Vous savez cette petite voix dans la tête qui vous dit « ça va le faire » quand votre équipe mène 1-0 à la maison contre le dernier du championnat ? Eh bien samedi soir, à Jean-Bouin, elle s’est tue en huit petites minutes. Huit minutes entre l’espoir fou et la douche froide habituelle. Paris FC 1 – Auxerre 1. Un score qui a le goût amer d’une occasion manquée, voire d’un pas de plus vers le gouffre.
Un match qui résume parfaitement la saison du Paris FC
Franchement, si on devait trouver une rencontre qui colle à la peau de ce Paris FC version 2025-2026, c’est bien celle-là. Des absences en pagaille, un onze remanié, une première période poussive, un but sur penalty, une égalisation évitable sur coup de pied arrêté et, cerise sur le gâteau, zéro victoire à la maison depuis… on ne sait plus trop. Tout y est.
Stéphane Gilli l’avait pourtant prévenu en conférence de presse d’avant-match : l’objectif, c’est le maintien. Pas de fioritures, pas de rêves européens. Juste rester en Ligue 1. Sauf que quand tu reçois la lanterne rouge qui n’a plus gagné depuis deux mois et demi, tu te dis qu’un succès à trois points serait le bienvenu pour respirer un peu. Raté.
Un début de match sans saveur
Les vingt premières minutes ? Autant le dire tout de suite : on s’est ennuyé ferme. Peu de rythme, beaucoup de passes latérales, et une impression que les joueurs parisiens avaient laissé leurs jambes au vestiaire. Auxerre, même dernier, jouait sans complexe et pressait plutôt haut. Paradoxal, non ?
Il a fallu attendre la 23e minute pour voir la première vraie occasion. Jean-Philippe Krasso, après un festival dans la surface, envoie une frappe du gauche qui flirte avec la lucarne mais passe juste au-dessus. Le stade se réveille enfin un peu. Trois minutes plus tard, Moses Simon centre depuis la gauche, Ilan Kebbal tente le retourné acrobatique. Spectaculaire, mais pas cadré. On se dit que ça y est, la machine va se lancer.
Kebbal, le capitaine qui montre l’exemple… pendant huit minutes
Et puis arrive ce moment où le VAR entre en scène. Une main (pas très volontaire, soyons honnêtes) dans la surface auxerroise, penalty. Ilan Kebbal, capitaine du soir, prend ses responsabilités et transforme calmement du gauche. 1-0, 32e minute. Jean-Bouin explose, on commence à y croire.
Quand ton capitaine marque son premier but depuis un mois et demi, tu te dis que c’est peut-être le tournant de la saison.
Sauf que non. Huit minutes plus tard, coup franc auxerrois, hésitation fatale d’Obed Nkambadio qui sort à moitié et se troue complètement sur la reprise de la tête de Sinaly Diomandé. 1-1. Le stade retombe comme un soufflé. C’est cruel, mais c’est devenu une habitude cette saison : Paris FC marque, Paris FC encaisse dans la foulée. Comme un réflexe pavlovien.
Nkambadio, le héros malgré lui
Parlons-en d’Obed Nkambadio. Le pauvre a vécu tous les extrêmes en 90 minutes. D’abord la boulette sur l’égalisation, puis deux arrêts décisifs : un en fin de première période sur une frappe de Sékou Mara qui prenait le chemin de la lucarne, et surtout cette sortie dans les pieds de Danny Namaso à la 72e alors que tout le stade voyait déjà le 1-2.
À la fin, ce sont même les supporters parisiens qui l’ont applaudi le plus chaleureusement. Preuve que, malgré l’erreur, le gardien reste l’un des rares à garder la tête haute cette saison. Il a sauvé les meubles, littéralement.
Seulement deux tirs cadrés : le chiffre qui tue
On peut tourner ça dans tous les sens, mais le constat est implacable : Paris FC a tenté 11 tirs et n’en a cadré que 2. Deux. Contre la pire défense du championnat. C’est peu dire que l’attaque parisienne est en souffrance.
- Krasso a pesé mais manque de précision
- Simon a beaucoup tenté mais peu réussi
- Kebbal a été intéressant mais trop esseulé
- Les entrants (Namaso côté Auxerre a plus pesé que les remplaçants parisiens)
En fin de match, trois corners consécutifs, le public pousse, on sent l’envie… mais rien. Pas de seconde période de folie comme contre Lyon, pas de révolte. Juste un petit point qui ne fait plaisir à personne.
12e avec 15 points : la réalité brutale du classement
Avec ce nul, Paris FC grimpe (si on peut dire) à la 12e place avec 15 points. Mais derrière, ça pousse fort. Le barragiste pointe à 4 points, le premier relégable à 6. Et le calendrier qui arrive n’a rien d’une partie de plaisir : déplacement au Havre (13e), réception d’Angers, voyage à Brest… Trois concurrents directs en quatre journées.
Autrement dit, si Paris FC ne prend pas au moins 6 ou 7 points sur ces matchs, on risque de vivre un mois de janvier très chaud. Très très chaud.
Et maintenant ?
Dimanche prochain, c’est Le Havre, un autre mal-classé qui vient de changer d’entraîneur et qui va vouloir lancer une nouvelle dynamique. Match piège par excellence. Stéphane Gilli va devoir trouver les mots, et surtout les hommes, pour enfin débloquer cette série à domicile qui commence à devenir inquiétante.
Parce que oui, le Paris FC version 2025-2026 est capable du meilleur (victoire à Monaco) comme du pire (défaites à domicile contre des équipes supposées plus faibles). Mais pour l’instant, le pire l’emporte trop souvent.
Le maintien reste l’objectif, je suis ambitieux mais réaliste.
Stéphane Gilli, en conférence d’avant-match
Réaliste, il l’est. Ambitieux, on veut bien le croire. Mais pour l’instant, les supporters parisiens aimeraient surtout voir autre chose que des matchs nuls à domicile contre les derniers. Parce que mine de rien, la saison avance, et la zone rouge ne s’éloigne pas.
Allez Paris FC. Plus que jamais, il va falloir se battre. Chaque point va compter. Et le prochain, il faudrait penser à aller le chercher dès dimanche.
P.S. : Si vous étiez à Jean-Bouin samedi soir, dites-moi en commentaire ce que vous avez ressenti au moment de l’égalisation. Moi, j’ai eu l’impression que tout l’espoir de la soirée s’envolait en même temps que ce ballon au fond des filets…
