Vous arrivez parfois dans une ville et vous sentez tout de suite qu’un vent de changement souffle plus fort qu’ailleurs ? C’est exactement l’impression que j’ai eue en posant mes valises à Pontault-Combault il y a quelques semaines. Dans les cafés, dans les files d’attente des commerces, on n’entend plus parler que d’une chose : l’union des droites pour les municipales de 2026. Et au centre de toutes les conversations, un nom qui revient sans cesse : Enzo Marano.
À tout juste 25 ans, ce jeune homme a réussi là où tant d’autres avant lui ont échoué : fédérer sous la même bannière des profils que tout semblait opposer. Des anciens élus de droite traditionnelle aux électeurs historiques du Rassemblement National, en passant par ceux qui n’avaient plus voté depuis des lustres. Franchement, quand on m’en a parlé la première fois, j’ai haussé les épaules. Encore une tentative qui allait se casser les dents sur le mur socialiste local, me suis-je dit. Et puis j’ai rencontré les acteurs de terrain. Et là, j’ai compris que quelque chose de sérieux était en train de se passer.
Pontault-Combault, cinquante ans sous la même couleur
Pour comprendre l’ampleur du défi, il faut d’abord replonger dans l’histoire récente de la commune. Depuis 1977, la ville est dirigée sans interruption par des maires socialistes ou apparentés. Cinquante ans. Autant dire que pour beaucoup d’habitants, c’est presque une institution. Une mairie rose, des habitudes ancrées, des réseaux solidement établis. Quand on discute avec les anciens, ils vous racontent les grandes heures, les équipements construits, les transformations. Mais quand on parle avec les plus jeunes ou avec ceux qui travaillent dans le privé, le discours change radicalement.
Ce qui revient le plus souvent ? Le sentiment que la ville s’est endormie sur ses acquis. Que les problèmes de sécurité, de propreté, de dynamisme économique sont devenus chroniques. Que les impôts locaux restent élevés alors que le service rendu, lui, laisse parfois à désirer. Et surtout cette impression tenace que, quoi qu’il arrive, rien ne changera jamais. C’est précisément sur ce sentiment que surfe aujourd’hui l’union des droites version 2026.
Enzo Marano, le pari de la jeunesse et de la compétence
Quand on voit Enzo Marano pour la première fois, on a du mal à croire qu’il n’a que 25 ans. Costume impeccable, poignée de main franche, regard qui ne cille pas. Il parle avec la précision de quelqu’un qui a déjà roulé sa bosse dans les collectivités. Et pour cause : il occupe actuellement un poste de chef de projet en aménagement du territoire dans les Yvelines. Autrement dit, il connaît parfaitement le fonctionnement interne des mairies et des intercommunalités.
Mais ce qui frappe surtout, c’est sa capacité à parler à tout le monde. Aux retraités qui veulent plus de tranquillité, aux familles qui s’inquiètent pour la sécurité de leurs enfants, aux commerçants qui étouffent sous les charges et la concurrence déloyale. Il a cette capacité rare à transformer des ressentis diffus en programme concret. Et il n’hésite pas à le dire cash : « Les gens en ont marre des promesses. Ils veulent des résultats. »
« On ne vient pas pour gérer la ville comme avant. On vient pour la transformer. Cinquante ans, ça suffit. »
Enzo Marano, lors d’une réunion publique récente
L’union des droites : du jamais-vu à Pontault
Ce qui rend cette candidature passionnante à observer, c’est surtout la composition de l’équipe qui se monte autour du jeune candidat. On y trouve pêle-mêle :
- Des anciens élus de droite traditionnelle qui avaient claqué la porte de leur parti il y a plusieurs années
- Des figures historiques du RN local qui, pour une fois, acceptent de travailler main dans la main avec des profils plus modérés
- Des citoyens lambda, chefs d’entreprise, professions libérales, qui n’avaient jamais fait de politique mais qui ont décidé de s’engager
- Même quelques déçus de la majorité sortante qui franchissent le pas
Autant dire que voir tous ces profils autour de la même table, ça fait son petit effet. L’un des moments qui m’a le plus marqué, c’est quand un ancien adjoint LR des années 2000 a expliqué publiquement pourquoi il soutenait aujourd’hui un candidat RN. Sa phrase reste en tête : « Parce que l’important, ce n’est plus l’étiquette. C’est de redonner à cette ville l’ambition qu’elle mérite. »
Les axes forts d’un programme qui commence à se dessiner
Même si la liste définitive n’est pas encore déposée – on est encore loin du dépôt officiel – les grandes lignes du projet circulent déjà. Et elles tapent juste auprès d’une bonne partie de la population.
