Vous souvenez-vous de cette sensation quand un promu débarque en Ligue 1 et que tout le monde se met à parler de lui comme du petit nouveau qui joue « le plus beau football du championnat » ? Moi oui. Et cette saison, c’est clairement le Paris FC qui endosse ce costume-là. Stade plein à chaque match, commentateurs qui s’extasient, supporters qui redécouvrent le plaisir d’aller au foot à Paris sans passer par le Parc des Princes… Et pourtant, quand on regarde le classement, la réalité rattrape vite le rêve. Douzième place, quatre défaites sur les six derniers matchs, et la zone rouge qui commence à faire des clins d’œil inquiétants.
Ce samedi soir, à 19 heures, ça change peut-être. Parce que le calendrier, parfois cruel, devient enfin clément. Après avoir enchaîné les cadors – Lens, Lyon, Monaco, Rennes, Lille – le Paris FC va enfin jouer « son » championnat. Premier round : la réception d’Auxerre, dix-huitième et dernier. Un match que les Parisiens n’ont pas le droit de rater. Et croyez-moi, dans les travées de Jean-Bouin, on le sent déjà.
Un virage à ne pas manquer avant la trêve
Trois matchs. Trois adversaires directs ou presque d’ici la coupure hivernale : Auxerre, Le Havre, Toulouse. Si le Paris FC veut passer Noël tranquille, il doit prendre un maximum de points maintenant. C’est aussi simple que ça. Et en même temps, tellement compliqué quand on connaît les faiblesses actuelles de cette équipe.
Parce que oui, le jeu est souvent agréable, parfois même séduisant. Mais en Ligue 1, le beau jeu ne remplit pas la colonne des points. Et là, le compteur patine dangereusement.
Ces « trous d’air » qui coûtent cher
Le mot revient dans toutes les bouches dans le vestiaire parisien : les trous d’air. Cinq minutes, dix parfois, où l’équipe se met en danger toute seule. Un relâchement, une perte de balle stupide, un placement douteux… et bim, but encaissé. En Ligue 1, ça ne pardonne pas.
« On a toujours des moments où on lâche, 5-10 minutes, et on le paye cash. C’est ça qu’il faut gommer, parce qu’en Ligue 1, ça ne pardonne pas. »
Timothée Kolodziejczak, voix de l’expérience dans le groupe
Le défenseur central, même s’il ne joue pas beaucoup, reste une oreille précieuse dans le vestiaire. Et il voit juste. Contre Lille le week-end dernier, encore une fois, Paris FC a montré de très belles choses… avant de craquer en seconde période. Résultat : défaite 2-1 et frustration maximale.
Le paradoxe du promu qui séduit mais ne gagne pas assez
Ce qui rend la situation encore plus frustrante, c’est que l’équipe est loin d’être ridicule. Au contraire. Les observateurs s’accordent à dire que le Paris FC propose l’un des jeux les plus léchés parmi les équipes du bas de tableau. Possession, mouvements collectifs, intensité… tout y est. Sauf l’essentiel : la régularité sur 90 minutes et surtout, la finition.
Et là, un nom revient en boucle : Ilan Kebbal. Le meneur de jeu porte littéralement l’attaque parisienne sur ses épaules cette saison. 5 buts, 4 passes décisives à mi-parcours, c’est énorme. Sans lui, on se demande franchement où en serait le Paris FC au classement.
- Ilan Kebbal : 5 buts, 4 passes décisives
- Le deuxième meilleur buteur du club ? Seulement 2 réalisations…
- Le troisième ? 1 but.
Autant dire que quand Kebbal est muselé, l’équipe devient stérile. Et ça, les défenses adverses l’ont bien compris.
Un mercato d’hiver qui devient urgent
Stéphane Gilli, l’entraîneur, ne s’en cache pas : il manque un vrai tueur devant. Quelqu’un capable de transformer les vingt minutes de domination en deux ou trois buts. Parce que pour l’instant, le Paris FC domine souvent… mais gagne rarement.
Le mercato de janvier s’annonce donc brûlant. On parle déjà d’un attaquant expérimenté, peut-être étranger, pour venir épauler – ou suppléer – les actuels titulaires. Car oui, sept à huit joueurs de l’effectif ayant obtenu la montée l’an dernier sont encore titulaires. C’est beau la fidélité, mais en Ligue 1, ça ne suffit plus.
Auxerre, l’adversaire le plus dangereux du moment
Et pourtant, Stéphane Gilli le répète : ce match contre Auxerre pourrait bien être le plus compliqué de la saison jusqu’à présent. Pourquoi ? Parce que quand deux équipes se battent pour le maintien, la peur de perdre paralyse souvent plus que l’envie de gagner.
Auxerre arrive en dernier, certes, mais avec la hargne des équipes dos au mur. Et on sait tous comment ça se passe : l’équipe en bas de tableau qui vient jouer chez un promu un peu plus haut, c’est souvent celle qui ressort avec les trois points.
« Même si Auxerre est dernier, ce sera peut-être l’un des matchs les plus durs qu’on ait eu à jouer cette saison. »
Stéphane Gilli, avant la rencontre
L’effet Jean-Bouin, arme numéro 1
Mais le Paris FC a une arme que peu d’équipes possèdent : son public. Depuis le début de saison, Jean-Bouin fait le plein à chaque match. 18 000 spectateurs en moyenne, des ambiances de dingue, des supporters qui poussent pendant 90 minutes. Ça change tout.
Les joueurs le disent eux-mêmes : à domicile, ils se sentent invincibles par moments. Reste à transformer cette énergie en points. Parce que pour l’instant, le bilan à Jean-Bouin est correct… mais perfectible.
Les absents qui pèsent lourd
Pour ce match crucial, Paris FC devra composer sans plusieurs éléments importants. Samir Chergui et Pierre Lees-Melou sont forfait sur blessure. Maxime Lopez, touché, devrait au mieux débuter sur le banc. Des absences qui fragilisent un milieu déjà souvent débordé dans les moments faibles.
En revanche, bonne nouvelle dans les cages : Kevin Trapp reste titulaire. Sa présence apporte de la sérénité à une défense parfois fébrile.
Mon pronostic ? Un match à l’ancienne
Franchement ? Je vois un match tendu, engagé, avec peu d’occasions franches. Le genre de rencontre où le premier but change tout. Si Paris FC marque en premier, l’ambiance peut porter l’équipe vers une victoire précieuse. Si c’est Auxerre qui ouvre le score… ça risque de devenir très compliqué.
Mon feeling : 2-1 pour le Paris FC, avec un but de Kebbal et un autre dans les dernières minutes. Mais rien n’est joué. Absolument rien.
Ce qui est sûr, c’est que ce samedi 29 novembre 2025 restera comme une date importante dans la saison du Paris FC. Une victoire et le club prendrait un peu d’air, validerait son statut de promu solide et regarderait vers le haut. Une contre-performance et la pression deviendrait énorme avant d’aller à Le Havre.
Alors oui, il y a le beau jeu, l’engouement populaire, le projet ambitieux. Mais en Ligue 1, il n’y a qu’une seule vérité : les points. Et ce soir, à Jean-Bouin, il est temps pour le Paris FC de commencer à en prendre. Beaucoup.
Allez Paris.
