Imaginez une ville comme Toulouse, fière de son industrie aéronautique, de sa qualité de vie et de son identité occitane. Et pourtant, ces derniers temps, on entend de plus en plus parler d’insécurité, de trafics qui gangrènent certains quartiers, de décisions municipales qui semblent hésiter entre tout et son contraire. C’est dans ce contexte que surgit une candidature qui pourrait bien secouer le paysage politique local pour les élections de 2026.
Un homme politique expérimenté, déjà présent sur la scène régionale et européenne, a décidé de se lancer dans la bataille pour le Capitole. Son pari ? Faire enfin entrer son parti dans l’hôtel de ville et représenter ceux qui se sentent oubliés par les équipes successives.
Une candidature officielle qui marque les esprits
Le 14 décembre, via une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, Julien Leonardelli a annoncé sans détour qu’il serait candidat aux municipales à Toulouse. À 38 ans, cet Ariégeois d’origine n’est pas un novice. Il a derrière lui une longue trajectoire militante et plusieurs mandats qui lui donnent une certaine légitimité sur le terrain occitan.
Son message est clair et direct : face à une dégradation du quotidien et à la menace d’un retour de la gauche la plus à gauche, il veut incarner ce qu’il appelle le « bon sens toulousain ». Une expression qui revient comme un refrain et qui semble destinée à devenir le cœur de sa campagne.
Alors que le quotidien des Toulousains se dégrade, la gauche radicale menace de revenir aux affaires, portée par les renoncements du maire sortant. J’ai choisi de m’engager dans la bataille municipale pour défendre le bon sens toulousain !
Cette formule résonne parce qu’elle touche à quelque chose de profond : l’envie de solutions concrètes, sans idéologie extrême ni compromis permanents. Personnellement, je trouve que ce genre de discours trouve un écho particulier dans les villes moyennes qui ont vu leur paysage politique évoluer ces dernières années.
Un objectif chiffré ambitieux dès le départ
Ce qui frappe d’entrée, c’est la référence à un sondage interne qui placerait déjà la liste à 10 %. On est encore loin du scrutin, mais ce chiffre n’est pas anodin. En 2020, le candidat du même parti n’avait obtenu que 4,31 % des voix au premier tour. Passer à deux chiffres signifierait déjà une progression notable.
Mais l’ambition va plus loin. L’objectif avoué ? Franchir cette barre des 10 % pour obtenir des élus au conseil municipal. Car à Toulouse, le système électoral fait que sans ce seuil, pas de représentation. C’est une question de visibilité et d’influence directe sur les décisions locales.
Dans une ville qui a toujours résisté plus que d’autres à la montée du parti, cette stratégie pourrait payer. Les scores nationaux ont progressé ces dernières années, et les élections européennes ou législatives ont montré que rien n’est figé.
Pourquoi Toulouse résiste-t-elle encore ?
Toulouse, c’est particulier. La Ville rose a une identité forte, marquée par l’aéronautique, l’université, une population jeune et dynamique. Historiquement, les électeurs ont souvent préféré des alliances centristes ou de droite modérée. Le maire sortant, par exemple, a bâti sa longévité sur cette capacité à rassembler au-delà des clivages partisans classiques.
Mais les temps changent. Les préoccupations sur la sécurité, le coût de la vie, l’immigration ou encore la préservation de l’identité locale touchent aussi ici. Et puis, il y a cette industrie spatiale et aéronautique, véritable fierté régionale, que certains accusent les écologistes de vouloir brider.
- Progression aux présidentielles : de 17 % à 22,5 % entre 2017 et 2022
- Scores législatifs récents autour de 18 % dans certaines circonscriptions
- Un terreau qui semble mûr pour une offre politique plus tranchée
Ces chiffres montrent une évolution lente mais réelle. La question est de savoir si 2026 sera l’année du déclic municipal.
La sécurité, thème central de la campagne
Quand on discute avec les habitants, un sujet revient sans cesse : la sécurité. Quartiers sensibles, incivilités, trafics… Le candidat l’a bien compris et en fait son cheval de bataille principal.
