Vous habitez une ville de 40 000 habitants et, certains soirs, vous hésitez à sortir après 22 heures. Ce n’est pas Paris, ce n’est pas Marseille, c’est Poissy. Et pourtant, le sentiment d’insécurité est là, tenace. C’est exactement ce constat qui pousse Karl Olive, ancien maire et député Renaissance, à remettre le bleu de chauffe pour les municipales de 2026. Son mantra ? Un « choc d’autorité » sans concession. Et franchement, quand on voit le programme sécurité qu’il vient de dévoiler, on se dit que ça ne rigole plus.
Karl Olive veut remettre de l’ordre, vraiment
Jeudi 4 décembre 2025, il a distribué dans les boîtes aux lettres un petit fascicule de quatre pages sobrement intitulé « Mon choc d’autorité pour Poissy ». Pas de promesses en l’air, pas de slogans creux. Des mesures concrètes, parfois cash, souvent ambitieuses. Et surtout une idée qui claque : construire à Poissy le commissariat du futur, sur le modèle de celui tout juste inauguré à Élancourt.
Imaginez : drones filaires prêts à décoller en trente secondes, cellules qui se nettoient toutes seules, robots d’accueil multilingues, reconnaissance faciale à l’entrée, stand de tir numérique… On se croirait dans une série Netflix, sauf que c’est bien réel et que ça existe déjà à quelques kilomètres. Karl Olive veut exactement la même chose pour Poissy. Et il ne cache pas que le gigantesque terrain de 90 hectares de l’usine Stellantis pourrait bien devenir le lieu idéal, surtout si un gros projet (coucou le PSG) voit le jour.
« PSG ou pas PSG, il est de notre devoir d’anticiper. L’arrivée d’un gros opérateur pourrait accélérer beaucoup de choses. »
Karl Olive, candidat aux municipales 2026
Le dossier qui peut tout changer : le site Stellantis
On en parle depuis des mois, des années même. Le possible rachat d’une partie du terrain de l’usine automobile par le Paris Saint-Germain pour y construire son futur stade. Rien n’est signé, mais tout le monde sent que ça pourrait être le coup du siècle pour Poissy : des milliers d’emplois, des infrastructures, une visibilité folle… et forcément des besoins accrus en sécurité.
Karl Olive joue là-dessus à fond. Il sait que la carte actuelle des circonscriptions de police nationale favorise Conflans-Sainte-Honorine (les enquêteurs sont là-bas depuis 2014). Pour faire basculer le commissariat plein régime à Poissy, il faut un argument massue. Un stade de 60 000 places, ça pèse lourd dans la balance au ministère de l’Intérieur, non ?
Entre nous, c’est assez malin. Il ne met pas tous ses œufs dans le même panier (« PSG ou pas PSG »), mais il prépare clairement le terrain pour que la ville soit prête le jour où un investisseur majeur posera ses valises. Et ça, c’est du politique de haut vol.
Police municipale : on arrête de compter les effectifs, on optimise
Poissy est déjà bien dotée avec une cinquantaine d’agents pour 40 000 habitants. Karl Olive ne veut pas recruter à tour de bras. Il veut faire mieux avec ce qu’il a.
- Création de brigades délocalisées directement dans les quartiers sensibles (annexes de police de proximité)
- Meilleure utilisation de la brigade canine (actuellement sous-exploitée selon lui)
- Conventions avec les polices municipales voisines pour des interventions trans-communales fluides
- Recrutement d’un garde champêtre dédié aux espaces naturels et forêts
- Armement renforcé et formation continue
Il veut aussi créer un poste d’adjoint dédié à la sécurité et nommer un « Monsieur ou Madame Sécurité » qui centralisera tout. Le conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance sera réactivé en mode turbo. Bref, de la coordination, encore de la coordination.
Les mesures qui font grincer des dents (et c’est voulu)
Karl Olive n’y va pas avec le dos de la cuillère sur certains points. Il propose par exemple que la mairie puisse émettre directement des titres de recette pour faire payer immédiatement les amendes, notamment pour ivresse sur la voie publique. Traduction : tu titubes dans la rue, tu payes cash, sans passer par la case tribunal. Radical, mais ça calme vite les esprits.
Autre marronnier local : les poids lourds qui traversent la ville en prenant Poissy pour une autoroute bis. Il promet un retour en force de la chasse aux camions de transit. « Ceux qui prennent Poissy n’ont rien à y faire », lâche-t-il. Les riverains de la RD 190 applaudissent déjà.
Un duel fratricide qui s’annonce explosif
Face à lui, il y a Sandrine Dos Santos, l’actuelle maire LR, qui fut sa première adjointe pendant huit ans. Autant dire que les deux se connaissent par cœur. Elle a hérité d’une ville qu’il a dirigée de 2014 à 2022, et lui reproche aujourd’hui une dégradation de la situation sécuritaire. Le duel s’annonce rude, passionné, parfois personnel.
Mais au-delà des ego, c’est bien la question de la sécurité qui risque de cristalliser le débat en 2026. Parce que les habitants, eux, ne rigolent plus avec ça. Les chiffres de délinquance dans les Yvelines ne sont pas catastrophiques, mais le ressenti est là. Et en politique locale, le ressenti pèse souvent plus lourd que les statistiques officielles.
Et si Poissy devenait un laboratoire national de la sécurité ?
Ce qui est intéressant dans le projet de Karl Olive, c’est qu’il ne se contente pas de demander plus de moyens. Il veut de l’innovation, du moderne, du spectaculaire même. Un commissariat « laboratoire » comme à Élancourt, ça fait causer dans tout le département. Si Poissy décroche le gros lot, elle pourrait devenir une vitrine nationale en matière de sécurité publique.
Et puis il y a cette phrase qui résume tout : « On n’invente rien, mais il nous faut être plus pragmatiques et efficaces. » C’est peut-être ça le plus dur de la politique locale : pas besoin de révolution, juste de bon sens, de volonté et d’un peu d’audace.
Alors, est-ce que ce « choc d’autorité » suffira à reconquérir le cœur des Pisciacais ? Est-ce que le rêve (ou le cauchemar, c’est selon) du stade PSG jouera en faveur de Karl Olive ? Une chose est sûre : à quinze mois du scrutin, la campagne est lancée. Et elle s’annonce brûlante.
Parce que quand la sécurité devient le sujet numéro un d’une ville, plus personne ne fait semblant de dormir tranquille.
Et vous, vous en pensez quoi ? La sécurité doit-elle être LE critère numéro un pour choisir son maire en 2026 ? Dites-le moi en commentaire, j’ai hâte de lire vos retours.
