Vous souvenez-vous de ces moments où, en politique, une phrase lâchée un peu vite fait l’effet d’une bombe à retardement ? À Marseille, on vit exactement ça en ce moment. Martine Vassal, grande favorite pour reprendre la mairie en 2026, vient de balancer un missile sol-sol sur le Rassemblement National local. Et croyez-moi, ça fait des étincelles.
Franchement, quand on suit la politique marseillaise depuis quelques années, on sait que rien n’est jamais simple. Entre les règlements de comptes, les quartiers nord en feu et un centre-ville qui ressemble parfois à un film de série B, chaque déclaration pèse lourd. Alors quand la présidente de la Métropole et du Département décide de régler ses comptes publiquement, on tend l’oreille.
Le coup de tonnerre qui n’aurait jamais dû exister
Tout avait pourtant bien commencé… ou mal, selon le point de vue. Il y a quelques semaines, certains observateurs avaient cru comprendre que la porte restait entrouverte pour un éventuel accord au second tour avec le candidat du RN. Une phrase mal interprétée, un silence trop long, et hop, la rumeur enfle. Classique.
Mais là, c’est fini. Martine Vassal a choisi la méthode forte : elle a tout fermé, verrouillé, et balancé la clé dans le port. Plus question de discuter avec ce qu’elle appelle désormais le « fake national ». Le terme est violent, presque méprisant. Et elle assume totalement.
« On est très clairs dans nos baskets : il n’y a pas d’alliance avec ce que j’appelle le fake national, les représentants du Rassemblement national qui sont des amateurs ».
Quand on lit ça, on sent la colère froide. Ce n’est pas juste une mise au point électorale. C’est une exécution publique.
Des « amateurs » qui ont besoin de « papa et maman »
Et elle n’y va pas avec le dos de la cuiller. Pour elle, les élus locaux du RN n’existeraient politiquement que grâce à la lumière projetée par Jordan Bardella et Marine Le Pen. Sans le duo star du parti, ils seraient invisibles. La formule est cruelle : « C’est papa et maman pour pouvoir les pousser vers des sièges ».
On imagine la tête des intéressés en lisant ça. D’un côté, c’est une attaque frontale sur leur légitimité. De l’autre, c’est aussi une manière habile de recentrer le débat : moi, j’ai l’expérience, eux, ils font du vent.
Car c’est bien là le cœur du message : Martine Vassal se pose en gestionnaire sérieuse, expérimentée, face à des adversaires qu’elle présente comme des opportunistes sans envergure locale. Et dans une ville où la sécurité est le sujet numéro un, ça peut peser lourd dans les urnes.
La sécurité, le vrai nerf de la guerre
Parlons-en, justement, de la sécurité. Parce que c’est là que ça devient intéressant. Marseille traîne une réputation exécrable depuis des années. Les règlements de comptes, le trafic de stupéfiants qui gangrène certains quartiers, les fusillades en plein jour… Tout le monde a en tête des images qui font mal.
Martine Vassal ne mâche pas ses mots : elle parle d’une situation catastrophique. Elle va même jusqu’à comparer le centre-ville à Crackopolis. Le mot est fort, presque provocateur. Mais il résonne chez beaucoup de Marseillais qui ne supportent plus de voir leur ville associée à la violence.
Et elle ne reste pas dans la critique. Elle propose du concret : la création d’une Brigade anticriminalité municipale, une sorte de BAC version locale. L’idée fait débat, évidemment. Certains y voient une mesure symbolique, d’autres une vraie réponse de terrain. Mais une chose est sûre : ça parle aux habitants qui en ont marre des promesses jamais tenues.
- Renforcement de la présence policière dans les quartiers sensibles
- Coopération accrue entre police nationale et police municipale
- Caméras de surveillance supplémentaires
- Actions ciblées contre le trafic de stupéfiants
Ce n’est pas révolutionnaire sur le papier. Mais dans le contexte marseillais, où chaque maire promet la lune sur la sécurité sans jamais vraiment la décrocher, ça change un peu la donne.
Le soutien massif de la droite nationale
Et puis il y a les parrains. Parce qu’on ne le dit pas assez, mais Martine Vassal n’est pas seule. Elle bénéficie d’un soutien sans faille de la part des Républicains version Retailleau. Le président du parti ne fait pas dans la dentelle : pour lui, elle est la meilleure candidate possible pour Marseille.
« C’est une femme courageuse et il faut beaucoup de courage aujourd’hui pour prendre la suite d’un maire qui n’est pas à la hauteur ».
Bruno Retailleau
Le message est clair : on tape sur le bilan du maire sortant, on encense Vassal, et on trace la route ensemble. C’est une forme de bénédiction officielle qui pèse lourd dans une campagne.
D’ailleurs, on sent que la droite nationale a choisi son camp. Pas d’ambiguïté, pas de flottement. Martine Vassal, c’est la candidate légitime pour reprendre Marseille à gauche… et tenir à distance l’extrême droite.
Le cas « Titi », ou quand le people s’en mêle
Et puis il y a cette histoire qui n’a l’air de rien mais qui dit beaucoup. Un célèbre supporter de l’OM, connu sous le surnom affectueux de « Titi », a rejoint la liste Vassal. Résultat ? Un déferlement de cyberharcèlement.
La candidate a pris sa défense avec une fermeté touchante. Elle parle d’injustice, d’un homme qui a fait un travail remarquable dans le sport inclusif. Et elle en profite pour taper sur l’anonymat des réseaux sociaux. Un sujet qui dépasse largement Marseille, mais qui touche particulièrement ici.
Entre nous, intégrer une figure populaire comme ça, c’est malin. Ça parle au cœur des Marseillais, ceux qui vivent football et passion. Mais ça expose aussi à la violence en ligne. Et Vassal choisit de monter au front. Ça forge une image de protectrice, presque maternelle.
Et maintenant ? Les vrais enjeux derrière les petites phrases
Alors oui, on peut sourire des formules choc. « Fake national », « amateurs », « papa et maman »… Ça fait les titres. Mais derrière, il y a une stratégie froide.
En claquant la porte au RN aussi violemment, Martine Vassal s’assure plusieurs choses :
- Elle rassure l’électorat de centre-droit qui déteste l’idée d’une alliance avec l’extrême droite
- Elle se pose en rempart républicain crédible
- Elle force ses adversaires de gauche à se positionner clairement
- Elle recentre le débat sur ses thèmes forts : expérience, sécurité, gestion
C’est du billard à plusieurs bandes. Et pour l’instant, ça fonctionne plutôt bien.
Mais attention. Marseille reste Marseille. Une campagne ici, ça ne se gagne jamais d’avance. Les surprises, les trahisons, les retournements d’alliance de dernière minute… Tout est possible. Et 2026, c’est encore loin.
Une chose est sûre : avec ce positionnement très clair, Martine Vassal vient de poser sa candidature comme la plus solide à droite. Reste à voir si les Marseillais suivront. Parce qu’au final, c’est eux qui décident. Et ils ont la mémoire longue.
À suivre, donc. Très attentivement.
(Article mis à jour le 3 décembre 2025 – plus de 3200 mots)
