Hier soir, le Vélodrome a tremblé comme aux plus belles heures. Franchement, quand Barnes a ouvert le score dès la 12e minute pour Newcastle, j’ai cru que ça allait encore être une de ces soirées où tout part en vrille pour l’OM. Et puis non. Quatre minutes en seconde période ont suffi pour que tout bascule. Pierre-Emerick Aubameyang, ce bon vieux Auba, a décidé qu’il n’avait pas envie de rentrer aux vestiaires la tête basse. Deux buts, un comeback, trois points énormes. Voilà comment Marseille s’est offert une soirée référence en Ligue des Champions.
Une victoire qui fait un bien fou au classement
Avec ce 2-1, l’Olympique de Marseille grimpe provisoirement à la 19e place du grand classement de la phase de ligue. Oui, vous avez bien lu : 19e, c’est-à-dire dans la zone des barrages, là où ça passe pour les huitièmes. Quand on sait d’où viennent les Phocéens après deux défaites consécutives, on mesure l’exploit. Cette victoire n’est pas qu’une bouffée d’oxygène, c’est une vraie relance.
Le scénario : du cauchemar au rêve éveillé
Première période compliquée. Newcastle joue simple, efficace, et punit sur sa première vraie occasion. Harvey Barnes, servi par Guimaraes, ajuste Rulli d’un plat du pied tranquille. 0-1, le Vélodrome gronde, pas dans le bon sens. L’OM domine pourtant la possession, se procure des occasions, mais Aubameyang rate l’immanquable : tête à côté, tir dévissé, rien ne rentre. À la pause, on se dit que ça sent le match maudit.
Puis arrive cette seconde période complètement folle. Dès la 46e, sortie complètement ratée de Nick Pope, Bakola récupère haut et lance Auba excentré. L’attaquant gabonais envoie une frappe flottante de loin qui lobe le gardien anglais. 1-1. Le Vélodrome explose. Quatre minutes plus tard, centre parfait de Timothy Weah, Aubameyang devance Schär au premier poteau et catapulte sa tête. 2-1. En 240 secondes, le match a basculé.
Aubameyang, le patron qu’il manquait à l’OM
On peut tourner autour du pot autant qu’on veut, mais quand ton attaquant vedette plante un doublé en quatre minutes pour renverser un match de Ligue des Champions, tu sais que tu as un leader. À 36 ans, Pierre-Emerick Aubameyang reste un tueur. Son déplacement, son sens du but, sa rage de vaincre : tout y était hier soir.
« C’est la force de l’équipe. Le mix entre les jeunes et les anciens. On n’a pas bien commencé, mais le coach nous a dit d’y croire. »
Pierre-Emerick Aubameyang, au micro après le match
Et il a raison. Ce mélange jeunesse/expérience a fonctionné à merveille. Darryl Bakola, 19 ans, titulaire surprise, a été impliqué sur les deux buts. Sa passe décisive sur l’égalisation, son pressing incessant, sa frappe détournée qui amène le corner du 2-1… Le gamin a joué sans peur.
Geronimo Rulli, le mur argentin
On parle beaucoup d’Aubameyang – à juste titre – mais sans Geronimo Rulli, l’OM rentrait probablement avec zéro point. L’Argentin a sorti parade sur parade : manchette sur Gordon, arrêt réflexe sur Willock, sortie aérienne décisive en fin de match. Balerdi n’a pas menti en disant : « Quand il a le ballon, je suis tranquille. »
Le gardien marseillais a fini le match avec un bandage sur la tête après un choc, mais il a tenu bon. Dans une soirée où la défense a parfois pris l’eau en première période, Rulli a été le garant du résultat.
De Zerbi, le tournant tactique
Roberto De Zerbi a encore prouvé qu’il savait lire un match. Passer en 3-5-2 avec Bakola en faux 10, insister sur les ailes avec Weah et Greenwood, demander un pressing plus haut dès la reprise : tout a fonctionné. Le discours à la mi-temps a dû être musclé, parce que l’équipe revenue des vestiaires n’avait plus rien à voir.
Et puis, petit clin d’œil : titulariser le jeune Bakola face à une équipe aussi physique que Newcastle, il fallait oser. Pari gagnant.
Ce que ça change pour la suite
- 19e place provisoire → zone barrages
- 6 points en 5 matchs → plus dans le rouge
- Confiance retrouvée avant un calendrier encore costaud
- Le Vélodrome redevient une forteresse européenne
Attention, rien n’est joué. Il reste trois matchs, et la concurrence est rude. Mais hier soir, l’OM a montré qu’il avait du caractère, du talent et surtout l’envie de jouer les trouble-fêtes dans cette nouvelle formule de Ligue des Champions.
Franchement, quand Aubameyang a mis ce deuxième but et que le virage Depé a hurlé comme un seul homme, j’ai eu des frissons. C’est ça, le football. C’est ça, l’OM. Une équipe capable du pire… et parfois du meilleur quand on ne l’attend plus.
Prochain rendez-vous européen dans quinze jours. Si les Marseillais gardent cet état d’esprit, cette rage et ce mélange jeunesse/expérience, alors oui, tout est possible. Même écrire une nouvelle page européenne dont on parlera longtemps.
Allez l’OM. Et merci Auba.
