Il y a des soirs où tout semble écrit d’avance… et puis non. Samedi soir, à Jean-Bouin, le Paris FC recevait Auxerre avec l’envie de se donner un peu d’air au classement. Un penalty généreux, une avance au score, et pourtant, à la fin, c’est encore ce goût amer d’un point arraché qui domine. 1-1. Un score qui fait mal, surtout quand on voit la copie rendue par les Parisiens. Franchement, on a vu mieux cette saison.
Un match à deux visages qui résume parfaitement la saison
Stéphane Gilli avait surpris tout le monde en alignant Obed Nkambadio dans les buts à la dernière minute, alors que tout le monde attendait une première pour un autre gardien. Au milieu, sans ses habituels patrons, le coach passe au 4-4-2. Devant, Alimami Gory décroche enfin une titularisation. Sur le papier, ça pouvait tenir la route. Sur le terrain ? Beaucoup moins.
Le début de match est plutôt encourageant. Les Parisiens pressent, se créent des situations. Et puis arrive ce penalty, un peu cadeau il faut bien le dire, que Ilan Kebbal transforme calmement. 1-0 à la 32e, on se dit que ça y est, le déclic. Sauf que huit petites minutes plus tard, une hésitation collective, un ballon mal renvoyé, et Auxerre égalise sans trembler. Rideau.
Nkambadio, le symbole d’une soirée en montagnes russes
On va commencer par lui, parce qu’il a vécu les 90 minutes comme personne. Obed Nkambadio n’était même pas censé jouer. Et pourtant, il a fallu qu’il entre en scène en urgence. Premier quart d’heure : il sort un arrêt décisif, on se dit « bon remplacement ». Et puis arrive cette 40e minute. Hésitation sur la sortie, main pas assez ferme, but. Difficile de ne pas lui mettre une part de responsabilité.
Mais – et c’est là tout le paradoxe – il se reprend magnifiquement ensuite. Deux arrêts déterminants, dont un face à un attaquant seul devant lui en seconde période. 5/10, une note qui reflète parfaitement ce match à deux visages. On sent le potentiel, mais aussi cette fébrilité qui coûte cher au plus haut niveau.
Quand tu n’étais pas prévu et que tu finis par être à la fois héros et fautif sur le but, c’est compliqué à encaisser mentalement.
Une défense qui vacille trop souvent
À droite, Tuomas Traoré a couru partout, comme d’habitude. 5/10. Solide dans les duels, mais beaucoup moins présent offensivement qu’à l’accoutumée. Mbow, au centre, a encore mis l’impact qu’on lui connaît, des dégagements sous pression, quelques transversales bien senties. 5/10 aussi, correct sans plus.
Mais le vrai point noir, c’est Otavio. 3,5/10. Honnêtement, sa première période est catastrophique : relances dans l’axe ratées, faute évitable qui amène le coup-franc décisif, perte de balle dangereuse. Il se reprend un peu après la pause avec des interventions plus propres, mais le mal était fait. De Smet, à gauche, sauve un peu l’honneur de la ligne arrière avec ses montées et ses centres. 5,5/10, probablement le plus régulier des quatre.
Un milieu qui court beaucoup… mais crée peu
Avec les absences, Marchetti s’est retrouvé en sentinelle. Il a gratté des ballons, orienté le jeu quand il le pouvait. 5/10. À ses côtés, Camara a tenté de se projeter, avec cette reprise qui frôle le poteau en début de seconde période – probablement la plus grosse occasion parisienne après le penalty. 5/10 également.
Kebbal, lui, a flotté entre la droite et l’axe. Son but sur penalty (le 6e déjà cette saison) le sauve partiellement, mais il a perdu trop de ballons ensuite. 5/10. Difficile de lui en vouloir totalement, il reste souvent le seul à tenter des choses dans l’entrejeu.
- Beaucoup de cœur
- Peu de liant
- Des pertes de balle qui font mal en transition
Des attaquants transparents : le vrai problème récurrent
On arrive au cœur du sujet. Gory titulaire pour la première fois ? On attendait la vitesse, les appels. On a eu quelques fulgurances, une frappe au-dessus… et surtout cette remise malheureuse qui amène l’égalisation. 4/10. Simon, lui, continue sa série noire. Invisible physiquement, peu dangereux. 4/10. Remplacé par Cafaro qui, au moins, a obtenu des corners.
Krasso, devant, a touché trop peu de ballons exploitables. Une frappe en pivot au-dessus, une passe décisive potentielle pour Camara. 4,5/10. On sent la frustration du garçon, qui court dans le vide plus qu’autre chose.
Les entrants n’ont rien changé : Doucet a perdu trop de ballons, Ikoné a frappé mollement, Geubbels n’a presque pas existé. Difficile de se créer des occasions quand personne ne pèse vraiment sur la défense adverse.
Quand tes attaquants cumulent moins de tirs cadrés que le gardien adverse, il y a un souci quelque part.
Un classement qui fait peur et des questions qui s’accumulent
Avec ce nul, Paris FC reste scotché dans la zone rouge ou juste au-dessus, selon les autres résultats. On joue la 14e journée et l’équipe n’a toujours pas gagné le moindre match à domicile depuis… bien trop longtemps. Les supporters, eux, commencent à gronder sérieusement. On les comprend.
Stéphane Gilli répète qu’il faut du temps, que le groupe vit bien, que ça va payer. Peut-être. Mais le temps, en Ligue 1, c’est une denrée rare quand tu flirtes avec la descente. Le mercato hivernal approche, et il va falloir être très malin. Un attaquant capable de planter régulièrement ? Un milieu créatif ? Les deux ? En tout cas, il y a urgence.
Ce match contre Auxerre, aussi frustrant soit-il, résume assez bien la saison parisienne jusqu’ici : du cœur, quelques éclairs, mais trop de fragilité et surtout une stérilité offensive criante. Il va falloir réagir vite. Très vite. Sinon, la deuxième partie de saison risque de ressembler à un long chemin de croix.
Prochain rendez-vous dès le week-end prochain. Espérons que cette fois, les trois points resteront à Jean-Bouin. Parce que là, franchement, on commence à sérieusement manquer d’air.
Et vous, qu’avez-vous pensé de la prestation ? Nkambadio doit-il garder sa place ? Faut-il déjà paniquer ou rester patient ? Dites-moi tout en commentaire, on en discute ensemble.
