Imaginez un peu. Demain soir, tout le monde va avoir les yeux rivés sur le tirage au sort à Washington, les boules qui tournent, les noms qui tombent, les commentaires qui fusent. Et pourtant, dans l’ombre du staff tricolore, la vraie course contre la montre a déjà commencé depuis des mois. Parce que pour les habitués des grandes messes du foot mondial, le plus important n’est pas tant de savoir contre qui on va jouer… mais où on va vivre pendant un mois et demi.
Le camp de base, cette obsession qui ne lâche plus le staff des Bleus
Quand on parle préparation d’une Coupe du monde, on pense souvent aux listes, aux stages, aux amicaux. Moi, ce qui me fascine depuis toujours, c’est cette phase presque invisible où tout se joue en coulisses. Et cette fois, avec un Mondial à 48 équipes réparti sur trois pays et seize fuseaux horaires différents, le choix du camp de base devient carrément stratégique.
Il ne s’agit plus seulement de trouver un bel hôtel avec de bons terrains. Non, là on parle d’un véritable QG qui va conditionner la récupération, la cohésion, la capacité à encaisser un calendrier infernal et des déplacements en avion parfois dignes d’un Paris-Tokyo.
Guy Stéphan, l’homme aux dix phases finales
À 69 ans, le bras droit de Didier Deschamps s’apprête à vivre sa dixième phase finale majeure. Dix. Laissez ça poser deux secondes. Deux Coupes du monde avec Roger Lemerre, sept avec Deschamps, une CAN comme sélectionneur du Sénégal… Le mec a vu plus de tournois que la plupart d’entre nous n’en verront jamais.
Et quand il parle du camp de base comme de la « première étape indispensable », ce n’est pas une formule en l’air. C’est l’expérience qui parle. Celle qui sait que Clairefontaine, c’est très bien pour préparer l’Euro, mais que pour un Mondial nord-américain, il faut penser autrement.
« Dès que le tirage sera connu, tout va s’accélérer. Mais la vérité, c’est que le choix du camp de base est déjà en train de se faire. »
Un proche du staff technique
Pourquoi c’est devenu aussi crucial
Allez, soyons honnêtes : en 1998 ou 2006, on choisissait un coin tranquille, on posait les valises et basta. Aujourd’hui ? C’est presque de la science. Température, humidité, qualité des pelouses, temps de trajet vers les stades, possibilité de s’isoler des médias, proximité d’un aéroport international… Chaque détail compte.
Et avec ce Mondial 2026 qui s’étire du 11 juin au 19 juillet, avec potentiellement sept matchs à disputer aux quatre coins du continent, le mauvais choix peut coûter cher. Très cher.
- Un camp trop excentré = des heures de vol inutiles entre les matchs
- Une pelouse moyenne = risque de blessures accru
- Un hôtel trop exposé = pression médiatique permanente
- Une chaleur étouffante = récupération compliquée
Vous voyez le tableau ? Ce n’est plus une anecdote logistique. C’est un avantage compétitif.
Les critères qui ne négocient pas
D’après ce qui filtre, le staff tricolore a déjà envoyé plusieurs émissaires sur place. Et la short-list commence à se dessiner. On parle beaucoup de la côte Est, évidemment, mais pas seulement.
Ce que je trouve passionnant, c’est la multiplicité des critères. Prenez la récupération, par exemple. Avec les données GPS et les analyses de charge d’entraînement, on sait désormais qu’un joueur récupère moins bien au-dessus de 28°C avec une forte humidité. Du coup, exit certaines zones pourtant séduisantes.
Pareil pour les installations médicales. Quand tu as un joueur qui se fait une entorse à 22h, tu veux un IRM à moins de trente minutes, pas à deux heures de route.
Le scouting nouvelle génération
Mais le camp de base, ce n’est pas que le confort. C’est aussi le point de départ d’une guerre de l’information. Dès que les adversaires seront connus – probablement deux dès vendredi, le troisième après les barrages de mars –, les observateurs vont se déployer.
Et là, le rôle de Guy Stéphan est central. L’homme est une encyclopédie vivante. Il connaît les schémas, les profils, les faiblesses. Il va dispatcher ses hommes, demander des rapports précis, construire les plans de match.
« On ne découvre plus une équipe trois jours avant de la jouer. On la suit depuis des mois, parfois des années. »
Et c’est là que le camp de base prend tout son sens : il faut que le staff puisse travailler dans le calme, avec des salles vidéo dignes de la NASA, des espaces pour débriefer sans que ça fuite partout.
Ce que nous apprennent les précédents Mondiaux
Regardez les nations qui ont brillé récemment. L’Argentine en 2022 ? Un camp de base à Doha, à vingt minutes du centre d’entraînement de l’Université, climatisation partout, tranquillité absolue. La France ? Pareil, à deux pas de tout.
À l’inverse, certaines équipes ont payé cher un choix hasardeux. Je me souviens d’une grande nation européenne en 2014 qui avait opté pour un coin magnifique… mais à 35°C et trois heures de bus du stade. Résultat ? Fatigue accumulée, élimination précoce.
L’histoire est cruelle, mais elle enseigne.
Et les Bleus dans tout ça ?
Ce qui me frappe, c’est la sérénité du staff. Ils ne paniquent pas. Ils savent que la France fait partie des toutes meilleures nations, que le tirage, même compliqué, ne les effraie pas vraiment. Mais ils refusent de laisser le moindre détail au hasard.
Parce qu’en 2026, avec 48 équipes, les surprises seront nombreuses. Et les favoris qui se louperont sur la préparation paieront cash.
Alors oui, demain soir, on va tous commenter les groupes. On va dire « oh la la, la France avec untel et untel, c’est dur » ou « c’est jouable ». Mais dans les bureaux de Clairefontaine, on sera déjà passés à autre chose.
On sera déjà en train de finaliser le choix de ce camp de base qui, plus que jamais, pourrait faire la différence entre une belle aventure… et une troisième étoile.
Le foot, finalement, c’est aussi ça : gagner les matchs avant même de les jouer.
Et vous, vous pensez qu’où devraient s’installer les Bleus ? Un coin frais près de New York ? La douceur de la Caroline ? Ou plutôt rester à l’ouest pour limiter les allers-retours ? Dites-moi tout en commentaire, ça m’intéresse vraiment.
