Il y a des soirs où le foot ressemble à une partie d’échecs disputée à cent à l’heure. Hier soir, au Groupama Stadium, l’OL n’a pas forcément livré son match le plus abouti de la saison, mais il a gagné. 2-1 face à Go Ahead Eagles, un adversaire néerlandais qui n’avait rien d’un foudre de guerre mais qui avait quand même réussi à faire douter tout le monde en égalisant à la 6e minute. Et pourtant, à la fin, c’est bien Lyon qui repart avec les trois points et qui conforte sa première place en phase de ligue de Ligue Europa. Le genre de soirée où deux noms reviennent sans cesse dans les bouches : Tyler Morton et Afonso Moreira.
Parce que, soyons honnêtes, sans eux, on parlerait peut-être d’un match nul frustrant ou pire. Alors oui, l’OL reste leader, oui le goal-average s’améliore, mais ce qui m’a marqué, c’est la sensation que ces deux garçons commencent à changer la physionomie de cette équipe version 2025-2026.
Une victoire au petit trot qui fait quand même du bien
On va pas se mentir : face à une équipe classée 12e d’Eredivisie, on s’attendait à voir Lyon dérouler tranquillement. Sauf que le football n’est jamais aussi simple. Les Néerlandais posent des problèmes dès le coup d’envoi, égalisent presque dans la foulée du but lyonnais, et pendant une grosse demi-heure on se demande si l’OL ne va pas encore nous faire son numéro habituel de l’équipe capable du meilleur comme du pire dans le même match.
Mais voilà, il y a eu ce but précoce de Moreira à la 3e minute, cette relance rapide de Morton, ce centre tendu, cette reprise en force. Et puis ce deuxième but un peu gag à la 11e, sur une frappe d’Ainsley Maitland-Niles mal repoussée par le gardien. Deux buts en huit minutes, ça calme les ardeurs adverses. Ensuite ? Gestion, conservation, un peu de souffrance en fin de match quand les Néerlandais poussent, mais globalement Lyon contrôle. Pas flamboyant, mais efficace. Et parfois, c’est tout ce qu’on demande en phase de poules.
Afonso Moreira, le piston qui fait mal à gauche
Franchement, qui avait coché le nom d’Afonso Moreira en début de saison comme potentiel homme décisif de l’OL en Europe ? Pas grand monde. Et pourtant, le Portugais prêté par Chelsea (oui, encore un prêt, Lyon adore ça) commence à devenir un vrai poison sur son couloir gauche.
But dès la 3e minute, donc. Mais au-delà du but, c’est toute sa prestation qui impressionne. Il colle au cul du capitaine néerlandais Deijl pendant 90 minutes, le pousse à la faute, récupère des ballons haut, redescend aider Niakhaté quand il faut, et n’hésite pas à prendre son couloir pour apporter le danger. Un match complet, comme on dit. Du courage, de l’abnégation, et surtout cette capacité à répéter les efforts sans jamais baisser de rythme.
« Il a été teigneux et fort justement agressif »
– un observateur averti après le match
Ce qui me plaît chez Moreira, c’est qu’il ne se contente pas de défendre ou d’attaquer. Il fait les deux, et bien. En fin de match, quand Go Ahead pousse, c’est lui qui garde le ballon dans le coin, qui fait faute tactique, qui permet à l’équipe de respirer. À 21 ans, il commence à ressembler à ce qu’on attendait d’un piston moderne. Et croyez-moi, dans le système à cinq de Paulo Fonseca, ce genre de profil vaut de l’or.
Tyler Morton, la classe anglaise au milieu
Et puis il y a lui. Tyler Morton. Le gamin de Liverpool prêté pour gagner du temps de jeu et qui, match après match, devient tout simplement indispensable. Hier, il n’a pas touché autant de ballons que Tolisso ou Merah, mais on ne voyait que lui.
Pourquoi ? Parce qu’il voit tout avant les autres. Une passe décisive sur l’ouverture du score, évidemment, mais aussi ces déplacements sans ballon qui cassent les lignes, ces contrôles orientés qui permettent de sauter le pressing, ces projections offensives au bon moment. Il a cette capacité rarissime à ralentir le jeu quand il faut et à l’accélérer d’un coup de rein.
J’ai repensé à ce commentaire lu quelque part : la mise en place tactique rappelle parfois le grand Milan d’Ancelotti avec Pirlo en regista protégé par Gattuso et Seedorf. Évidemment, on n’est pas (encore ?) à ce niveau-là, mais l’idée est là : Morton en chef d’orchestre, Tolisso et Merah en chiens de garde. Et franchement, ça commence à devenir très intéressant à regarder.
- Il se sort du pressing comme personne
- Il trouve toujours la bonne passe, même sous pression
- Il voit les décalages trois secondes avant tout le monde
- Il frappe de loin quand il faut (le gardien néerlandais s’en souvient encore à la 87e)
Bref, à 22 ans, il joue comme un mec qui a déjà cinq saisons de Premier League dans les jambes. Et ça, pour l’OL, c’est une sacrée bonne nouvelle.
Les autres notes qui comptent
Moussa Niakhaté mérite qu’on parle de lui. Impérial dans les duels aériens, toujours bien placé, il a éteint l’attaquant néerlandais Milan Smit après l’égalisation. Une tour de contrôle.
Ainsley Maitland-Niles, lui, avait une revanche à prendre après son expulsion bête à Lorient. Il a répondu présent. Des montées tranchantes, une frappe qui amène le deuxième but, et une solidité défensive retrouvée. On sent qu’il monte en puissance.
Du côté des déceptions, Martin Satriano a encore vendangé. Il court partout, presse comme un fou, mais dans la surface, ça ne veut pas sourire. Un poteau, des déviations imprécises… L’Uruguayen a besoin d’un but pour se libérer, ça se voit.
Et maintenant ? Les enjeux de la fin de phase de ligue
Avec cette victoire, l’OL reste solide leader de sa poule. Mais attention, la concurrence ne dort pas. Aston Villa, la Roma, les autres cadors… tout le monde gagne ou presque en ce moment. Les deux derniers matchs vont être capitaux pour éviter les barrages et filer directement en huitièmes.
Ce qui est sûr, c’est que si Morton et Moreira continuent sur cette lancée, Lyon aura des arguments à faire valoir. Parce que dans cette nouvelle formule de Ligue Europa, où chaque point compte double, avoir des joueurs capables de faire la différence dans les matchs dits « faciles » change tout.
Perso, je commence à y croire un peu plus chaque semaine. Cette équipe est en train de trouver un équilibre, une identité. Elle n’est pas encore parfaite, loin de là, mais elle progresse. Et quand tu as un piston qui marque et défend comme un mort de faim et un milieu qui joue comme un vétéran à 22 ans… tu te dis que le printemps européen pourrait être beau.
Prochain rendez-vous dans quinze jours. En attendant, on savoure cette première place et ces deux noms qui commencent à compter : Morton et Moreira. À suivre, très clairement.
Et vous, vous en pensez quoi de ces deux-là ? Est-ce que l’OL version 2025-2026 est en train de naître sous nos yeux ? Les commentaires sont ouverts, lâchez-vous.
