Imaginez une femme qui a déjà passé des années en prison pour défendre les droits les plus élémentaires, qui reçoit le prix Nobel de la paix alors qu’elle est encore derrière les barreaux, et qui, à peine libérée pour raisons médicales, se retrouve à nouveau arrêtée. C’est dur à avaler, non ? Pourtant, c’est exactement ce qui arrive à Narges Mohammadi, cette figure incontournable de la lutte pour les droits humains en Iran. Son histoire nous rappelle, une fois de plus, à quel point la liberté d’expression peut coûter cher dans certains pays.
Je me souviens encore de l’émotion mondiale quand elle a reçu ce prix en 2023. Tout le monde parlait de son courage. Et voilà qu’en ce mois de décembre 2025, les nouvelles nous parviennent : elle est souffrante après une arrestation qualifiée de violente. Ça fait froid dans le dos. Allons plus loin dans cette affaire qui secoue une fois de plus l’opinion internationale.
Une Arrestation Qui Soulève l’Indignation
Tout a commencé lors d’une cérémonie d’hommage à un avocat décédé dans des circonstances troubles. Narges Mohammadi, fidèle à elle-même, a pris la parole devant une foule rassemblant des proches et des militants. Sans voile, comme pour défier ouvertement les règles imposées aux femmes dans l’espace public. Elle monte sur une voiture, s’adresse aux gens, et la foule répond par des slogans critiques envers les autorités. Vous voyez la scène ? C’est un acte de résistance pure.
Mais cette prise de parole n’a pas plu. Les forces de sécurité interviennent, et l’arrestation tourne à la violence. Des coups répétés à la tête et au cou avec des matraques, selon ce qu’elle a pu confier lors d’un bref appel téléphonique à sa famille. Franchement, on se demande jusqu’où peut aller cette répression quand il s’agit simplement de rendre hommage à quelqu’un et de revendiquer des droits basiques.
Un Appel Téléphonique Alarmant
Ce coup de fil, dimanche soir, a duré très peu de temps. Juste assez pour que Narges Mohammadi alerte ses proches sur son état. Sa voix trahissait la souffrance, son discours était celui d’une personne qui a encaissé des coups durs. Elle a expliqué avoir été conduite deux fois aux urgences depuis son interpellation. Pas hospitalisée pour autant, toujours en détention, mais clairement pas en forme.
Son frère, qui vit à l’étranger, a confirmé ces éléments. Il parle de violences au visage et à la tête, d’un passage chez un médecin pour un examen. L’aspect le plus inquiétant, c’est cette incertitude sur l’endroit exact où elle est détenue et par quels services. Elle a mentionné des agents en civil. Ça ajoute une couche de mystère et d’angoisse à l’ensemble.
Elle a insisté pour que la famille porte plainte immédiatement contre les responsables de ces violences.
Cette demande montre qu’elle n’est pas prête à baisser les bras, même dans ces conditions. C’est impressionnant, cette détermination qui transparaît malgré la douleur.
Des Accusations Graves et Contestées
Parmi les éléments qui circulent, il y a cette accusation surprenante de « coopération avec le gouvernement israélien ». Dans le contexte géopolitique tendu entre l’Iran et Israël, ça sonne comme une charge lourde, presque absurde pour une militante connue pour son combat pacifique et universel pour les droits humains. Les autorités n’ont pas encore confirmé officiellement ces chefs d’inculpation, mais ça donne une idée du climat.
Le procureur local a parlé de slogans « contraires aux normes » chantés pendant la cérémonie. Résultat : une trentaine de personnes arrêtées, dont une autre militante reconnue. On sent bien que l’événement a été perçu comme une menace à l’ordre public. Mais n’est-ce pas plutôt une façon de museler des voix dissidentes ?
- Participation à une cérémonie hommage
- Discours sans voile obligatoire
- Slogans critiques envers le pouvoir
- Intervention musclée des forces de l’ordre
Ces points résument à eux seuls pourquoi cette arrestation fait autant réagir. Ce n’est pas un incident isolé, c’est un épisode de plus dans une longue série de répressions.
Le Parcours Exemplaire d’une Combattante
Pour bien comprendre l’ampleur de l’affaire, il faut remonter un peu dans le parcours de Narges Mohammadi. À 53 ans, elle a passé une grande partie de sa vie adulte à militer pour les droits des femmes, contre la peine de mort, pour les prisonniers politiques. Emprisonnée à plusieurs reprises, elle n’a jamais cessé son engagement, même depuis sa cellule.
Sa dernière libération, fin 2024, était conditionnée à des problèmes pulmonaires sérieux. On pensait qu’elle pourrait enfin respirer un peu, profiter d’une liberté surveillée. Mais non. À peine un an plus tard, elle reprend la parole publiquement et se retrouve à nouveau dans le viseur.
