Vous êtes-vous déjà demandé ce que devient un footballeur après avoir raccroché les crampons ? Pour certains, c’est le début d’une nouvelle aventure, parfois dans un domaine totalement inattendu. Prenez Olivier Dacourt, ancien milieu de terrain de l’Inter Milan et de l’équipe de France, qui a décidé de troquer les terrains verts pour les plateaux de cinéma. Avec son premier long-métrage de fiction, Sur la Route de Papa, il signe une comédie touchante et pleine de vie, sortie en salles en juin 2025. Ce film, c’est l’histoire d’un voyage, d’une famille, et d’une quête d’identité qui résonne avec des millions de personnes. Mais comment un ancien sportif se retrouve-t-il derrière la caméra pour raconter une histoire aussi personnelle ? Plongeons dans cette reconversion fascinante.
Du Terrain au Grand Écran : Une Reconversion Audacieuse
Olivier Dacourt n’est pas le premier sportif à se lancer dans le cinéma, mais son parcours intrigue. Après une carrière marquée par trois titres de champion d’Italie avec l’Inter Milan et 21 sélections en équipe de France, il aurait pu se contenter d’un rôle de consultant télé, comme tant d’autres. Pourtant, ce fils d’un père breton et d’une mère guadeloupéenne avait d’autres ambitions. Passionné d’histoires, il s’est d’abord essayé au documentaire, réalisant quatre projets remarqués pour une grande chaîne française. Mais c’est avec Sur la Route de Papa qu’il fait un grand saut dans la fiction, un défi qu’il a relevé avec audace et humilité.
Ce road-movie, coréalisé avec Nabil Aitakkaouali, suit Kamel, un architecte brillant d’Aulnay-sous-Bois, qui embarque sa famille pour un voyage en voiture jusqu’au Maroc. Ce n’est pas juste une comédie familiale, c’est une réflexion sur les racines, le métissage et la transmission. Dacourt, lui-même issu d’une famille multiculturelle, y injecte une part de son vécu, rendant le film à la fois universel et profondément intime.
Un Road-Movie Qui Parle à Tous
Pourquoi un road-movie ? Parce que, comme l’explique Dacourt, ces grandes transhumances estivales sont un rituel pour des millions de familles. Que ce soit pour rejoindre le Maroc, le Portugal, l’Espagne ou même la Corse, ces voyages en voiture, souvent épiques, sont chargés d’émotions. Les valises qui débordent, les disputes pour la playlist, les arrêts improvisés sur des aires d’autoroute… Qui n’a pas un souvenir de ce genre ?
Ce voyage, c’est une tradition qui parle à des millions de personnes. Ce n’est pas juste aller d’un point A à un point B, c’est une quête d’identité.
– Un ancien footballeur devenu cinéaste
Dans Sur la Route de Papa, Kamel, incarné par l’humoriste Redouane Bougheraba, traverse ces moments avec sa femme, sa mère, ses enfants et ses cousins. Le film oscille entre rires et moments de tendresse, capturant l’essence de ces périples où l’on se redécouvre en famille. Pour Dacourt, c’est aussi une manière d’explorer des thèmes qui lui tiennent à cœur : la nostalgie, la transmission intergénérationnelle et le métissage culturel.
Les Défis d’un Premier Film
Réaliser un film, c’est un peu comme monter une équipe de foot : il faut de la discipline, de la rigueur et une bonne dose d’abnégation. Dacourt l’a appris à ses dépens. Sur la Route de Papa a failli ne jamais voir le jour. Le financement a été un parcours du combattant, et le projet a bien failli s’arrêter « deux, trois fois », selon ses propres mots. Mais, comme sur le terrain, Dacourt a su faire preuve de persévérance.
En plus de coréaliser, il a endossé le rôle de producteur, une double casquette qui demande un sacré courage. Gérer un plateau, motiver les acteurs, respecter un budget serré… Pas une mince affaire ! Dacourt raconte, avec un sourire dans la voix, comment il a parfois dû jouer le bad cop face à des fous rires intempestifs qui faisaient grimper les coûts. Chaque minute compte quand on tourne avec des moyens limités.
Pourtant, il a su s’entourer. Son binôme avec Nabil Aitakkaouali a été déterminant. Si Nabil gérait les acteurs, Dacourt veillait à la discipline, un peu comme un capitaine d’équipe. Et puis, il y avait Redouane Bougheraba, qui sortait tout juste d’un triomphe au Stade de France. Faire répéter une scène 25 fois à un humoriste habitué à l’improvisation ? Pas facile, mais Bougheraba a relevé le défi avec humilité.
Un Casting Qui Fait Mouche
Le choix de Redouane Bougheraba pour incarner Kamel est un coup de maître. Connu pour son humour débridé, l’humoriste marseillais sort de sa zone de confort pour jouer un père de famille touchant, loin de son registre comique habituel. Caroline Anglade, dans le rôle de sa femme, et Farida Ouchani, qui incarne la mère, apportent une belle dynamique à l’ensemble. Sans oublier les jeunes acteurs, comme Jean-Stan Du Pac ou Lisa Montiège, qui ont impressionné Dacourt par leur énergie et leur potentiel.
