret sur le terrain, les joueurs continueront à risquer leur santé et les entraîneurs à ronger leur frein en conférence de presse.
Parce qu’au final, le football, c’est aussi ça : des émotions, des injustices, des débats sans fin dans les bistrots et sur les réseaux. Mais quand l’injustice touche à l’intégrité physique d’un joueur, ça devient beaucoup plus sérieux.
Et vous, vous en pensez quoi ? Carton jaune suffisant ou rouge indiscutable ? La VAR a-t-elle encore failli à sa mission ? Les commentaires sont ouverts.
En attendant, une chose est sûre : Lucas Chevalier s’en sort bien. Très bien même. Parce que ce tacle-là aurait pu lui coûter bien plus qu’un simple match.
