Quand on regarde l’OM en ce moment, il y a une chose qui saute aux yeux dès les premières minutes : on sait presque à coup sûr qui va commencer en attaque. Peu importe l’adversaire, peu importe la compétition, peu importe si c’est mardi ou dimanche. Aubameyang en pointe, Greenwood à droite, Paixao à gauche. Point. Et franchement, on dirait presque un trio de copains qu’on retrouve à chaque anniversaire parce qu’il n’y a personne d’autre de dispo.
Et pourtant, on parle quand même de joueurs de très haut niveau. Mais dans le contexte marseillais actuel, ils sont devenus, par la force des choses, absolument intouchables. Indéboulonnables. Indispensables.
Un trio qui porte l’OM à bout de bras
Roberto De Zerbi est arrivé avec l’idée de faire tourner, de gérer l’énergie de son groupe dans un calendrier démentiel. On l’a vu faire avec les milieux, avec les latéraux, même avec les centraux. Mais devant ? Rien. Presque rien. Ou si peu.
Le technicien italien l’a lui-même reconnu en conférence de presse : « Pour le moment, je compose avec les joueurs que j’ai. Ce n’est pas facile de tout jouer pour les attaquants, mais j’ai deux blessés importants sur ces postes. » Traduction : tant que Gouiri et Traoré sont à l’infirmerie, il n’a pas le choix.
Et le pire ? C’est que ça marche plutôt bien. Malgré les résultats en dents de scie, ce trio reste la seule vraie garantie offensive de l’équipe.
Pierre-Emerick Aubameyang, l’incontournable à 36 ans
On pensait qu’à son âge, il viendrait pour apporter son expérience, jouer un match sur deux, transmettre. Raté. Le Gabonais est en train de vivre une deuxième jeunesse. Ou plutôt une troisième.
8 buts et 5 passes décisives toutes compétitions confondues depuis le début de saison. Des chiffres excellents, surtout quand on sait qu’il n’a quasiment jamais été ménagé. Il a même dû enchaîner alors que tout le monde imaginait qu’il partagerait le poste avec Amine Gouiri. Sauf que Gouiri s’est blessé à l’épaule dès octobre, et depuis… plus personne.
Derrière lui, Neal Maupay ? Le message est clair : depuis qu’il a refusé de partir l’été dernier, il n’existe plus dans l’esprit du coach. Son entrée anecdotique contre Nice (quand le match était déjà plié 5-1) ressemble plus à une blague qu’à un vrai retour en grâce.
Quant à Robinio Vaz, le gamin de 18 ans a montré des choses incroyables par séquences, mais on sent bien que le rythme pro est encore trop intense pour lui. Quatre buts en début de saison, puis plus grand-chose. Normal. Il découvre.
Résultat ? Aubameyang joue tout. Et il répond présent. Presque effrayant de régularité.
Mason Greenwood, la pépite qu’on ne peut pas se permettre de sortir
Si on devait désigner le joueur le plus important de l’OM cette saison, je pense que beaucoup pointeraient Greenwood sans hésiter. L’Anglais est tout simplement injouable par moments.
Capable de partir de n’importe où sur le front de l’attaque, il élimine, il accélère, il finit. Et surtout, il est toujours disponible. Pas de sélection avec l’Angleterre, donc pas de trêves qui le fatiguent inutilement. Il est là, à chaque entraînement, à chaque match.
« C’est le joueur qui peut emballer un match en cinq minutes, même quand tout est terne. »
Un proche du vestiaire marseillais
De Zerbi le sait. C’est pour ça le plus fou : même le gardien remplaçant voit plus souvent le banc que lui. Greenwood est devenu la boussole offensive de l’équipe. Quand ça ne va pas, on lui donne le ballon, et souvent, il se passe quelque chose.
Et derrière lui ? Timothy Weah fait ce qu’il peut, mais il est souvent décalé plus bas pour dépanner au poste de piston droit à cause des blessures. Pas de vrai concurrent direct. Incroyable pour un joueur de ce calibre.
