Vous êtes-vous déjà demandé ce qui se passerait si on organisait des Jeux olympiques… mais pour nos aînés en maison de retraite ? L’idée peut sembler farfelue au premier abord, pourtant elle a pris vie récemment dans le Val-de-Marne, et franchement, ça redonne le sourire rien que d’y penser.
Dans un gymnase habituellement dédié au basket ou à l’escalade, une trentaine de résidents venus de deux établissements pour personnes âgées ont enfilé leurs plus beaux maillots, se sont maquillés aux couleurs de leur équipe et se sont lancés dans une compétition aussi sportive que touchante. On y a vu des haka improvisés, des cris de guerre et une énergie qui ferait pâlir certains d’entre nous, bien plus jeunes.
Les Old’ympiques : des JO version seniors qui marquent les esprits
Cette rencontre inédite a opposé les résidents de deux Ehpad voisins, l’un à Charenton-le-Pont, l’autre à Saint-Mandé. Bleu d’un côté, rouge de l’autre, maquillage guerrier sur les joues, l’ambiance était à la fois électrique et incroyablement chaleureuse. Dès l’arrivée, les encouragements fusaient et la rivalité, bienveillante, était palpable.
Ce qui rend l’événement encore plus fort, c’est la préparation qui a duré toute une année. Grâce à un enseignant spécialisé en activité physique adaptée, les participants ont suivi des séances régulières pour se remettre en forme en douceur. Et le résultat était là : personne ne s’est laissé impressionner par un déambulateur ou un fauteuil roulant.
Des épreuves accessibles et pleines de sens
Quatre épreuves étaient au programme, toutes pensées pour être réalisables quel que soit le niveau de mobilité. Il y avait par exemple un jeu proche du basket où il fallait lancer des ballons dans des paniers adaptés. Chaque panier réussi déclenchait des applaudissements nourris, des accolades et parfois même des petites danses de la victoire.
Ensuite, le tir à l’arc a fait sensation. Voir des résidents concentrés, bandant leur arc avec précaution et toucher la cible, c’était tout simplement émouvant. Et quand le doyen de la compétition – un charmant monsieur qui vient de fêter ses 100 ans – a visé juste, la salle entière a explosé de joie.
Le minigolf, un peu plus technique, a été réservé au personnel, mais les résidents suivaient chaque coup avec passion. L’une d’entre eux, 90 ans, se rappelait avec nostalgie ses parties en famille des décennies plus tôt. Ces petits moments montrent à quel point le sport peut réveiller de beaux souvenirs.
- Lancer de ballons adapté (style basket)
- Tir à l’arc avec matériel sécurisé
- Suivi passionné du minigolf
- Et bien sûr, beaucoup d’encouragements et de rires
Un centenaire en guest star
Impossible de parler de cette journée sans évoquer René, le centenaire de l’équipe bleue. Ancien directeur de piscine, nageur émérite qui a traversé la Seine en 1944, il a porté les couleurs de son Ehpad avec une fierté tranquille. À 100 ans, il a participé activement, prouvant que l’âge n’est parfois qu’un chiffre.
Son sourire après avoir marqué des points, ses petites remarques pleines d’humour… Il incarnait parfaitement l’esprit de ces Old’ympiques. D’ailleurs, beaucoup le considèrent comme une véritable légende locale dans le monde de la natation.
Mais maintenant j’ai 100 ans
Répondait-il modestement avant son tir parfait
Cette phrase, lancée avec un clin d’œil, résume tout : une pointe d’autodérision, beaucoup de détermination, et une envie de profiter de chaque instant.
Au-delà du jeu : préserver l’autonomie le plus longtemps possible
Si ces Jeux étaient avant tout ludiques, ils portaient un message bien plus profond. En France, la perte d’autonomie touche de nombreux seniors, et les chutes représentent l’une des principales causes d’entrée définitive en établissement ou pire.
L’activité physique adaptée apparaît comme un remède puissant contre la fonte musculaire et les risques liés à la sédentarité. Des séances régulières améliorent l’équilibre, la force et surtout la confiance en soi. Et c’est exactement ce que les responsables des deux Ehpad ont voulu démontrer.
Grâce à une subvention dédiée, ils ont pu financer une année complète de cours. Le succès a été tel que les deux structures envisagent de pérenniser ces ateliers. À Charenton, l’enseignant a même été embauché à temps plein – preuve que quand ça marche, on ne lâche pas l’affaire.
Pourquoi ce type d’initiative mérite d’être multiplié
Franchement, en observant ces images et en lisant les retours, on se dit que c’est le genre de projet dont on a besoin partout. Trop souvent, on associe la maison de retraite à la fin de l’activité, alors que c’est précisément là qu’il faut redonner du mouvement et du lien social.
Le sport adapté, ce n’est pas seulement faire quelques exercices. C’est recréer du collectif, de la fierté, de la joie. C’est aussi briser l’isolement et montrer aux familles que leurs proches peuvent encore vivre des moments forts.
J’ai été particulièrement touché par le témoignage d’une nièce venue accompagner sa tante de 97 ans. Elle expliquait à quel point cette sortie exceptionnelle changeait le quotidien. Et on le comprend : sortir des murs de l’établissement, porter un maillot d’équipe, être applaudi… ça redonne une vitalité incroyable.
- Amélioration de l’équilibre et réduction des risques de chute
- Renforcement musculaire doux et progressif
- Stimulation cognitive grâce à la coordination
- Création de lien social et sentiment d’appartenance
- Meilleure humeur et moins de dépression
Les bénéfices sont nombreux, et les études le confirment depuis longtemps. Ce qui manquait, c’était peut-être cette touche de fun et de compétition amicale pour motiver tout le monde.
Et après ? Vers une généralisation du sport en Ehpad ?
Ce premier opus des Old’ympiques a été un vrai succès. Les deux équipes étaient au coude-à-coude jusqu’au bout, une coupe et des médailles ont été remises, et surtout, tout le monde est reparti avec des étoiles dans les yeux.
Les directrices des établissements l’affirment : les cours vont continuer, voire s’intensifier. L’une d’elles a même décidé d’intégrer définitivement l’enseignant à son équipe, tant les effets positifs sont visibles au quotidien.
On peut rêver que ce genre d’événement essaime dans d’autres régions. Imaginez des phases qualificatives entre Ehpad, des finales départementales… Pourquoi pas ? Après tout, les Jeux olympiques classiques ont montré que le sport rassemble toutes les générations.
En attendant, cette belle journée dans le Val-de-Marne nous rappelle une chose essentielle : vieillir ne veut pas dire s’arrêter. Avec un peu d’adaptation et beaucoup de bienveillance, nos aînés peuvent continuer à vibrer, à rire et à se dépasser. Et ça, ça vaut toutes les médailles du monde.
Si vous avez un proche en établissement, parlez-en autour de vous. Peut-être que la prochaine édition des Old’ympiques aura lieu près de chez vous. Et qui sait, vous pourriez même venir encourager les athlètes… car oui, ce sont de vrais athlètes, à leur manière.
En résumé, ces Jeux version seniors ne sont pas qu’une anecdote sympathique. Ils portent un message fort sur la façon dont on peut – et on doit – accompagner le grand âge. Le sport, même adapté, même doux, change la donne. Et quand on voit le sourire d’un centenaire qui vient de marquer un point décisif, on se dit que oui, la vitalité n’a pas d’âge.