Ce qui frappe, c’est sa constance. Prix Nobel ou pas, elle continue. D’après moi, c’est peut-être ça le plus inspirant : cette capacité à rester fidèle à ses convictions, quel qu’en soit le prix personnel.
La Réaction des Militants et de la Société Civile
Un collectif d’artistes et de militants, incluant des cinéastes internationalement reconnus, a rapidement réagi. Ils exigent une libération immédiate et sans condition, non seulement pour elle mais aussi pour les autres personnes interpellées lors de la même cérémonie. Leur communiqué parle d’une « manœuvre préméditée » pour faire taire les voix civiques.
Cette action démontre plus que jamais que la répression des voix civiques sous prétexte de troubles à l’ordre public est une manœuvre préméditée.
Collectif de militants iraniens
Cette mobilisation montre que Narges Mohammadi n’est pas seule. Son combat résonne bien au-delà des frontières, et même à l’intérieur du pays, des gens continuent de se lever malgré les risques.
Le Contexte Plus Large de la Répression en Iran
On ne peut pas parler de cette arrestation sans évoquer le contexte général. Ces dernières années, les autorités ont durci le ton face aux manifestations, aux contestations du code vestimentaire, aux hommages publics qui dérapent vers la critique politique. Le voile obligatoire reste un symbole fort de ces tensions.
Beaucoup de femmes choisissent de le défier ouvertement, comme Narges Mohammadi l’a fait lors de cette cérémonie. C’est un acte politique en soi. Et chaque fois, la réponse est ferme : arrestations, procès, peines lourdes.
- Les mouvements de 2022 après la mort de Mahsa Amini ont marqué un tournant.
- Depuis, les autorités surveillent de près toute rassemblement susceptible de tourner à la contestation.
- Les militantes historiques comme Narges Mohammadi sont particulièrement visées.
- Les accusations varient, mais le but semble être d’intimider.
Ce cycle répression-résistance semble sans fin. Et pourtant, des voix continuent de s’élever. C’est peut-être ça qui rend l’histoire de Narges Mohammadi si puissante : elle incarne cette persévérance face à l’adversité.
Les Conséquences sur sa Santé
L’état de santé de Narges Mohammadi inquiète particulièrement. Déjà fragile après des années de détention et des problèmes respiratoires, elle subit maintenant les séquelles d’une arrestation brutale. Coups à la tête, passages aux urgences : ce n’est pas anodin.
Les conditions de détention en Iran pour les prisonniers politiques sont souvent critiquées par les organisations internationales. Accès limité aux soins, isolement, pression psychologique… Tout cela pèse lourd sur des personnes déjà affaiblies.
Dans son cas, on sent une urgence médicale réelle. Ses proches le disent, son comité de soutien aussi. Espérons que la pression internationale pousse à une prise en charge correcte, au minimum.
Pourquoi Cette Affaire Nous Concerne Tous
Vous vous demandez peut-être pourquoi on parle autant de cette histoire loin de chez nous. Tout simplement parce que les droits humains sont universels. Quand une lauréate du Nobel de la paix se fait arrêter pour avoir parlé lors d’un hommage, ça interroge sur l’état de la liberté dans le monde.
Et puis, il y a cette question lancinante : jusqu’où peut-on tolérer que des défenseurs des droits soient traités ainsi ? Les prix internationaux, les déclarations officielles, tout ça a-t-il un impact réel sur le terrain ?
Personnellement, je trouve que ces affaires nous rappellent l’importance de soutenir, même de loin, ceux qui risquent tout pour des valeurs qu’on considère souvent comme acquises. Solidarité, vigilance, information : voilà ce qu’on peut faire.
Vers Quelle Issue pour Narges Mohammadi ?
Pour l’instant, l’incertitude domine. Elle reste détenue, son état de santé préoccupe, des plaintes sont en préparation. La mobilisation continue, tant en Iran qu’à l’international.
On peut imaginer plusieurs scénarios : une libération sous caution pour raisons médicales, comme l’an dernier, un procès rapide avec une nouvelle condamnation, ou une détention prolongée pour faire exemple. Rien n’est prévisible dans ce genre de situation.
Mais une chose est sûre : Narges Mohammadi ne lâchera pas. Son histoire continue d’inspirer des générations de militants. Et nous, on continue de suivre, d’espérer, de relayer.
Parce qu’au fond, des femmes et des hommes comme elle nous rappellent que le combat pour la dignité humaine ne s’arrête jamais. Même quand ça fait mal. Même quand ça semble perdu d’avance.
Cette affaire, comme tant d’autres, nous laisse avec un mélange d’indignation et d’admiration. Indignation face à la violence, admiration devant le courage. Espérons que la lumière finisse par l’emporter.