Luis Henrique Paixao, l’ailier qui fait mal mais s’épuise
À gauche, c’est un peu la même histoire. Le Brésilien a démarré sa saison en septembre, a enchaîné, et ne s’arrête plus. Six buts marqués, mais aussi pas mal de déchets, c’est vrai. Mais quand on voit son volume de courses, on comprend mieux.
Paixao défend énormément. Beaucoup plus que Greenwood ou Aubameyang. Résultat : il arrive parfois cramé en fin de match, et ça se voit dans les statistiques offensives. De Zerbi l’a d’ailleurs ménagé une fois, à Auxerre, pour lui donner un peu d’air.
Mais à part ce match-là ? Toujours titulaire. Parce qu’il n’y a personne d’autre. Hamed Junior Traoré, censé être son concurrent direct, est blessé depuis des lustres.
Et quand Paixao est en forme, il fait mal. Très mal. Je me souviens encore de cette phrase de De Zerbi après un match à Lisbonne : « En première période, il a dribblé tout le monde, même les ramasseurs de balle ! » Ça résume tout.
Un manque de concurrence qui pose question
Le vrai problème, c’est qu’on sent ce trio un peu seul. Très seul. Ils portent l’attaque marseillaise depuis le début de saison, et on commence à voir les signes de fatigue. Notamment chez Paixao, remplacé plus souvent que les deux autres.
- Ils jouent quasiment tous les matches à 100%.
- Ils ne sont presque jamais remplacés avant la 75e minute.
- Ils portent presque seuls la création et la finition.
- Ils n’ont pas de vrai concurrent direct opérationnel.
C’est à la fois une force et une immense faiblesse. Une force, parce que ça crée des automatismes, une complicité évidente. Une faiblesse, parce que le jour où l’un d’eux flanche… il n’y a pas de plan B crédible.
Et ce jour-là pourrait arriver vite. Aubameyang part à la CAN en janvier. Gouiri revient peut-être. Traoré aussi, on l’espère. Mais en attendant, l’OM marche sur un fil.
Et après la trêve ? Un nouveau trio en vue ?
Le départ d’Aubameyang à la Coupe d’Afrique des Nations va forcément changer la donne. Forcément. Pour la première fois depuis des mois, De Zerbi va être obligé de composer autrement.
Retour de Gouiri ? Retour de Traoré ? Retour en forme de Maupay (on peut rêver) ? Ou alors continuation avec Robinio Vaz en pointe ? Tout est possible.
Mais une chose est sûre : ce trio-là a marqué cette première partie de saison. Par sa qualité, bien sûr. Mais aussi par son omniprésence. Presque malgré lui.
On a presque l’impression qu’ils jouent ensemble depuis trois ans, alors que ça ne fait que quelques mois. Ils se trouvent les yeux fermés. Greenwood décale pour Aubameyang, Paixao repique et centre, Aubameyang remise pour Greenwood… On sent la complémentarité.
Mais à quel prix ?
Franchement, je ne sais pas combien de temps ils vont pouvoir tenir ce rythme. On voit déjà que Paixao commence à laisser des plumes physiquement. Aubameyang a 36 ans, et même s’il est en forme exceptionnelle, le corps finit toujours par présenter l’addition. Greenwood semble increvable, mais même lui…
L’OM a besoin d’eux. Terriblement. Mais l’a besoin. Mais l’OM a aussi besoin qu’ils soient frais en février, en mars, quand les choses sérieuses vont vraiment commencer.
Parce que oui, ce trio est magique. Mais un trio magique fatigué, ça ne fait plus de magie longtemps.
Et vous, vous en pensez quoi ? L’OM doit-il absolument recruter en janvier pour soulager ces trois-là ? Ou faire confiance aux retours de blessés ? Je suis curieux de lire vos avis en commentaire.