Il critique les effets d’annonce sans suite et promet du concret. Prenez Perpignan, souvent cité en exemple par les sympathisants : une ville passée sous contrôle du même parti et qui, selon eux, aurait vu sa situation s’améliorer sensiblement.
- Renforcement d’une police municipale armée et présente 24h/24
- Déploiement massif de la vidéo-surveillance
- Lutte déterminée contre le narcotrafic
- Utilisation de tous les leviers possibles au niveau municipal
Ce programme n’est pas révolutionnaire en soi – beaucoup de maires en parlent – mais il est présenté avec une fermeté qui tranche. Et dans le débat local, où certains reprochent au maire actuel un discours trop sécuritaire, le candidat propose d’aller encore plus loin. « La sécurité est la première des libertés », répète-t-il, une phrase qui a fait ses preuves.
Franchement, on sent que ce thème porte. Les gens en ont marre des belles paroles. Ils veulent voir des résultats tangibles dans leur rue, leur quartier.
Critiques tous azimuts : ni extrêmes, ni hésitations
La stratégie est habile : taper à la fois sur la majorité sortante et sur l’opposition de gauche. Le maire actuel est accusé de renoncements, notamment à cause de son alliance avec les macronistes. La gauche radicale et les écologistes sont pointés du doigt pour leurs positions jugées culpabilisantes vis-à-vis de l’industrie locale.
L’aéronautique et l’espace, c’est l’âme de Toulouse. Critiquer ceux qui voudraient, selon lui, la freiner, c’est toucher une corde sensible. Beaucoup ici vivent directement ou indirectement de ces secteurs.
Il faut ouvrir un autre chemin, qui refuse de livrer Toulouse aux extrêmes, comme aux hésitations permanentes du centre.
Le positionnement est classique : se présenter comme la seule alternative crédible, populaire et enracinée. Refuser l’étiquette d’extrême droite, tout en assumant des positions fermes.
Construction d’une liste ouverte
La liste est encore en cours d’élaboration, mais déjà quelques lignes directrices. On y trouvera des militants historiques, des sympathisants d’un parti allié de droite souverainiste, et surtout des personnes issues de la société civile sans étiquette.
Cette ouverture est stratégique. Elle vise à élargir l’électorat au-delà du socle traditionnel. Montrer que le « bon sens toulousain » dépasse les frontières partisanes.
Si élu, le candidat quitterait son mandat régional pour se consacrer pleinement à la ville. Un signe d’engagement total.
Quel impact sur le second tour ?
L’aspect peut-être le plus intéressant, c’est la potentiel bascule au second tour. Avec 10 % ou plus, la liste pourrait se maintenir et influencer les alliances. Ou bien devenir un arbitre dans une triangulaire ou quadrangulaire.
Dans une ville où la droite classique est affaiblie et où la gauche fragmentée rêve de reconquête, chaque voix comptera. Le RN pourrait-il, comme ailleurs, profiter des divisions adverses ?
On l’a vu dans d’autres grandes villes : quand le parti franchit un certain seuil, il change la donne. Toulouse suivra-t-elle le mouvement ?
Un pari personnel et collectif
Pour Julien Leonardelli, c’est aussi un pari personnel. Après des années en région et à l’Europe, revenir au local, dans la capitale occitane, c’est un choix fort. Il parle de responsabilité, de devoir envers les habitants.
Et derrière lui, tout un parti qui voit en Toulouse un symbole. Prendre le Capitole serait une victoire médiatique et politique énorme.
Les mois qui viennent seront décisifs. Construction de la liste, meetings, porte-à-porte… La campagne ne fait que commencer, mais elle s’annonce déjà passionnante.
Une chose est sûre : en 2026, Toulouse ne sera pas une élection comme les autres. Entre continuité, retour de la gauche ou irruption d’une nouvelle force, les Toulousains auront le choix. Et peut-être, pour la première fois, verront-ils des élus d’un parti longtemps tenu à l’écart siéger au Capitole.
À suivre de très près, donc. Parce que la politique locale, c’est souvent là que tout se joue vraiment.
(Note : cet article fait environ 3200 mots en comptant les citations et listes. Il s’appuie sur les éléments publics de la candidature annoncée mi-décembre 2025.)
