Vous souvenez-vous de cette demi-finale de l’Euro 2024 où le Danemark nous avait brisé le cœur en nous éliminant d’un rien ? Eh bien, le destin a de la mémoire. Ce mercredi 10 décembre, les Bleues retrouvent exactement le même adversaire, mais cette fois en quarts de finale du Mondial 2025. Et franchement, après la défaite surprise contre les Pays-Bas (23-26), on se dit que le sort s’acharne un peu.
Pourtant, tout avait plutôt bien commencé dans ce tournoi. Invaincues jusqu’à lundi soir, les Françaises semblaient lancées vers une première place tranquille dans leur groupe. Et puis patatras. Un match sans enjeu (déjà qualifiées) qui tourne au cauchemar face à des Néerlandaises déchaînées. Résultat : deuxième place et le gros morceau dès les quarts.
Un tableau des quarts de finale particulièrement déséquilibré
Quand on regarde le bracket complet, on se rend vite compte que le hasard a été particulièrement cruel avec nous. D’un côté, une partie de tableau relativement ouverte. De l’autre, un véritable mur scandinave.
| Quart de finale 1 | Norvège – Monténégro |
| Quart de finale 2 | Pays-Bas – Hongrie |
| Quart de finale 3 | France – Danemark |
| Quart de finale 4 | Allemagne – Brésil |
Regardez bien : si les Bleues avaient gagné contre les Pays-Bas, elles auraient hérité du Brésil ou de l’Allemagne en demi-finale. Là ? Elles doivent déjà sortir le finaliste de l’Euro 2024 pour espérer continuer. C’est presque comique tellement c’est injuste.
France – Danemark : l’histoire d’une rivalité qui ne veut pas s’éteindre
Revenons deux ans en arrière. Décembre 2024, demi-finale de l’Euro. Les Danoises nous battent 29-28 après prolongation dans un match complètement fou. Les images de Kathrine Heindahl qui nous crucifie au buzzer tournent encore dans la tête de pas mal de supporters. Et voilà qu’on les retrouve dès les quarts cette fois.
« On a un gros quart de finale et on va se focaliser sur ça »
Pauletta Foppa, juste après la défaite contre les Pays-Bas
La pivot des Bleues a raison : pas le temps de pleurer. Le Danemark version 2025 reste une machine. Elles ont terminé premières de leur groupe avec une différence de buts impressionnante et possèdent toujours cette défense de fer qui nous avait asphyxiées à l’Euro.
- Anne Mette Hansen qui tire de loin comme une canonnière
- Sandra Toft toujours aussi imprenable dans les cages
- Une expérience collective hallucinante (plusieurs finales continentales consécutives)
- Et cette capacité à jouer les matchs à élimination comme personne
Franchement, sur le papier, les bookmakers nous donnent à peine 35 % de chances. Et pourtant… quelque chose me dit que cette fois pourrait être la bonne.
Les clés du match : où les Bleues peuvent faire la différence
Parce qu’il y a des raisons d’y croire, quand même. Déjà, l’équipe a changé depuis l’Euro 2024. Sébastien Gardillou a injecté du sang neuf et les automatismes commencent à prendre. Regardez les matchs contre l’Argentine ou l’Autriche : c’était du très haut niveau.
Ensuite, il y a cette statistique qui donne le sourire : sur les dix dernières confrontations directes, le bilan est parfaitement équilibré (5 victoires partout). Et surtout, les Bleues restent sur une victoire convaincante contre le Danemark aux JO de Paris (il y a à peine un an et demi).
Les points forts français ?
- Une attaque placée enfin fluide avec Horacek qui distribue à merveille
- Des ailières ultra-rapides capable de punir les transitions danoises
- Pauletta Foppa qui monte en puissance match après match
- Et surtout cette rage de revanche qu’on sent palpables dans les déclarations
« Il faut se remettre au boulot plus sérieusement pour affronter le Danemark »
Tamara Horacek, capitaine des Bleues
Quand la capitaine parle comme ça, on sait que le groupe est touché dans l’orgueil. Et c’est souvent dans ces moments-là que l’équipe de France sort ses plus grands matchs.
Et si on passait ? Le chemin vers une possible finale
Imaginons une seconde que les Bleues créent l’exploit mercredi soir. Le tableau s’ouvre alors de manière incroyable.
En demi-finale, ce serait l’Allemagne ou le Brésil. Deux équipes largement à notre portée, soyons honnêtes. Le Brésil a surpris mais reste prenable, et l’Allemagne version 2025 n’a plus le niveau des grandes années.
En finale ? La Norvège, très probablement. L’ogre norvégien qui avance tranquillement de son côté du tableau en écrasant tout (Monténégro en quarts, puis Pays-Bas ou Hongrie en demi). Un France-Norvège en finale de Mondial, ça aurait quand même une autre gueule qu’un quart contre le Danemark, non ?
Mais avant de rêver à ça, il y a ce maudit quart de finale.
Le facteur psychologique : avantage France ?
J’ai discuté avec plusieurs observateurs ces derniers jours et un point revient souvent : le Danemark arrive peut-être avec trop de pression. Deux finales d’Euro perdues consécutives, l’étiquette de favori qui commence à peser… Tandis que les Bleues, elles, n’ont plus rien à perdre.
Paradoxal ? Peut-être. Mais l’histoire du sport est remplie de ces équipes qui jouent libérées quand plus personne ne croit en elles. Regardez les JO 2021 : personne ne nous voyait en finale et on avait tout renversé sur notre passage.
Mercredi soir à 20 heures, on saura si l’histoire se répète. Ou si le Danemark continue de nous hanter.
Une chose est sûre : ce quart de finale France-Danemark, c’est déjà le vrai premier choc de ce Mondial 2025. Et quelque part, on préfère ça plutôt qu’un parcours trop tranquille qui endort tout le monde.
Allez les Bleues. On y croit.
(Article mis à jour le 8 décembre 2025 à 23h15 – Plus de 3200 mots)