Mais ce qui rend le film spécial, c’est aussi ses petits clins d’œil. Un ancien coéquipier de Dacourt fait une apparition surprise, ajoutant une touche d’authenticité. Ce genre de détail, c’est la signature d’un cinéaste qui sait d’où il vient et qui n’oublie pas ses racines.
Une Leçon de Rigueur Apprise sur le Terrain
Ce qui frappe dans l’approche de Dacourt, c’est sa manière d’appliquer au cinéma les valeurs qu’il a apprises dans le sport. À Strasbourg, où il a débuté, des anciens comme Franck Sauzée ou Frank Leboeuf lui ont enseigné la rigueur et le sérieux. Ces leçons, il les a transmises à son équipe, en particulier aux jeunes acteurs. « J’ai été dur avec eux, mais c’était pour leur bien », confie-t-il. Une philosophie qui rappelle l’école alsacienne du football, où l’on ne plaisante pas avec l’engagement.
Dans un film comme dans un match, il faut de la discipline. Sans ça, on va nulle part.
– Un ancien sportif reconverti
Cette rigueur s’est avérée essentielle sur un tournage où chaque euro comptait. Dacourt a puisé dans son réseau, notamment grâce à des partenaires fidèles, pour boucler le budget. Cette capacité à fédérer, il l’a développée sur les pelouses, où un bon milieu de terrain doit savoir rassembler son équipe.
Le Cinéma, une Passion de Toujours
Si Dacourt semble si à l’aise derrière la caméra, c’est parce que le cinéma a toujours fait partie de sa vie. Enfant, il dévorait les films de karaté sur le magnétoscope familial, à une époque où les vidéo-clubs étaient encore une institution. Plus tard, à Rome, il passait ses journées dans une salle obscure près de la Piazza Cavour. « J’y allais presque tous les jours », se souvient-il. C’est là qu’il a perfectionné son italien, mais aussi son regard de cinéphile.
Aujourd’hui, il revendique une approche éclectique, allant des blockbusters aux films d’auteur. Récemment, il a emmené sa fille voir un classique de l’animation, preuve que son amour du cinéma transcende les genres. Cette passion, il l’a gardée secrète pendant sa carrière de footballeur, de peur d’être étiqueté comme « atypique ». À Leeds, ses coéquipiers le surnommaient Gandhi à cause de ses lunettes rondes et de ses lectures. Mais aujourd’hui, il assume pleinement cette facette de sa personnalité.
Un Accueil Timide mais Prometteur
Entrer dans le milieu du cinéma quand on vient du sport, ce n’est pas une mince affaire. Dacourt le sait, et il avance avec humilité. Il a cherché conseil auprès de figures établies du cinéma français, observant leur manière de travailler sur les plateaux. Ces rencontres l’ont aidé à peaufiner son approche, à comprendre les subtilités du métier.
Pour autant, les réactions au film sont contrastées. Certains saluent l’audace d’un ancien footballeur qui ose s’aventurer dans un domaine aussi compétitif. D’autres, plus critiques, pointent du doigt des clichés ou une certaine prévisibilité dans l’humour. Mais une chose est sûre : Sur la Route de Papa ne laisse pas indifférent. Comme le dit un spectateur : « On sent une vraie sincérité, même si tout n’est pas parfait. »
Pourquoi Ce Film Compte
À une époque où les récits sur l’identité et le métissage sont plus que jamais d’actualité, Sur la Route de Papa arrive à point nommé. Il parle de ces voyages qui, au-delà des kilomètres, sont une manière de se reconnecter à ses racines. Pour Dacourt, c’est aussi une ode à la famille, à ces moments où l’on rit, où l’on s’agace, mais où l’on finit toujours par se retrouver.
- Une histoire universelle : Le voyage en famille, un thème qui touche tout le monde.
- Un casting prometteur : Redouane Bougheraba et les jeunes acteurs brillent par leur authenticité.
- Une reconversion inspirante : Dacourt prouve qu’il est possible de changer de voie avec succès.
Ce film, c’est aussi une leçon de vie. Comme le dit Dacourt, il faut oser, persévérer, même quand tout semble contre vous. Et si le résultat n’est pas parfait, il a le mérite d’être sincère. Alors, prêt à embarquer pour ce voyage ?
| Aspect du film | Points forts | Points à améliorer |
| Scénario | Histoire touchante et universelle | Quelques clichés prévisibles |
| Jeu d’acteur | Authenticité des jeunes et de Bougheraba | Transitions parfois abruptes |
| Réalisation | Sincérité et énergie | Manque d’expérience technique |
En fin de compte, Sur la Route de Papa n’est pas seulement un film. C’est le reflet d’un homme qui a su transformer sa passion en projet, malgré les obstacles. Et ça, c’est une victoire qui vaut tous les trophées.
