Vous souvenez-vous de ce duel à couteaux tirés en 2020 ? À La Rochelle, seulement 181 voix avaient séparé les deux finalistes. Une poignée de bulletins qui avait fait basculer la mairie. Cinq ans plus tard, l’histoire semble prête à bégayer, mais cette fois, l’un des protagonistes revient avec une détermination décuplée et un parcours national qui pèse lourd.
Dimanche, le député Olivier Falorni a levé le voile : il sera bien candidat aux municipales de 2026 à La Rochelle. À 53 ans, l’élu apparenté MoDem ne cache plus son ambition de devenir maire de la ville qui l’a vu grandir politiquement. Et franchement, on sentait ça venir depuis des mois.
Une revanche qui sent la poudre
Reprenons depuis le début, parce que l’histoire est digne d’un scénario de série politique. En 2020, deux anciens alliés, tous deux issus de la gauche rochelaise, s’étaient retrouvés face à face au second tour. D’un côté Jean-François Fountaine, maire sortant divers gauche. De l’autre, Olivier Falorni, déjà député depuis 2012 et figure locale respectée. Le résultat ? Une victoire à l’arrachée pour Fountaine, avec cette fameuse avance de 181 voix qui hante encore les nuits de certains.
Cinq ans plus tard, le décor a changé. L’ancien maire a démissionné en juin 2025, à 73 ans, après onze années à la tête de la ville. Il a désigné son adjoint Thibaut Guiraud comme successeur logique. Mais pour Falorni, cette transmission de pouvoir ressemble plus à une « triste pantalonnade » qu’à un renouvellement démocratique. Les mots sont durs, mais ils traduisent une fracture ancienne.
« Je suis candidat pour être le maire de notre grande famille rochelaise qui a tant besoin d’être à nouveau réunie autour d’un beau projet partagé »
Olivier Falorni, dans son communiqué officiel
Cette phrase sonne comme un appel à la réconciliation, mais tout le monde comprend ici qu’il s’agit surtout de tourner la page Fountaine. Et le député a désormais une stature nationale qui change la donne.
Le combat pour la fin de vie qui a tout changé
Si vous avez suivi un tant soit peu les débats sur la fin de vie ces dernières années, le nom d’Olivier Falorni vous dit forcément quelque chose. Rapporteur de la proposition de loi créant un « droit à l’aide à mourir », adoptée en mai 2025, il s’est imposé comme l’une des figures les plus visibles et les plus tenaces sur ce sujet ultrasensible.
Ce n’est pas nouveau. Déjà en 2015, lors des débats sur la loi Claeys-Leonetti, il prenait la parole à l’Assemblée pour réclamer « une loi » plus ambitieuse. À l’époque, il évoquait le décès de sa propre mère, emportée par un cancer particulièrement douloureux au début des années 2000. Une expérience personnelle qui a forgé sa conviction profonde.
Il le rappelait encore récemment : sa toute première question au gouvernement, posée à la ministre de la Santé de l’époque, portait déjà sur la fin de vie. Douze ans plus tard, il a réussi à faire bouger les lignes. Et à La Rochelle, ça compte. Beaucoup.
Un parcours politique hors normes
Retour en arrière. Tout avait commencé en 2012. Cette année-là, Olivier Falorni crée la surprise en battant, lors des législatives, une candidate investie par le parti socialiste… avec le soutien actif de Jean-François Fountaine. Les deux hommes, alors exclus du PS pour dissidence, formaient un duo redoutable.
Deux ans plus tard, en 2014, les rôles s’inversent : Falorni soutient Fountaine face à une autre candidate officielle du PS. À l’époque, l’amitié semble indéfectible. Et pourtant, six ans plus tard, ils se retrouvent adversaires. La politique, parfois, ne fait pas de sentiments.
