Vous souvenez-vous de l’époque où les communes de France comptaient autant de mairies rouges que de clochers ? Moi oui, à peine. Et pourtant, en cette fin d’année 2025, voilà que le vieux parti aux 600 mairies encore debout sort les griffes et annonce la couleur : jusqu’à 2 000 candidats pour les municipales de 2026. Rien que ça.
Pas juste un effet d’annonce pour se rappeler au bon souvenir des électeurs. Non, une véritable offensive territoriale, pensée, chiffrée, et déjà en marche.
Le grand retour du PCF sur le terrain
Quand on parle communisme en France aujourd’hui, beaucoup pensent immédiatement aux 2,3 % de la dernière présidentielle et haussent les épaules. Grave erreur. Car si le parti peine à l’échelle nationale, il reste une machine locale impressionnante. Derrière le Parti socialiste, il demeure la deuxième force de gauche en nombre d’élus municipaux et départementaux. Un maillage qui, même abîmé par le temps, tient encore debout.
Et c’est précisément là que les dirigeants actuels veulent frapper fort.
« Nous aurons un millier de têtes de liste dans les villes de plus de 1 000 habitants, et entre 1 000 et 2 000 au total avec les petits villages », explique un responsable national chargé du dossier.
Objectif affiché : consolider les bastions, en conquérir de nouveaux, et surtout se poser en alternative crédible face à l’extrême droite dans les territoires délaissés.
Le duel PCF-RN qui s’annonce dans les territoires
Regardez la carte. Nord, Est, bouches-du-Rhône, zones rurales autrefois ouvrières ou agricoles… Partout où le Rassemblement national progresse, le PCF voit une opportunité. Parce qu’il connaît ces terres-là. Il y a encore des maires, des adjoints, des conseillers départementaux. Des gens qui parlent le même langage que l’électorat populaire, sans démagogie ni mépris.
Dans certaines villes moyennes, le choix pourrait se résumer à ça en 2026 : eux ou nous.
Prenez le cas de Sète ou de Nîmes, souvent cités en exemple. Des communes où la gauche peut encore l’emporter… ou basculer définitivement. Là, les communistes se disent prêts à mener la bataille seuls s’il le faut. Pas par plaisir, mais parce que l’union sacrée de 2022 appartient déjà à une autre époque.
Fabien Roussel, candidat à sa propre succession
Le secrétaire national ne fait pas que parler stratégie dans les couloirs. Il y va. À Saint-Amand-les-Eaux, dans le Nord, il a déjà pris la mairie en début d’année après la démission du sortant. Et il remettra son mandat en jeu devant les électeurs en 2026.
Symbolique ? Évidemment. Le même territoire où, lors des législatives anticipées de 2024, le candidat RN l’avait emporté dès le premier tour. Le message est limpide : on ne cède rien, on affronte.
Et quand on connaît le caractère du bonhomme, on sait qu’il ne fera pas campagne en chuchotant.
La gauche, toujours incapable de parler d’une seule voix
Mais il y a un hic, et pas des moindres. La gauche reste fracturée. Et le PCF, cette fois, ne mâche pas ses mots.
« La gauche va progresser aux municipales. C’est possible. Mais c’est rendu plus difficile à cause de ceux qui refusent l’union, à commencer par Jean-Luc Mélenchon »
– Un cadre du parti, sans détour
Dans des centaines de communes, les Insoumis feront liste à part. Parfois contre les socialistes, parfois contre les communistes, parfois contre tout le monde. Résultat ? Des voix dispersées, et au second tour, des triangulaires qui font le jeu du plus fort.
On a vu le film en 2020. On risque de le revoir en 2026, version augmentée.
Pourquoi les municipales restent le jardin secret du PCF
Il y a une raison simple à cette résilience locale. Le Parti communiste n’a jamais complètement rompu avec la gestion concrète des territoires. Écoles, crèches, logements sociaux, festivals, transports… Pendant des décennies, il a montré qu’il savait faire tourner une ville, même petite.
- Des maires qui restent six, sept mandats (parfois plus)
- Des budgets maîtrisés, souvent salués même par des opposants
- Une présence quotidienne, pas seulement tous les six ans
Au fond, c’est peut-être ça le vrai secret : là où d’autres partis font campagne, le PCF continue, lui, d’administrer. Et ça change tout.
Et si 2026 marquait le début d’une reconquête ?
Imaginons un instant. Un millier de listes dans les villes moyennes. Quelques centaines de victoires supplémentaires dans les villages. Des duels gagnés face au RN. Des mairies socialistes qui basculent à gauche… mais rouge cette fois.
Scénario optimiste ? Peut-être. Mais pas complètement délirant.
Parce que dans le chaos politique actuel, les électeurs recherchent souvent la stabilité, le concret, la proximité. Tout ce que le PCF, malgré ses faiblesses nationales, continue d’incarner dans bien des territoires.
Ce qu’il faut retenir avant 2026
- Le PCF n’est pas mort localement, loin de là
- Il se prépare à une campagne massive, la plus importante depuis des décennies
- Il mise sur le face-à-face direct avec le RN dans les zones populaires
- La division de la gauche reste son principal obstacle
- Fabien Roussel incarne cette stratégie jusqu’au bout, en première ligne
En clair, les municipales 2026 pourraient bien réserver une surprise. Pas forcément rouge vif partout, mais suffisamment marquée pour rappeler que, dans certaines terres de France, le vieux drapeau tient encore debout. Et qu’il a bien l’intention de continuer à flotter.
On en reparlera dans quelques mois, quand les premières listes seront déposées. D’ici là, une chose est sûre : le PCF, lui, n’attendra pas gentiment son tour. Il a déjà commencé la bataille.
Et vous, dans votre ville, votre village, pensez-vous voir une liste communiste en 2026 ? Ou le duel RN/PCF vous semble-t-il déjà inévitable ? Les commentaires sont ouverts, comme toujours.
