Imaginez un athlète qui a porté plus de 200 fois le maillot de l’équipe de France, qui a ramené deux médailles d’argent olympiques, qui a gagné l’Euroligue à deux reprises et qui figure parmi les meilleurs marqueurs historiques de cette compétition reine en Europe. Et pourtant, en France, il reste souvent dans l’ombre des stars du foot ou du rugby. C’est un peu le paradoxe qui entoure Nando de Colo, ce meneur élégant qui, à 38 ans, continue de briller sur les parquets. Récemment, avant un choc en Euroligue entre son club et une équipe parisienne, il a livré des vérités qui font mouche sur le statut du basket dans l’Hexagone.
Franchement, ça fait réfléchir. On parle souvent de la passion française pour le sport, mais quand il s’agit de basket, on dirait que tout le monde baisse le volume. Pourquoi cette discipline, qui nous a offert tant de moments forts, peine-t-elle à obtenir la reconnaissance qu’elle mérite ? C’est exactement ce que défend ce champion discret mais ô combien talentueux.
Une carrière hors normes qui force l’admiration
Nando de Colo, c’est d’abord une trajectoire impressionnante. Parti des parquets de Cholet dès la fin des années 2000, il a vite montré une élégance rare au poste de meneur. Son jeu fluide, sa vision, sa capacité à scorer dans les moments clutch : tout ça l’a propulsé vers les plus grands clubs européens.
Après des passages remarqués en Espagne, il explose vraiment au CSKA Moscou, où il remporte l’Euroligue en 2016 et 2019. Entre-temps, il tente même l’aventure NBA, même si elle sera courte. Puis direction la Turquie, au Fenerbahçe, avant de rentrer au bercail à l’ASVEL. À chaque étape, il accumule les titres et les records personnels.
Ce qui frappe, c’est sa longévité. À 38 ans, il reste un leader indiscutable. Son expérience, son calme sous pression, font de lui un modèle pour les jeunes générations. J’ai souvent pensé que des joueurs comme lui incarnent parfaitement ce que devrait être un capitaine : discret hors du terrain, mais impérial dès que le ballon vole.
Les Bleus, une seconde famille
Avec l’équipe de France, c’est une histoire d’amour qui dure depuis des lustres. Plus de 200 sélections, ça pèse lourd. Champion d’Europe en 2013, il a surtout vécu ces deux campagnes olympiques mémorables : l’argent à Tokyo, puis celui à Paris récemment. Des moments où le basket français a touché les sommets, porté par une génération dorée.
Mais derrière ces médailles, il y a aussi des frustrations. Car malgré ces exploits collectifs, le grand public reste parfois distant. Comme si le basket restait un sport « secondaire » aux yeux de beaucoup. C’est là que Nando de Colo sort du silence.
Notre discipline devrait être plus respectée.
Cette phrase, lâchée sans filtre, résume tout. Il ne crie pas au scandale, non. Il constate simplement une réalité qui le touche profondément.
Pourquoi le basket français reste-t-il dans l’ombre ?
On peut se poser la question mille fois : qu’est-ce qui freine vraiment la popularité du basket en France ? D’un côté, on a des résultats exceptionnels sur la scène internationale. Les Bleus enchaînent les podiums depuis plus d’une décennie. L’Euroligue voit régulièrement des clubs français briller. Et pourtant…
Peut-être que le problème vient du traitement médiatique. Le foot truste les unes, le rugby suit de près, et le basket doit souvent se contenter des miettes. Pourtant, quand on regarde les audiences des grands événements, comme les JO ou les finales d’Euroligue, les chiffres sont là. Les gens suivent, vibrent, mais ça ne se traduit pas toujours en soutien durable.
Il y a aussi la question des infrastructures et des investissements. Les clubs peinent parfois à remplir leurs salles en championnat domestique, même si l’Euroligue change la donne. L’ASVEL, par exemple, joue dans une belle arena, mais on est loin des foules monstres du foot.
- Manque de visibilité médiatique régulière
- Concurrence féroce avec les sports rois
- Investissements privés encore timides
- Image parfois trop « urbaine » ou « américaine »
- Absence de rivalités historiques aussi marquées
Ces éléments, cumulés, créent un cercle un peu vicieux. Moins de buzz, moins de sponsors, moins de moyens, et ainsi de suite. Pourtant, l’aspect le plus intéressant, c’est que le potentiel est énorme.
L’Euroligue, vitrine incontestable
L’Euroligue, c’est le graal pour les clubs européens. Et là, les équipes françaises tiennent la route. L’ASVEL y participe régulièrement, tout comme le rival parisien qui monte en puissance. Ces matchs attirent l’attention, montrent un niveau technique impressionnant.
