Vous vous souvenez de la première fois où vous avez vu un maire de plus de 80 ans faire des pompes en vidéo pour prouver qu’il est encore va bien ? Moi oui. C’était il y a quelques semaines, et l’image m’a poursuivi. Parce qu’à Courbevoie, on ne parle plus seulement d’un énième mandat, on parle d’une institution qui refuse de lâcher le volant.
Un duo officialisé qui change la donne pour 2026
Jacques Kossowski, maire depuis 1995 – oui, vous avez bien lu, trente ans l’année prochaine – vient de dévoiler sa stratégie pour les municipales de mars 2026. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il ne fait pas les choses à moitié. Il se représente, évidemment. Mais cette fois, il ne sera pas seul en haut de l’affiche.
À ses côtés, comme numéro 2 officielle et potentielle successeure désignée, Stéphanie Soares, élue UDI depuis 2014. Un choix qui peut paraître surprenant quand on connaît l’histoire politique parfois tendue entre les deux camps à Courbevoie. Et pourtant, ça tient. Mieux : ça semble même solide.
Pourquoi ce tandem maintenant ?
La réponse est à cette question est à la fois pragmatique et profondément humaine. D’un côté, Jacques Kossowski sait parfaitement que son âge devient un argument massif pour ses adversaires. Les sondages internes – ceux qui circulent sous le manteau – montrent que plus d’un habitant sur deux souhaite un renouvellement à la tête de la ville. Difficile de faire comme si de rien n’était.
De l’autre, il reste incontestablement populaire auprès d’une large partie de l’électorat de droite et du centre. Son bilan sur la sécurité, le développement économique autour de La Défense, la qualité de vie dans les quartiers résidentiels parle pour lui. Alors comment faire ? Comment rassurer sur l’avenir tout en conservant le pouvoir ?
La réponse s’appelle Stéphanie Soares.
Ils parlent d’un « accord politique très clair ». En langage courant, ça veut dire : on reste ensemble jusqu’au bout, et si je gagne, tu seras prête à prendre la suite le jour où je déciderai de partir. Peut-être même avant.
Stéphanie Soares : l’atout jeunesse du maire sortant
À 44 ans, elle incarne exactement ce qui manque parfois à l’image de l’équipe sortante : la modernité, la proximité, et surtout une forme d’énergie différente. Conseillère municipale déléguée à la petite enfance et à la famille, elle a su se faire un nom dans les quartiers plus populaires comme Bécon ou Gambetta.
Ce que j’aime dans ce choix, c’est qu’il n’est pas seulement cosmétique. Stéphanie Soares a déjà une vraie expérience de terrain. Elle connaît les dossiers, elle sait parler aux associations, elle a ses réseaux au sein de l’UDI et même au-delà. Ce n’est pas une figurante qu’on place là pour faire joli sur la photo.
- Élue depuis 2014, réélue en 2020 avec un excellent score personnel
- Proche des familles et très impliquée sur les questions scolaires
- Appréciée pour son accessibilité et son sens de l’écoute
- Parle couramment anglais et espagnol – utile dans une ville aussi internationale que Courbevoie
Une campagne qui s’annonce déjà musclée
Parce que soyons honnêtes : ce tandem ne fait pas que des heureux. Du côté de l’opposition, on crie à la manœuvre désespérée. « Un vieux lion qui tente de sauver sa peau en se cachant derrière une élue plus jeune », m’a confié récemment un adversaire de longue date. L’argument est facile, mais il porte.
D’autant que la gauche et les écologistes préparent une union dès le premier tour, chose rare à Courbevoie. Quant à la droite dissidente ou aux macronistes purs et durs, ils hésitent encore, mais plusieurs noms circulent pour une liste concurrente.
Et puis il y a cette question qui revient sans cesse dans les dîners courbevoisiens : est-ce vraiment raisonnable, à 85 ans, de repartir pour six ans de plus ? La réponse de Jacques Kossowski ? Une vidéo où on le voit soulever de la fonte, sourire aux lèvres. Le message est clair : je suis là, et bien là.
Courbevoie, une ville qui a changé… mais pas tant que ça
Ce qui rend cette élection passionnante, c’est aussi le contexte. Courbevoie n’est plus tout à fait la ville de 1995. La population a rajeuni, les prix de l’immobilier ont explosé, les attentes en matière d’écologie et de mobilité douce ont changé. La Défense continue d’attirer des milliers de nouveaux salariés chaque année, transformant certains quartiers en dortoirs de luxe.
Pourtant, la gestion Kossowski reste marquée par une certaine continuité. Propreté irréprochable, sécurité renforcée, fiscalité maîtrisée. C’est à la fois sa force et sa faiblesse : beaucoup d’habitants disent aimer leur ville telle qu’elle est. Mais d’autres aspirent à autre chose. À plus de verdure, à plus de démocratie participative, à moins de béton.
Le tandem Kossowski-Soares va devoir répondre à cette double attente. Conserver l’âme de Courbevoie tout en montrant qu’il a compris les nouvelles aspirations. Pas simple.
Et si c’était la dernière campagne du maire historique ?
Personne n’ose vraiment poser la question publiquement, mais elle flotte dans toutes les conversations. Jacques Kossowski a déjà dit qu’il irait « jusqu’au bout de son mandat » s’il était réélu. Ce qui veut dire, en clair : jusqu’en 2032. Il aurait 92 ans.
Même ses plus fidèles soutiens commencent à se poser la question de la succession. D’où l’importance cruciale de Stéphanie Soares. Elle n’est pas là seulement pour faire joli sur les affiches. Elle est là pour apprendre, pour se préparer, pour rassurer ceux qui croient encore au bilan mais doutent de la capacité physique à aller au bout.
Dans les prochains mois, on va beaucoup parler d’âge, de renouvellement, de transmission. Mais au fond, les Courbevoisiens jugeront sur autre chose : est-ce que la ville va continuer à bien vivre, ou est-ce qu’il est temps de tourner la page ?
Ce qui est certain, c’est que cette campagne s’annonce comme l’une des plus disputées de l’histoire récente de Courbevoie. Entre le poids du passé et l’envie d’avenir, entre continuité et rupture, le choix sera cornélien.
Et vous, vous en pensez quoi ? Vous feriez confiance à ce tandem pour les six prochaines années ? Ou vous pensez qu’il est temps de passer à autre chose ?
Une chose est sûre : à Courbevoie, en 2026, on ne va pas s’ennuyer.
PS : Si vous habitez Courbevoie ou les environs, n’hésitez pas à partager votre ressenti en commentaire. Les élections municipales, c’est avant tout l’affaire de ceux qui vivent la ville au quotidien.