- 2012 : Falorni bat la candidate PS avec le soutien de Fountaine
- 2014 : Fountaine devient maire avec le soutien de Falorni
- 2020 : Les deux hommes s’affrontent… et Fountaine l’emporte de justesse
- 2026 : Falorni revient pour prendre sa revanche
C’est presque shakespearien, non ? Alliance, trahison, revanche. Tout y est.
Un paysage politique rochelais bouleversé
Aujourd’hui, le champ de bataille est déjà bien encombré. Thibaut Guiraud, dauphin désigné de Jean-François Fountaine, devrait logiquement porter les couleurs de la majorité sortante, même s’il n’a pas encore officialisé sa candidature. Maryline Simoné, investie par le parti socialiste, sera aussi de la partie. D’autres prétendants, plus ou moins déclarés, viendront compléter le tableau.
Mais clairement, le duel Falorni – héritier Fountaine structurera la campagne. Les Rochelais aiment les histoires qui se répètent, paraît-il. Ils vont être servis.
Et maintenant ? Les vrais enjeux derrière les personnes
Bien sûr, on pourrait rester sur le récit des ego et des vieilles rancœurs. Mais ce serait réducteur. Derrière les hommes, il y a une ville qui a changé en dix ans. La Rochelle n’est plus tout à fait la même. Tourisme en explosion, pression immobilière, transition écologique, mobilité, jeunesse… Les sujets ne manquent pas.
Falorni, avec son expérience parlementaire et sa visibilité nationale, pourra-t-il incarner le renouvellement tout en capitalisant sur son ancrage local ? Guiraud, jeune adjoint montant, saura-t-il se détacher de l’ombre de son mentor ? Et les autres candidats, auront-ils voix au chapitre ou seront-ils écrasés par ce duel des titans version 2.0 ?
Une chose est sûre : la campagne s’annonce passionnée. À La Rochelle, on n’a jamais vraiment aimé la tiédeur. Et cette fois, ça risque de chauffer sévère.
Un député devenu symbole
Ce qui frappe, au-delà du parcours local, c’est la transformation d’Olivier Falorni en figure nationale sur un sujet de société majeur. L’aide active à mourir n’est pas un thème anodin. Il divise encore profondément les Français. Pourtant, le député a réussi à porter ce combat avec une forme de dignité et de constance qui force le respect, même chez ses adversaires.
À La Rochelle, certains y voient un atout : « Il a montré qu’il savait aller au bout de ses convictions », confient des sympathisants. D’autres, au contraire, craignent que ce positionnement très marqué ne polarise trop le débat local. La campagne nous le dira.
Moi, ce qui me frappe surtout, c’est la cohérence. L’homme qui se présente aujourd’hui comme candidat à la mairie est le même qui, il y a vingt ans, accompagnait sa mère jusqu’au bout. Il y a quelque chose de profondément humain là-dedans. Et en politique, ça ne court pas les rues.
2026, l’année de tous les règlements de comptes ?
On le sent venir gros comme une maison : les municipales 2026 à La Rochelle ne seront pas une élection comme les autres. Trop d’histoires, trop de passifs, trop d’enjeux accumulés.
Olivier Falorni a officialisé sa candidature plus tôt que prévu. Un signe ? Probablement. Il sait que la machine doit se mettre en route vite. Constituer une liste, fédérer les mécontents, rassembler au-delà des anciens clivages… Il y a du boulot.
Mais une chose est certaine : cette fois, il ne part plus en outsider. Il a le statut, l’expérience, et surtout cette envie de revanche qui peut déplacer des montagnes. Ou du moins, quelques centaines de voix décisives.
À neuf mois du scrutin, une question nous brûle déjà les lèvres : La Rochelle est-elle prête à tourner la page Fountaine pour de bon ? Réponse dans les urnes. Mais d’ici là, attachez vos ceintures. Ça va secouer sur le vieux port.
Et vous, vous en pensez quoi ? Falorni maire en 2026, vous y croyez ? Ou le fantôme de 2020 va encore hanter les bureaux de vote ? Dites-moi tout en commentaire, on en reparlera quand la campagne sera vraiment lancée.