Justement, ce choc récent entre l’ASVEL et Paris Basketball était l’occasion parfaite pour mettre en lumière la qualité du basket hexagonal. Deux clubs ambitieux, des joueurs talentueux, une ambiance électrique. Ce genre de rencontres devrait faire la une plus souvent.
Nando de Colo, en leader expérimenté, porte ce projet à bout de bras. Son retour en France n’est pas anodin : il veut transmettre, aider la discipline à grandir chez nous. C’est presque une mission.
Une génération dorée qui inspire
Ce qui rend optimiste, c’est la relève. Des phénomènes comme Victor Wembanyama en NBA, ou d’autres jeunes qui percent en Europe, montrent que le vivier est riche. Les succès des Bleus ont créé une dynamique positive dans les clubs amateurs, les écoles de basket.
Mais pour que ça explose vraiment, il faut un déclic collectif. Plus de soutien institutionnel, plus de partenariats, une meilleure exposition télévisuelle. Sinon, on risque de passer à côté d’une vraie vague populaire.
D’après moi, l’un des moments clés pourrait être les prochaines compétitions internationales. Si les Bleus ramènent une médaille d’or, par exemple, ça pourrait tout changer. L’engouement serait massif, durable.
Le basket français a tout pour briller davantage, il manque juste un peu plus de respect et de moyens.
– Un champion expérimenté
Le rôle des clubs et des dirigeants
Les clubs ont aussi leur part de responsabilité. Développer des projets solides, attirer des investisseurs, créer des événements grand public. Le All Star Game français, par exemple, fait recette chaque année. À guichets fermés, avec des concours spectaculaires. Ça prouve que le public est là quand on lui propose du spectacle.
L’ASVEL, sous impulsion forte, a franchi des caps ces dernières années. Une arena moderne, une présence régulière en Euroligue. Paris Basketball suit le même chemin, avec une ambition affichée. Ces rivalités naissantes pourraient booster l’intérêt.
Mais il faut aller plus loin. Peut-être imaginer des derbys plus médiatisés, des campagnes marketing audacieuses. Le basket a cette force : il est spectaculaire, accessible, universel.
Et si on comparait avec d’autres nations ?
Regardons ailleurs en Europe. L’Espagne, la Grèce, la Turquie : le basket y est presque une religion. Salles pleines, stars adulées, couverture médiatique intense. Qu’est-ce qui fait la différence ? Une culture plus ancrée, des succès plus anciens, mais aussi une volonté collective de promouvoir le sport.
En France, on a les résultats, mais pas encore cette ferveur populaire généralisée. Pourtant, les bases sont solides. Il suffit parfois d’un déclencheur pour que tout bascule.
- Renforcer la formation des jeunes
- Améliorer la visibilité médiatique
- Développer les infrastructures
- Créer plus d’événements grand public
- Fédérer autour des Bleus
Ces étapes, si elles sont suivies, pourraient changer la donne en quelques années. Et des voix comme celle de Nando de Colo sont précieuses pour rappeler tout ça.
Un message d’espoir malgré les critiques
Attention, il ne s’agit pas de pleurnicher. Ce champion reste positif. Il sait que le basket français progresse, que les mentalités évoluent lentement. Son discours est constructif : il pointe les manques pour mieux avancer.
À 38 ans, il pourrait se contenter de jouer tranquillement, de gérer sa fin de carrière. Mais non, il se bat pour sa passion. C’est tout à son honneur. Et franchement, ça force le respect – justement ce respect qu’il réclame pour sa discipline.
Le basket français a produit des légendes. Des joueurs qui ont marqué l’Europe, qui brillent en NBA. Il est temps que ça se traduise par une reconnaissance à la hauteur. Parce que, au fond, ce sport nous a tant donné. Des émotions fortes, des exploits inoubliables, une image positive à l’international.
Alors, la prochaine fois que vous croiserez un match d’Euroligue ou des Bleus, prenez le temps de regarder. Vous pourriez bien être surpris par la beauté du jeu. Et qui sait, contribuer à ce changement que des champions comme Nando de Colo appellent de leurs vœux.
En fin de compte, cette voix forte dans le paysage du basket rappelle une vérité simple : le talent seul ne suffit pas. Il faut du soutien, de la visibilité, de la passion collective. Espérons que ses mots portent et que, dans quelques années, on regarde en arrière en se disant que c’était le début d’une nouvelle ère pour le basket en France.
Parce que, soyons honnêtes, on le mérite bien.
