Imaginez un peu : vous rentrez d’un voyage épuisant aux États-Unis, le corps encore marqué par le décalage horaire, et pourtant, vous portez en vous l’une des plus belles nouvelles de votre carrière. C’est exactement ce que vit en ce moment une jeune golfeuse française qui vient de décrocher son sésame pour l’élite mondiale. À peine revenue chez elle, elle oscille entre l’envie de souffler et celle de réaliser l’ampleur de ce qui l’attend.
Le golf féminin français vit un moment particulier, et cette joueuse incarne parfaitement cette nouvelle vague qui pousse vers le haut. Troisième à l’ordre du mérite du circuit européen cette saison, elle a su transformer une année déjà réussie en véritable tremplin. Mais avant de plonger dans les détails de cette aventure, prenons un instant pour savourer ce que représente une telle qualification.
Un exploit qui change tout pour 2026
Obtenir sa carte pour le circuit le plus prestigieux du golf féminin, c’est un peu comme décrocher un ticket d’or. Cela signifie des tournois majeurs, des dotations conséquentes, une visibilité mondiale et, surtout, la possibilité de se mesurer chaque semaine aux meilleures joueuses de la planète. Pour une jeune femme qui, il y a encore quelques mois, n’osait même pas y penser sérieusement, c’est une révolution.
Ce qui frappe d’abord, c’est l’humilité avec laquelle elle aborde cette nouvelle étape. Loin de s’enflammer, elle garde les pieds sur terre et mesure parfaitement le chemin parcouru, mais aussi celui qui reste à faire. Car oui, passer du circuit européen à l’élite américaine, c’est un bond énorme en termes de niveau, de pression et d’organisation.
Le retour en France : besoin de couper
Après des semaines intenses outre-Atlantique, le retour à la maison a des airs de délivrance. Le voyage aller-retour a été long, le corps a morflé, et le sommeil joue encore des tours. Se réveiller à 11 heures en croyant qu’il est 4 heures du matin, c’est le genre de détail qui montre à quel point le décalage horaire peut perturber.
Mais elle ne s’en plaint pas. Au contraire, elle savoure ce moment de calme. Jusqu’à la fin de l’année, l’idée est simple : poser les clubs, profiter de la famille, des amis, et recharger les batteries. Parce que 2025 a été une saison marathon, et que 2026 s’annonce encore plus exigeante.
Il faut que je coupe un peu, vraiment. J’ai besoin de me poser jusqu’à fin décembre et reprendre doucement ensuite.
Cette pause est d’autant plus méritée qu’elle a souvent performé dans des conditions compliquées. Curieuse coïncidence : quand elle est malade ou légèrement blessée, elle semble jouer libérée. Moins de pression, moins d’attentes, et paradoxalement plus de résultats. Comme si l’esprit, occupé par autre chose, laissait le corps exprimer tout son potentiel.
Une qualification encore difficile à réaliser
Quand on lui demande si elle a digéré la nouvelle, la réponse est sincère : non, pas complètement. En octobre, personne n’aurait parié qu’elle se retrouverait avec une carte pleine pour le grand circuit américain. C’est venu comme une surprise, une très belle surprise.
Au départ, l’objectif était ailleurs. Finir dans les meilleures places du circuit européen, consolider son jeu, progresser étape par étape. Et puis, les performances se sont enchaînées, la confiance est montée, et l’opportunité s’est présentée. Résultat : une qualification qui bouleverse tout le planning.
Aujourd’hui, en regardant le calendrier 2026, la réalité commence à s’imposer. Tous ces déplacements, ces tournois aux quatre coins des États-Unis, ces semaines loin de chez soi… Ça y est, elle commence à réaliser. Et c’est à la fois excitant et un peu intimidant.
Comment envisager la saison à venir ?
Avec sa catégorie de carte, les premiers tournois de l’année seront probablement inaccessibles. Mais dès mars, l’agenda s’ouvre grand. L’objectif clair : enchaîner un maximum de compétitions sur le circuit principal. Jouer, jouer encore, accumuler de l’expérience face aux meilleures.
- Participer au plus grand nombre possible de tournois LPGA de mars à octobre
- Profiter des semaines off pour éventuellement revenir disputer quelques épreuves européennes
- Établir un calendrier réaliste et cohérent avec son niveau actuel
- Continuer à progresser sans brûler les étapes
Elle sait pertinemment que la densité de talent est bien plus élevée là-bas. Les joueuses sont plus régulières, les scores plus bas, la concurrence impitoyable. C’est pourquoi elle insiste sur la nécessité d’objectifs mesurés. Pas question de viser la lune dès la première saison.