On parle notamment de :
- Une remunicipalisation partielle de la police municipale avec création d’un vrai poste de commandement 24h/24
- La vidéoprotection généralisée dans les zones sensibles (et elles sont nombreuses)
- Une baisse ciblée de la fiscalité locale pour les commerçants et les entreprises qui créent de l’emploi
- Le développement de zones d’activités économiques pour arrêter l’hémorragie d’emplois vers Roissy ou Marne-la-Vallée
- Un plan propreté ambitieux avec des brigades dédiées et des sanctions renforcées
- Et surtout, une transparence totale sur les dépenses publiques et les subventions associatives
Sur ce dernier point, Enzo Marano ne mâche pas ses mots : « Les contribuables ont le droit de savoir où va chaque euro. Point final. » Et quand on voit le nombre de structures subventionnées qui tournent parfois en circuit fermé, on comprend que le message passe plutôt bien.
Une campagne qui commence très tôt, et pour cause
On est en décembre 2025. Les élections, c’est dans quinze mois. Et pourtant, l’équipe d’Enzo Marano est déjà sur le terrain quasiment tous les week-ends. Marchés, portes-à-portes, réunions thématiques dans les quartiers. Une présence qui tranche avec certaines campagnes passées où les candidats sortaient du bois six mois avant le scrutin.
Le calcul est simple : il faut imprégner les esprits le plus tôt possible. Faire comprendre que cette fois, ce n’est pas une candidature de témoignage. C’est une candidature pour gagner. Et quand on voit l’engouement naissant – les salles qui se remplissent, les messages privés qui affluent – on se dit que le pari n’est pas totalement fou.
Les obstacles restent nombreux
Attention, rien n’est joué. Loin de là. Le bastion socialiste, même affaibli, dispose encore de réserves importantes. Le maire sortant bénéficie d’une certaine popularité personnelle. Les réseaux sont toujours là. Et surtout, l’union des droites reste fragile par nature. Un mauvais casting, une phrase malheureuse, une polémique mal gérée, et tout peut basculer.
Mais c’est peut-être justement là que réside la force de cette candidature : elle oblige tout le monde à rester concentré sur l’essentiel. Sur le projet. Sur les habitants. Pas sur les egos ou les vieilles rancœurs.
Et si Pontault-Combault était le début de quelque chose de plus grand ?
Ce qui se passe ici, dans cette ville de 38 000 habitants, n’est peut-être que l’arbre qui cache la forêt. Car si l’expérience réussit – si cette union hétéroclite parvient à s’imposer face à un bastion historique – alors elle pourrait faire école ailleurs. En Seine-et-Marne, bien sûr, où plusieurs grosses communes restent à conquérir. Mais aussi dans d’autres départements où la droite peine encore à trouver la bonne formule.
On me dira que je vois trop grand. Que c’est juste une élection municipale parmi d’autres. Peut-être. Mais quand on voit l’énergie qui se dégage déjà de cette campagne, quand on entend les gens dire « enfin quelque chose bouge », on ne peut s’empêcher de penser que Pontault-Combault pourrait bien entrer dans les livres d’histoire politique locale.
En attendant, une chose est sûre : les quinze prochains mois vont être passionnants à suivre. Et quelque chose me dit que l’on n’a pas fini d’entendre parler d’Enzo Marano et de son pari fou. Un pari qui, pour la première fois depuis très longtemps, fait vraiment vaciller le vieux système en place.
À suivre, donc. Très attentivement.