Une vie plus autonome sur le circuit
L’un des grands changements à venir, c’est l’autonomie. Cette année, son coach et son préparateur mental étaient souvent présents en début de saison. Progressivement, elle a appris à se débrouiller seule. Et lors des qualifications décisives, personne n’était là. Résultat ? Elle a brillé.
Pour 2026, l’idée est de continuer dans cette voie. Bien sûr, les proches viendront sur certains tournois majeurs, mais beaucoup moins qu’avant. Elle a déjà prouvé qu’elle pouvait gérer la pression en solo. Et puis, il y a un atout majeur dans sa manche.
Une caddie qui change la donne
Parmi les belles rencontres de l’année, celle avec sa future caddie sort du lot. Une ancienne joueuse, une femme, avec qui le courant est passé immédiatement. Leur collaboration a commencé lors d’un tournoi en Europe, puis s’est poursuivie aux États-Unis. Et le feeling est resté intact.
La communication est excellente. Elle m’apporte beaucoup de confiance, de lucidité sur chaque coup, sur la stratégie. C’est un vrai plus.
Avoir une personne de confiance à ses côtés toute la saison, c’est précieux. Surtout quand on sait que la vie sur le circuit américain peut être solitaire. Les longs déplacements, les semaines loin de chez soi, les imprévus… Une caddie solide, c’est un peu comme un roc dans la tempête.
L’histoire de leur rencontre est d’ailleurs assez amusante. Après une belle performance avec un caddie local, les messages ont afflué. Elle a choisi en fonction de l’expérience de joueuse et du feeling féminin. Pari gagnant.
Le classement mondial : un repère, pas une obsession
Entrée dans le top 100 mondial, deuxième française au ranking, elle suit ça de près, mais sans en faire une fixation. C’est un indicateur utile, une façon de mesurer les progrès. Mais elle refuse de regarder chaque semaine où elle se situe.
Ce qui compte vraiment, c’est le jeu, la progression technique, la gestion mentale. Le classement suit naturellement quand tout le reste est aligné. Et puis, avec l’arrivée sur le grand circuit, il risque de fluctuer. Mieux vaut ne pas trop s’y attacher.
Et un Majeur dans tout ça ?
Quand on lui parle de victoire en Majeur, elle sourit. Bien sûr, c’est un rêve. Mais pas un objectif à court terme. Elle préfère rester réaliste. Le niveau est tel que viser trop haut trop vite pourrait être contre-productif.
L’idée, c’est de poser des bases solides. Apprendre le circuit, comprendre les parcours, s’habituer à la pression constante. Les grandes victoires viendront peut-être plus tard, quand tout sera en place. Patience et travail, telle semble être la philosophie.
Le golf féminin français en pleine ascension
Ce qui est passionnant dans cette histoire, c’est qu’elle n’est pas isolée. Plusieurs françaises font parler d’elles ces dernières années. Des joueuses installées aux États-Unis, d’autres qui frappent à la porte. Il y a une dynamique positive, une émulation qui pousse chacune à se surpasser.
Les conseils, les retours d’expérience, les contacts sur place : tout cela va compter. Vivre au Texas ou en Floride, connaître les bons plans, les parcours d’entraînement… Ces petites choses font la différence quand on débarque dans un nouvel environnement.
Et puis, il y a cette fierté d’être parmi les meilleures représentantes françaises. Sans pression excessive, mais avec la conscience que chaque bonne performance fait briller le golf tricolore.
Ce qui attend le golf féminin en 2026
L’année prochaine s’annonce passionnante. Plus de dotations, plus de visibilité, des tournois diffusés mondialement. Le circuit féminin continue sa progression, attire de nouveaux sponsors, de nouveaux publics. Pour une jeune joueuse qui arrive, c’est le meilleur moment pour intégrer cette vague.
Les défis seront nombreux : adaptation aux parcours américains, gestion du voyage incessant, concurrence accrue. Mais les opportunités le sont tout autant. Se mesurer chaque semaine aux références, progresser à vitesse grand V, rêver plus grand.
En attendant, il y a ce repos bien mérité. Ces moments simples à la maison, loin des fairways et des greens. Parce que pour briller demain, il faut savoir souffler aujourd’hui. Et quelque chose me dit que cette pause va lui faire le plus grand bien avant d’attaquer la plus belle aventure de sa jeune carrière.
Le golf français a de quoi sourire. Une nouvelle génération talentueuse pousse, et cette qualification en est la preuve éclatante. Reste à voir comment elle va négocier ce virage décisif. Une chose est sûre : on risque d’entendre parler d’elle très souvent dans les mois à venir.
